L'enragé'

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dimanche 25 septembre 2011

Liberty Plaza

L'occupation de Wall street par des militant's qui se réclament du printemps arabe et des mouvements populaires de Grèce, d'Espagne et d'Islande dure depuis huit jours, sans que l'information ne soit relayée dans les médias mainstream. Ce n'est pas une surprise, mais l'ampleur du silence qui entoure cette occupation d'une grande portée symbolique est tout de même étonnante.

Pour en savoir plus : le site des "99%" (de la population, qui subit les abus des 1% de privilégié's).

mercredi 23 février 2011

Encore une loi sécuritaire qui risque de passer inaperçue

Masqué par une appellation toute séduisante : « Projet de loi relatif aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge », il a été adopté au Conseil des Ministres du 26 janvier 2011 et va être débattu au Parlement au printemps.
Trente mille personnes ont signé l’Appel contre La Nuit Sécuritaire, lancé en réaction au discours du président de la République le 2 décembre 2008, qui assimilait la maladie mentale à une supposée dangerosité. À nouveau, le Collectif des 39 en appelle à l’ensemble des citoyens.
Ce discours promettait un traitement sécuritaire des malades mentaux. Il a depuis largement pris corps dans la pratique quotidienne : les lieux de soins psychiatriques sont désormais truffés de caméras de surveillance et de chambres d’isolement, des grillages ont été disposés, des protocoles de neutralisation physique des patients ont vu le jour, les préfets empêchent les levées d’internements caducs.

Un projet de loi propose aujourd’hui un cadre juridique à cette dérive sécuritaire. Adopté le 26 janvier 2011 en Conseil des Ministres, il sera discuté au Parlement le 15 mars après un simulacre de concertation.
- Dans un vocabulaire relevant du code pénal, il cautionne la défiance à l’égard de citoyens souffrants.
- Dans ce dispositif, seul le trouble à l’ordre public est pris en compte.
- Il instaure un changement paradigmatique sans précédent : l’institution des « soins » sans consentement en ambulatoire.
En effet, le projet de loi n’identifie plus seulement l'hospitalisation comme contraignante, mais les soins eux-mêmes, à l’hôpital comme à l’extérieur, avec le risque majeur de la mise en place d’une surveillance sociale planifiée.
Ainsi, pour répondre à l’inquiétude légitime des patients et de leurs familles, ce projet de loi, sous couvert de déstigmatisation, va instituer une logique de dérive sécuritaire induisant un contrôle inédit de la population. Il s’appuie sur un principe de précaution inapproprié.

La mystification est totale : Il ne s’agit pas d’un projet de soins, mais d’un engrenage portant atteinte aux libertés fondamentales dans un état démocratique. Prétendant améliorer « l’accès aux soins » et leur « continuité », ce projet propose uniquement un accès à la contrainte sans limite de durée. Il détourne la fonction des soignants vers une orientation de dénonciation, de rétention, de « soins » sous contraintes et de surveillance.
Il impose aux patients d’accepter des « soins » stéréotypés, protocolisés, identiques pour tous. Ils seront sous surveillance, associée à un contrôle de leur dignité : ainsi se met en place une police de l’intime. Il instaure un fichier national, « un casier psychiatrique ? », de toute personne ayant été soumise ne serait-ce qu’une seule fois aux soins sans consentement.
Il institue un mensonge en laissant penser que seuls les médicaments psychotropes administrés sous contrainte suffisent à soigner les patients gravement atteints : enfermés chez eux, malgré eux.
Une partie des citoyens a été désignée à la vindicte médiatique. Le mot schizophrène, jeté à tort et à travers, en bafouant le secret médical, n’est plus un diagnostic mais une menace, qui accable les malades et leurs familles, effraie jusqu’à leur voisinage. Penser que ce projet de loi va améliorer cette situation est une déraison d'État.
Bien plus, il risque de s’opposer frontalement à toute réforme sanitaire digne de ce nom, qui aurait pour principes élémentaires de reposer sur une fonction d’accueil, une logique ouverte et déségrégative, des thérapeutiques diversifiées, centrées sur le lien relationnel et la confiance, dans la durée.
Ce projet va à l’encontre d’une politique de soins psychiatriques respectueuse des libertés, offrant une hospitalité pour la folie au cœur du lien social, qui allierait sécurité publique et soins à la personne.
Il institue la défiance envers les professionnels dans une démarche politique analogue à celle appliquée récemment aux magistrats et à la Justice, comme à d’autres professions.
- Nous voulons que les budgets subventionnent des soins et non des aménagements carcéraux, la formation des personnels, des effectifs conséquents, pour une conception humaine de l’accueil de la souffrance.
- Nous rejetons les réponses démagogiques qui amplifient délibérément l’émotion suscitée par des faits-divers dramatiques. Ces réponses ne font qu’accroître et entretenir la peur de l’autre.
- Nous voulons résister, nous opposer, avec une élaboration citoyenne de propositions pour une politique de soins psychiatriques au plus proche des réalités de terrain. La psychiatrie est l’affaire de tous.

