L'enragé'

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.... › Écriture

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mercredi 8 septembre 2010

L'Art de retour dans le pré

Sharon et Richard savent réunir de belles choses et des coeurs purs dans une ambiance exceptionnelle. Ce furent de nouveau trois jours magiques, où j'ai découvert et retrouvé de nombreux artistes (je savais que Vanni ne pourrait pas venir, mais je n'ai pu m'empêcher d'espérer) et où j'ai écrit et partagé le plaisir d'écrire.

L'une de ces rencontres a été particulièrement féconde. Du haut de ses quatorze ans, Lucy sait ce qu'elle veut ; elle aime lire, écrire, se passionne pour les vampires et compte bien devenir écrivain. Elle et sa copine Julie se sont prêtées au jeu de l'écriture collective et nous avons imaginé l'histoire de cette jeune femme. Voici le résultat de ce moment de partage jubilatoire :

Renaissance

Ainsi, voilà ce qu'on ressent : ce feu qui envahit mon corps ne me fait pas souffrir, bien au contraire ; il me remplit de confiance et de force.
Je sens une plénitude inconnue me gagner... et me perdre. Est-ce vrai, ce que l'on dit des nôtres ? Suis-je devenue un monstre ?

En le voyant, j'ai songé qu'il était tout sauf monstrueux. Immédiatement, j'ai eu cette certitude, que je pouvais abandonner ma vie entre ses mains.
Quelle force guida mes pas en ces lieux ? Il me semble que je n'ai vécu jusqu'à ce jour que pour recevoir ce sang précieux qu'il fit couler entre mes lèvres.

Mon passé se brouille, comme ce reflet dans l'eau, mon image qui peu à peu disparaît. Ai-je eue une mère ? Ai-je eu un père ? Un fiancé ? J'ai soif...

J'ai aussi écrit un texte d'après un tableau de Jean-Louis Hubschi.

La ville

La ville

Viens !
Parcours mes rues, foule mes places. Le monde commence ici, ou presque.

Immobile, interdit, l'arrivant écoute la rumeur des lieux.
C'est vrai, pense-t-il : je viens de nulle part. Mais, ville, ne sois pas si impatiente à m'engloutir. Laisse-moi t'écouter, te sentir, laisse-moi t'observer, imaginer la suite.
Bientôt, j'avancerai vers toi. En hâte, en fièvre, je marcherai dans tes rues. J'irai jusqu'à cet immeuble, jusqu'à cet autre, et celui encore. Je me dévisserai le cou, je voudrai tout voir de toi.

Peu à peu, j'apprendrai ta géographie. Cette fenêtre, là-bas, ou celle-là peut-être, sera celle d'un ami. Et cet immeuble, ce sera chez moi.
Je connaîtrai par coeur la course du soleil sur tes cimes, la caresse de ses premiers rayons sur tes lieux familiers.

Oui, pense-t-il, le menton pointé vers le soleil levant. Ce sera là : chez moi.
Puis il se met en marche, il entre dans la ville.

mardi 25 mai 2010

Mini-atelier d'écriture en ligne : le texte truffé de nombreuses redondances pléonastiques

Au jour d'aujourd'hui, la mode des ateliers d'écriture est très en vogue. Ils poussent comme d'innombrables champignons un peu partout, et jusque sur la toile du web.
D'ailleurs à ce propos, voici l'occasion propice de vous jeter avec une fougue impétueuse dans ce projet que peut-être, vous préméditez depuis longtemps : écrire. Alors c'est parti, allons-y.

Donnez vous... une heure, deux si vous avez ; ça passe toujours trop vite. La contrainte est la suivante : un texte court (cinq à vingt lignes) comprenant au moins dix énormes pléonasmes (volontairement intentionnels) voire même plus.

Au départ, vous pouvez potentiellement commencer par décider de ce que vous voulez raconter, ou bien, selon le choix que vous préférez, chercher d'abord quelques pléonasmes bien redondants et abusivement outrés, à partir desquels vous broderez par-dessus pour les lier en un texte cohérent.

Encore un dernier conseil final pour terminer : Lourd, c'est bien. Quand vous vous demanderez si c'est pas un peu trop too much quand même, foncez.

