L'enragé'

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... › Révolte

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lundi 23 mars 2009

Lettre des étudiants à Valérie Pécresse

Madame la Ministre,

vos réformes sont dénoncées par toute la communauté universitaire comme inacceptables et dangereuses. Clairement, se profile derrière elles un projet de société injuste basé sur le seul culte du profit. Nous ne voulons pas de cet avenir là. Nous savons parfaitement qu'il est possible de faire autrement.

Nous soutenons totalement nos professeurs dans la poursuite du mouvement en cours, malgré la menace que votre refus de dialogue fait peser sur notre semestre. Nous préférerions étudier, mais tant que vous serez sourde à nos revendications nous resterons unis et mobilisés.

Recevez, Madame la Ministre, l'expression de notre détermination à préserver une éducation publique et de qualité.

Les étudiants :

Et oui, nous écrivons Madame "la" ministre. L'attitude égoïste et prosexiste consistant à exiger un titre au masculin pour se donner plus d'importance ne me paraît pas digne d'être soutenue.

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samedi 21 mars 2009

Des réformes, oui, un massacre, non !

Vu l'ampleur de la désinformation d'état, reprise en chœur par les médias nationaux, il me semble urgent d'informer sur le contenu et les effets réels des réformes. (Ceci n'est qu'une ébauche que je compte retravailler et compléter dans les jours qui viennent. Toute suggestion ou critique sera très bienvenue.)

La LRU, pochette-surprise dans laquelle le gouvernement glisse des décrets catastrophiques, programme la privatisation des universités. Elle entend les contraindre à quémander leur subsistance auprès des entreprises, qui seront trop heureuses de leur imposer contenus d'enseignement et directions de recherche.
Un exemple : la licence "banque" remplacera bientôt des formations qui existent actuellement au sein des entreprises. Celles-ci n'en financeront qu'une partie et n'auront pas à rémunérer les étudiants, qui se formeront en outre sans garantie d'embauche. Mais surtout : est-ce à l'université d'assurer ce type de formation ?
Une source de financement complémentaire est ouvertement suggérée : les droits d'inscription. Un projet de loi a été déposé par plus de 90 députés UMP pour permettre aux étudiants de s'endetter lourdement afin de payer ces futurs droits exorbitants, comme cela se pratique aux États-Unis.

La masterisation, écrite tellement à la va-vite que les critiques sur son manque de cohérence ont permis au ministère de l'améliorer progressivement, reste inacceptable. Une formation presque entièrement théorique, cinq années en tant qu'étudiant (au lieu de quatre) pour n'obtenir qu'un statut de précaire corvéable à merci. L'intention est claire : fermer peu à peu le recrutement par concours pour généraliser le recrutement ponctuel, au maximum à l'année, par les rectorats voire à travers eux par les chefs d'établissements.
Une "réécriture" satisfaisante comporterait à tout le moins la garantie d'une titularisation pour tous ceux qui auraient effectué ces cinq années d'étude et le maintien d'un véritable accès à la pratique au cours de leur formation.

Tout comme l'existence d'enseignants précaires, les réductions d'effectifs ne sont pas une nouveauté, mais atteignent ici un point critique. Qui veut noyer son éducation nationale perce la coque du bateau puis l'accuse de prendre l'eau.

Le gouvernement, par son refus de dialoguer, force les universités à "sacrifier" une promo pour sauver les suivantes et toute l'éducation. Continuer la lutte, même au risque de faire perdre un semestre aux étudiants, ce n'est pas un choix, c'est un devoir.

mercredi 4 mars 2009

La fac hors d'elle !

Toujours aussi actifs contre la privatisation de l'université et pas contents du tout de la désinformation autour de prétendues négociations et autres avancées de crabe, les étudiants feront lundi leur rentrée dans la rue. La veille, c'est le 8 mars, journée internationale des droits des femmes. Croyez-vous que j'allais rater une aussi belle occasion ? Que nenni.
Le genre (voir ici et ), dont j'ai pu discuter avec des étudiants aussi intéressés que mal informés, méritait bien un cours hors les murs. Soumya Ammar Khodja a bien voulu s'associer à ce projet, avec une thématique qui la préoccupe : partout où on parle d'art, on ne parle que d'hommes. Les femmes seraient-elles une espèce en voie de disparition ? (me tâte) Je ne crois pas. Alors pourquoi une exclusion aussi systématique des femmes dans la pensée sur l'art ?

Vendredi 13 mars (venez, chats noirs) nous serons au Marulaz de 17h à 19h pour un cours ouvert à tous :

  • à 17h Le féminin d'artiste n'est pas muse cours magistral avec Soumya Ammar Khodja
  • à 18h Le genre, ce vêtement trop étroit (une introduction à la notion de genre) cours suivi d'un TP avec Adrien' Mermet

mercredi 25 février 2009

Traîneau russe

Pécresse la ministre bidon... elle se couvre de ridicule chaque jour un peu plus, et mérite bien tout le mal qu'on dit d'elle, même si ses déclarations abracadabrantes viennent certainement pour une bonne part de la position intenable dans laquelle le gouvernement la met par des consignes bien choisies. Le traîneau russe : quand vous êtes poursuivis par une meute de loups, vous aidez le mec à l'arrière à glisser de l'attelage, comme ça vous reprenez de l'avance sur les loups et tout le monde est content, sauf celui qui n'est plus là pour se plaindre. La métaphore n'est pas neuve, est-il besoin de développer ? Le gouvernement nous jette un os, surnuméraire pour être bien sûr qu'on s'acharne. Avant même d'avoir obtenu la démission de notre mauvaise élève, je propose qu'on s'occupe surtout du reste.

vendredi 13 février 2009

Car là...

Manif' nocturne hier, pas une manif' bien sage, mais la volonté de faire du bruit pour empêcher les gens de se rendormir devant leur télé. Ambiance électrique entre la fête et la révolte, les slogans courent, repris par tous. En voici un nouveau... qu'est-ce qu'ils disent ?
"Car là, car là, on est comme toi !" Inciter les badauds à se joindre à nous, très bien. Je reprends, essayant de saisir le reste. "On s'fait baiser... par l'état !" un peu obscur tout ça, j'ai dû rater le début. Je tends l'oreille, mais c'est tout, j'entends de nouveau "Car là, car là..." et tout à coup je comprends : Carla. Je m'étrangle.
La propagande de Sarkozy consiste -entre autres- à se faire percevoir comme un people. Difficile de penser à un people autrement qu'en termes affectifs -je l'aime bien / il m'énerve- donc de penser tout court à son sujet.
Je passe sur le baiser, tellement usé qu'il n'a même plus l'air odieux. Mais le plus grave, c'est cette confusion : Sarko n'est pas l'état. L'absolutisme n'est pas de retour. Il l'affecte à dessein, et encore une fois : ça marche. Arrêtons de penser à Sarko comme ça l'arrange.

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