Nous soignants, patients, familles, citoyens appelons au retrait immédiat de ce projet de loi. Signer la pétition

Source : Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire

jeudi 3 février 2011

Qui a peur d’un monde arabe démocratique ?

Lu sur l'excellent blog franco-égyptien de snony :

Qui a peur d’un monde arabe démocratique ?

La révolution tunisienne est une formidable aventure pour un peuple qui a connu tant d’années de plomb. Elle soulève d’immenses espoirs partout dans le monde et on peut dire qu’il y a consensus sur le fait qu’elle aura des effets.

Mais des nuances très nettes apparaissent dans les analyses produites par les responsables politiques et les médias. De l’espoir de changement au « danger de la contamination » (le Parisien) il y a quand même un saut sémantique important. Quant aux réactions de nos diplomaties occidentales, et plus particulièrement celles de la France, elles ont été tellement caricaturales que le premier impact de ces événements aura été la révélation au grand jour de leur logique.

A ce titre, la chaussure et les quelques œufs qui sont tombés sur Michèle Alliot-Marie vendredi dernier à Gaza montrent le peu d’illusions qu’entretiennent les palestiniens sur les objectifs de notre politique étrangère (même s’il semble que le point de départ de cette manifestation de colère fut une méprise sur les propos de MAM concernant le soldat Gilad Shalit, comme se sont appliqués à le répéter nos médias). Le jet de chaussure sur les « grands » de ce monde, depuis celui du journaliste irakien Montazer al-Zaïdi il y a exactement deux ans est un message d’une grande clarté : puissances coloniales (même pas néo) go home, partez, en tunisien « dégagez ! »

Quel est l’axe de cette politique étrangère occidentale qui est ainsi visé par la gazma des peuples arabes ? C’est un dogme que l’on entend répété dans toutes les ambassades de France du monde arabe et qui a permis un virage à 180° autour de la charnière qu’est la situation en Palestine. De soutien d’un peuple opprimé, nous sommes passés au soutien de ses oppresseurs en un nombre d’années somme toute assez restreint, compte tenu du grand écart diplomatique que cela représente. L’argument tout trouvé en est l’islamisme et le cortège de représentations associées : terrorisme, droits des femmes, sharia, obscurantisme… Il a servi à justifier le soutien à Ben Ali pendant deux décennies, et il est le fondement du soutien à Mubarak et à tous les régimes « forts » de la région.

Le sort du peuple égyptien, la misère obscène qui règne ici, la pratique de la torture, de la censure, les élections truquées, l’augmentation exponentielle des inégalités sociales ne provoquent – au pire- que des « virgules » dans les déclarations de nos diplomates. « Mais de quel droit », disait Alaa al-Asswani fin octobre dernier, lors d’une conférence au CFCC, « les diplomaties occidentales peuvent-elles décider à la place des citoyens égyptiens, que la dictature vaut mieux que les « Frères » ? En regardant droit dans les yeux l’ambassadeur de France présent dans la salle, et en évoquant les arguments empêtrés « aussi clairs que du javanais » que celui-ci lui avait opposé, Alaa ne laissait aucun doute planer. L’objectif de ce discours est de perpétrer un ordre établi en Égypte et ailleurs.

Alors nul ne sait comment les événements vont se dérouler en Égypte dans les jours qui viennent et la manifestation de mardi sera un test décisif. Marie Girod en rappelle les enjeux dans un papier sur Mondialisation.ca, en précisant la complexité de ce qu’on englobe dans « l’islamisme « . Il est clair que si ces « dangers de radicalisation » ont une réalité, tout le monde en convient, celle-ci s’aggrave au fur et à mesure où perdure une loi d’urgence qui transforme chaque jour en « martyrs » les militants de la confrérie, et suscite mécaniquement de nouvelles carrières.

Il est clair aussi que la diplomatie française va devoir rapidement moduler sa rhétorique. YGQ dans son dernier papier sur Culture et politique arabes, explique « qu’une bonne partie des populations arabes partage désormais la conviction que les « démocraties occidentales », au regard de leurs pratiques, apparaissent de plus en plus comme les parfaits contre-exemples des valeurs qu’elles affirment incarner ».

Si les peuples arabes se mettent à inventer une démocratie dont les pratiques soient en accord avec les valeurs, le monde occidental devra rendre des comptes de l’instrumentalisation de cette dernière qui lui sert de fond de commerce, à l’extérieur comme à l’intérieur. Pour ne prendre qu’un seul exemple, la vague sécuritaire qui s’abat sur la France* depuis quelques années pour faire taire les aspirations de son propre peuple, pourrait apparaître pour ce qu’elle est : une violation incessante et grandissante, justement, des pratiques et des valeurs de la démocratie.

* 42 lois sécuritaires depuis 2002 comme le rappelle le site OWNI

mardi 28 décembre 2010

Pousser mémé

propaganda

vendredi 15 octobre 2010

Les lycéen's

Venus mardi faire de la manif', la plus grosse qui se soit vue à Besançon depuis vingt ans, illes ont continué : mercredi devant et dans les lycées, puis dans les rues du centre-ville, asticotant les Galeries Lafayette, hier matin au medef (... onçons-les !), hier aprem, après une intrusion à Darty (récemment acquis par la famille régnante), à la chambre de commerce, ce matin à la gare avec les cheminot's...
Organisé's et plein's de vie, très conscient's de la situation (non seulement illes ne manifestent pas pour sécher les cours, mais leurs revendications vont bien au-delà des retraites), attentifes à ne pas se laisser utiliser, et surtout, très déterminé's, les lycéen's que j'ai vu ces jours-ci sont un véritable espoir pour la lutte contre le capitalisme.

jeudi 24 juin 2010

Notre travail ? Illes ne le méritent pas !

Ce fameux "droit au travail", illes veulent en faire un privilège, illes veulent qu'on le désire et qu'on soit prêt's à tous les sacrifices pour ne pas "finir" au chômage.

Nous faire travailler plus et plus longtemps, fabriquer de la misère de sous pour celleux qui ne travaillent pas et de la misère humaine pour celleux qui s'échinent...

Et puis quoi encore ?

Il y a 31h hebdo de travail par tête de pipe (dont une bonne part de travail artificiel et improductif, mais bon une chose à la fois). Le travail est rare ? Travaillons moins, et ce sera le travailleur' qui sera rare !

Réduisez tout !

Votre temps de travail, votre salaire, votre consommation... et gardez le temps de vous faire de la bonne bouffe pas chère, de fabriquer, récupérer, échanger les choses dont vous avez besoin, et de cracher sur le reste. Gardez le temps de vivre !

En tenant compte de celleux qui ne suivront pas ce conseil, mettez-vous carrément à mi-temps. Quoi qu'il arrive, refusez de dépasser 35h.

Quoi votre patron' ? Si ille est fâché', c'est que vous faites le bon choix. Si ille vous fait peur, c'est qu'il est grand temps de réagir !

mardi 5 janvier 2010

No Sarkozy Day

Sentiment d'impuissance devant l'étendue des dégâts en cours, dissensions entre gauchistes et syndicats ? Avec ce mot d'ordre, on est sûr's de motiver et de rassembler tout le monde ! Le samedi 27 mars, donc pas demain mais au moins ce sera le printemps, à 14h, devant toutes les préfectures, c'est le No Sarkozy Day. Même ses électeur's seront là, rouges de honte ou vêtu's de bleu. Mais non illes ne vont pas l'interdire, pas au pays des droits de l'homme blanc aisé hétéro jeune valide papiers en règle. Et de toutes façons, on y sera. Sarko Ou-Akbar, comme illes disent en Iran.

lundi 15 juin 2009

le répondeur

ayant téléphoné au recteur d'Aix-Marseille pour obtenir des explications sur les sanctions contre des enseignants effectuant leur travail non seulement en horaires mais en conscience, je suis tombée sur une dame (elle ne s'est pas nommée) qui a tenté, comme ils le font tous, de renvoyer la balle à un autre service.

J'ai néanmoins insisté pour connaître son propre avis sur la question. Elle ne connaissait pas l'existence d' "enseignants désobéisseurs" et ne souhaitait aucune explication à ce sujet. Elle a proclamé que la confidentialité des renseignements sur les élèves devait être absolument respectée, et mis en doute l'existence de mesures contraires.

Elle a estimé que des sanctions financières ne pouvaient intervenir que suite à des jours de grève, à un enseignement non effectué. Elle a remis son disque "vous avez fait le mauvais numéro" dès que je lui ai dit qu'Erwan Redon, par exemple, était sanctionné en ayant travaillé normalement.



Enfin devant mon insistance à lui demander, personnellement, de se renseigner et de se faire un avis sur la question, elle m'a crié que non, elle n'avait pas de conscience, et qu'elle obéissait aux ordres. J'aurais bien commenté cette phrase évocatrice mais elle m'a raccroché au nez.

Je continue à rechercher une personne, n'importe laquelle, qui travaille dans un rectorat et ne se contente pas d'obéir aux ordres sans se poser de questions. Vu sa rareté, l'espèce devrait être protégée d'urgence.

Le Thermomètre n°5

Thermomètre_05_15_juin_09

mardi 2 juin 2009

Le Thermomètre n°4

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jeudi 28 mai 2009

Si c'était à refaire

Quand je ne noircis pas le tableau à titre de basse vengeance envers mes non-grévistes de profs, je sais que j'aurai mon année. Le fameux bout de papier. Authentique mais bidon : les connaissances, je ne les ai pas. La lettre, pas l'esprit, et encore.
Ce que je suis venu chercher à l'université, je l'ai sacrifié. Pour rien ? Quelqu'un a déclaré, après être venu à toutes les AG pour refuser d'agir (J'ai dit quelqu'un du snesup ? Moi, j'ai dit ça ?) que si c'était à refaire, elle ne le referait pas.
Eh bien moi si, je le referais. Et d'ailleurs, puisqu'il le faut, je le referai. Parce que mon fils aussi a le droit de faire des études. Parce que l'université est le contraire du capitalisme : un lieu où ce qu'on donne nous rend plus riches, et ce qu'on reçoit, plus libres.

samedi 23 mai 2009

Le Thermomètre

La feuille d'information bimensuelle et bisontine du CCL (comité de coordination des luttes) prend la température sociale depuis trois numéros. Pour tou.te.s celleux qui souhaitent s'informer sans consommer de papier, je le mettrai désormais en ligne sur ce blog. Vous pouvez retrouver tous les numéros du Thermomètre en cliquant sur la catégorie éponyme. Vous êtes également invité.e.s à l'imprimer et à le distribuer autour de vous, à vous y abonner gratuitement en écrivant à coordinationdesluttes25@yahoo.fr et à nous faire parvenir à la même adresse toute information sur l'actualité des luttes.

vendredi 15 mai 2009

Le Thermomètre n°3

Thermometre_3_15mai09.pdf

mardi 12 mai 2009

D'autres modes d'action

Demain j'ai un contrôle, qui portera sur des enseignements effectués en présentiel : le DM proposé en ligne a été corrigé en TD. Les cours ont repris depuis une semaine, tout le monde a eu le temps de se remettre dans le bain. Surtout ceux qui ont réchauffé l'eau en boucle pendant le blocage.
Demain, j'ai un contrôle mais aujourd'hui au lieu de réviser : j'étais à la fac de lettres pour le vote de la grève qui risquait de générer des tensions. Ensuite au campus ; j'ai quitté mon cours avant la fin pour aller chercher mon fils à Battant. Il est venu à l'AG avec moi, y a mangé son sandwich pendant que j'aidais les débats à aboutir sur des décisions concrètes, puis je l'ai ramené à l'école (merci Maude !) et suis retournée en cours. Le soir, 35 mails m'attendaient, heureusement que ma boîte était à jour le matin. J'ai passé un moment avec les miens, eu un entretien avec une journaliste, terminé de lire mes mails et d'y répondre. Je m'accorde dix minutes de blog ;-)
Demain, à 7h30 j'ouvre le café solidaire au campus. Je serai devant la présidence de l'université, en ville, à 9h (même si j'ai cours à cette heure-là). Puis au campus à 11h pour mon devoir sur table (Adrienne que pourra). Le midi je fais manger mon fils à Battant, l'après-midi retour au café solidaire. Trois allers-retours au campus, trois heures de marche. Oui, il y a d'autres formes de mobilisation, mais j'ai besoin d'une meilleure paire de chaussures !

jeudi 7 mai 2009

Liberté et espoir

Les adorateurs de la croissance vont être contents, voilà une variable en hausse ! Ces dernières semaines, tandis qu'Amnesty publie un rapport sur l'impunité policière en France, les violences envers des manifestants pacifiques se sont multipliées. Les représailles sont elles aussi disproportionnées voire complètement injustifiées (aidez Romain et Clément).
Qu'est-ce qu'une démocrature ? C'est un régime politique où des élections ont lieu, maintenant au pouvoir un gouvernement qui contrôle les médias pour assurer l'indifférence du plus grand nombre et fait usage de la force pour faire taire les autres. Sous un tel régime, toute les exactions sont possibles : personne ne le saura et surtout tout le monde s'en fiche. Ou devrait, c'est plus sûr.
Sommes-nous en démocrature ? Pas complètement, mais nous n'en sommes pas loin et surtout nous nous y dirigeons à grands pas. Nos institutions ne sont pas conçues pour empêcher une telle dérive. En outre, elle s'appuie sur le manque de citoyenneté ambiant. Une république a beau être "chose publique", si le public s'en désintéresse, il échoira à quelques uns de décider de tout.
Que faire, alors ? S'informer -et je ne parle pas de regarder la télé- et informer le maximum de gens. Manifester activement son refus d'être gouverné ainsi. Cultiver la solidarité, et surtout l'espoir. Le désespoir et la peur sont les plus lourdes chaînes dont nous ayons à nous débarrasser. C'est un combat permanent, mais ce mouvement m'a apporté la preuve qu'il n'est pas désespéré. Luttes de l'Université, de la santé, contre la désinformation, pour notre avenir,... Luttes obstinées, courageuses, innombrables.

lundi 4 mai 2009

Les examens, les étudiants et les enseignants

Que sont les examens pour les étudiants ? Que sont-ils pour les enseignants ?

Depuis longtemps, les enseignants disent ne pas vouloir pénaliser les étudiants, ce qui se comprend. Mais aujourd'hui, ce sont les étudiants qui leur demandent d'aller jusqu'au bout de leur engagement dans cette lutte en ne tenant pas ces examens, et les enseignants refusent. Deux interprétations sont possibles :

Les étudiants, inconscients ou paresseux, ne font pas cette demande en pleine conscience de ce que cela implique pour eux-mêmes. Cette vision paternaliste peut se défendre, mais si les enseignants considèrent que les étudiants ne sont pas lucides et qu'il faut les protéger malgré eux, il n'aurait jamais dû être question d'interrompre les cours en s'appuyant sur la mobilisation étudiante. Avons-nous été utilisés par nos profs, comme certains le prétendent ? Je ne le crois pas.

Les étudiants, déterminés à sacrifier le savoir, le sont aussi à sacrifier... quoi au juste ? Le bout de papier ? Personne n'envisage un semestre blanc. La crédibilité de leurs diplômes ? Aux yeux des personnes non averties, c'est chose faite avec cette longue grève des cours. Aux yeux de ceux qui connaissent bien l'université, l'absence de cours comptera certainement, mais pas le mode d'évaluation. Quelqu'un qui est capable de valider cinq semestres est capable d'en valider un sixième, quel que soit le mode d'évaluation. Alors ? Où est le sacrifice étudiant dans la validation alternative ?

Et si la non tenue des examens, contrairement aux apparences, ne pénalise pas les étudiants, quelle est la cause du refus des enseignants ?

Les examens, d'une autre manière, sont depuis longtemps (depuis toujours ?) aussi une évaluation et un bout de papier pour les enseignants. Les examens attestent que quelque chose a eu lieu, qui n'est pas que parole et craie, un rituel magique qui fonde, semblerait-il, leur légitimité d'enseignants. Aux yeux de qui ? De même qu'un coït interrompu, un semestre sans examens serait perçu comme de moindre importance, voire entièrement nul et non avenu.

Je suis inquiète. Est-ce cela, que vous nous transmettez ? Des diplômes ? Rien d'autre ? Au risque de me répéter, je ne suis pas venue à l'université pour le bout de papier. On en trouve de plus jolis dans n'importe quelle papeterie. On peut s'acheter de faux diplômes à partir de 120 euro sur internet. Claude Condé a rassuré tout le monde en expliquant qu'ils étaient grossièrement imités, mais je suis sûre qu'on peut en trouver de mieux falsifiés pour guère plus cher. Trois, quatre cent euro, pas plus. Si ce mouvement doit cesser pour permettre la fabrication de bouts de papier authentiques, alors oui, les universités gaspillent beaucoup d'argent.

vendredi 1 mai 2009

1er mai, l'arnaque syndicale

Le 19 mars, nous étions plus de trois millions à manifester dans toute la France. Les syndicats nous avaient alors beaucoup déçu en proposant comme prochaine grande date de mobilisation le 1er mai, six semaines plus tard.
Dès la préparation de ce 1er mai, le ton est donné : la CGT, bientôt suivie par l'intersyndicale, décide d'un apéro "unitaire" à la gare d'eau en fin de manif'. C'est à Battant, de l'autre côté du centre-ville que se tient tous les ans l'après-manif', mais les libertaires décident de se déplacer pour que cet apéro soit vraiment unitaire. Non, leur répond l'intersyndicale. (ou faut-il dire "niet" ?) Les militants n'auront plus qu'à choisir leur camp ou à faire la navette entre les deux lieux.
Au montage des stands, une organisation non syndicale mais tolérée déploie sa bannière. Le sourire de remerciement pour le coup de main fait place à la morgue : "Ne vous mettez pas ici, c'est les syndicats. Vous, vous allez tout là-bas." Ce ne sont pas d'infréquentables anars, mais ça reste tout de même des pouilleux.
Tiraillés entre participation au mouvement et boude des syndicats, tous les militants ne sont pas venus. Dans cette manif', nous sommes nettement moins nombreux que le 19 mars, moins joyeux aussi.
En fin d'apéro, l'assemblée générale de ville voulue par les militants, notamment étudiants, mais à laquelle l'intersyndicale a refusé de participer, est largement ignorée par ceux qui sont venus sous leurs drapeaux. Sauf les Solidaires, qui sont nettement plus ouverts. C'est un petit groupe qui se constitue finalement, malgré mes tentatives pour battre le rappel parmi une foule éméchée qui semble plus intéressée par ses hot-dogs.
Furax, je jette à la tête de la CGT qu'ils viennent de rater la dernière occasion de me convaincre de ne pas leur rendre ma carte. L'un d'eux parle de discuter mais se contente pour tout argument de s'approcher, tête penchée et sourire cajoleur, visiblement décidé à prendre ma colère pour un caprice féminin qu'apaiserait une bonne dose de guimauve. Je voudrais lui dire ce que j'en pense, mais il ne m'écoute pas et ne respecte pas mon espace personnel. J'abandonne rapidement le macho à son minable sort.
En partant, je lis "4 octobre" sur une banderole à moitié cachée par des gens. Un instant, je crois que c'est la prochaine date de mobilisation proposée par les syndicats. Mais non, la banderole parle de la création de la sécurité sociale, le 4 octobre 1945. Je me disais bien que c'était vraiment loin, le 4 octobre. En réalité les syndicats ne proposent aucune date.

Le Thermomètre n°2

thermometre_2_1er_mai_recto.pdf thermometre_2_1er_mai_verso.pdf

jeudi 30 avril 2009

La CNU à la Sorbonne

Mais dis Adrien', tu ne peux pas parler d'autre chose pour changer ? Désolé... mon système d'emploi du temps étendu à coups de ciseaux et de colle n'est pas au point, je n'ai pas le temps d'écrire autant que je le voudrais, alors je privilégie ce que je trouve le plus important.

La Sorbonne nous éblouit depuis le début avec sa mobilisation confrontée au flicage quotidien, avec l'occupation des locaux qu'ils ont malgré tout réussi à mener à bien, avec Georges Molinié, le président que tout le monde leur envie. Et m'y voilà ! Un peu en avance, je tombe sur un cours hors les murs, "connaissance et politique". Du costaud, mais personne ne me regarde de travers quand je m'incruste sans façon dans le petit cercle d'étudiants.

A l'heure dite, nous nous dirigeons vers l'entrée ; la bleusaille, nombreuse, examine cartes d'identité et sacs à dos. C'est un jour faste : nous sommes autorisés à pénétrer dans les lieux. L'intérieur est nettement plus accueillant, quoi qu'impressionnant. Mazette ! Personne ne risque de se cogner la tête en passant une porte. Mais tout de suite, un panneau attire mon regard : café, salle tant. (à la réflexion, je crois qu'il était écrit : petit déjeuner, et que c'est moi qui ai lu café)

L'amphi est bien rempli, nous sommes venus de plus de soixante universités. Le bilan de la mobilisation est très rassurant ; à force de mensonges, les médias instillent le doute et parfois on imagine que les autres facs ont vraiment "presque toutes repris les cours", mais là c'est criant : le mouvement n'a pas ralenti du tout, au contraire. Je n'en perds pas une miette, me gave de cette ambiance électrique, y ajoutant une touche bisontine avec ma pancarte "branlette - on avance ?" que je trouve pourtant peu d'occasions de brandir : les débats sont constructifs.

Un messager nous informe que des militants sont entrés dans le ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche. Les porte-parole de la CNU sont en route pour y être reçus. Dans l'après-midi, ils reviennent et nous restituent les meilleurs moments de ce non-dialogue avec le directeur de cabinet de Pécresse et son adjointe.

Les questions embarrassantes ont suscité leur étonnement "Ah, tiens ? On savait pas." Vrai ou faux, c'est consternant. Mais depuis le temps qu'on réclame à être représentés par la CNU et personne d'autre, on a enfin obtenu une invitation hebdomadaire pour nos porte-paroles, "sans qu'il soit besoin de revenir occuper les lieux", a aimablement précisé le ministère.

Enfin, nous traitons la question brûlante de l'évaluation du semestre. Après trois mois de cours perdus, à quoi ressembleraient les partiels que veut Pécresse ? Une farce, nous le savons bien. Aussi prenons-nous le taureau par les cornes, en appelant à ne pas tenir de partiels tant que nos revendications n'auront pas été satisfaites.

Aussitôt après ce vote crucial, je file en place de grève. L'amphi devant initialement être libéré à 17h, je me suis engagé à participer à la ronde infinie des obstinés à 18h et il n'est que temps d'y courir. Dix minutes plus tard, en sueur mais en avance, je prends place dans le cercle des marchercheurs.

La ronde est une merveilleuse occasion de conversation entre militants de tous horizons. Ma voisine interpelle un passant "On tourne toujours, Denis !" C'est Denis Gedj, je lui cours après pour lui dire tout le bien que je pense de son initiative. Il est touché, et c'est vrai quoi : faut pas négliger le moral des camarades.

Je récolte tracts et informations, discute convergence des luttes, donne mon mail à tour de bras et fais un peu de publicité à la mobilisation bisontine. Au bout de deux heures de marche, j'ai encore assez de jus dans les pattes pour sauter dans mon train. Quoi, c'est déjà fini ? Je reviendrai.

mercredi 15 avril 2009

Le Thermomètre n°1

Thermometre_1_15avril09.pdf

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