Une fois votre texte écrit, ce serait sympa de votre part d'avoir la gentillesse de le poster en commentaire : je serais enchanté' d'avoir le plaisir de le lire.

vendredi 21 août 2009

ASMAG

C'est comme un texte écrit en russe ou en arabe ; je vois des mots mais aucune voix n'en sort. Pourtant sur la page, c'est mon écriture. Je ne peux plus lire mon journal intime, j'ai oublié l'ASMAG.

Inventé au collège, mon "alphabet super mémorisable anti-garçons" n'a eu aucun succès ; les filles de ma classe entretenaient avec les garçons des rapports plus sereins que moi, victime désignée par leur soif de conformisme de tous les mauvais coups que l'ennui suggère aux collégiens. Je l'ai gardé pour moi, utilisé pendant une dizaine d'années, jusqu'à ce que j'aie assez d'intimité pour m'en passer.

Je me souviens que j'avais tiré les conséquences du déchiffrage de Sherlock Holmes et brouillé la fréquence d'apparition des lettres ; qu'elles étaient celles de notre alphabet avec une forte déformation, afin de les trouver facilement sous sa plume sans permettre au non-initié de les reconnaître.

Je sais aussi que j'ai écrit en ASMAG mes pensées les plus tourmentées : inquiétude amoureuse, horreur de la condition mortelle, vertige de solitude. Peut-être vaut-il mieux ne pas lire ces mots qui témoignent du présent d'une autre vie plus que d'un passé qui m'appartiendrait. En quoi ce journal intime me regarde-t-il ? Moi qui suis aujourd'hui ce non-initié.

mercredi 22 juillet 2009

Et l'écriture ?

Parce que faire grève, ce n'est pas seulement se priver de cours. C'est tant de choses à faire, souvent dans l'urgence, qu'on ne trouve plus de temps, plus la force. C'est tellement d'idées et de colère aussi, qu'on ne trouve plus d'autres mots. Ses mots, pour les choses qu'on voudrait dire en prenant le temps, pour les choses importantes mais moins et pourtant plus.

Ma plume reprend lentement ses esprits, des forces. Mon carnet, dépoussiéré, m'a accompagné' aujourd'hui pour la première fois depuis... avant. Pour la première fois ou la zéroième. J'ai secoué un sac de mots au-dessus de la page. Aucun n'a rendu ce tintement cristallin que j'attendais. J'ai gribouillé des labyrinthes, des yeux, des fleurs. L'écriture est une image sur l'eau de mes pensées : elle attend pour réapparaître que la surface ne soit plus troublée.

dimanche 22 février 2009

Plumes !

Longtemps j'ai cru que je ratais tout ce que j'entreprenais. Plumes est là pour me prouver le contraire : pas deux mois d'existence et déjà vraiment lancé, avec des participants fidèles et de très bons textes. Ce que je suis fier ! Au risque d'être lourd, c'est par ici.

mardi 10 février 2009

Le carnet et ses limites

Il y a environ un an, en marchant, j'ai eu une idée de texte. Pas de papier, pas de stylo, les mots se bousculaient tandis que je pressais le pas. A l'arrivée, je me suis jeté sur du papier et en deux minutes (que je n'avais pas) j'ai pu sauver le plus gros. Dès que possible, je l'ai relu, retouché, c'était encore frais et c'est devenu l'un de mes textes préférés. Depuis j'essaie d'avoir toujours sur moi le fameux, l'indispensable carnet.
Seulement voilà : l'autre jour, j'étais pressé. Pas le temps de m'arrêter pour écrire. Arrivé en cours, j'ai bien caressé l'idée de noter les grandes lignes de mon texte à la sauvette, entre deux copiages frénétiques, mais ma voisine n'arrivait pas à lire au tableau, et il était difficile de se concentrer. Ce texte n'est toujours pas écrit, il s'éloigne de moi sans que j'aie le courage de me lancer à sa poursuite.
Cette histoire de carnet, on l'exagère beaucoup : il est parfaitement possible de s'asseoir à son bureau et de décider d'écrire. Ce n'est pas toujours facile, pas toujours productif, mais ça marche tout de même assez bien. Mais ces moments où un texte vous tombe dessus, sans effort, et où il a l'air si bien, déjà abouti ! Et il est tentant d'imaginer que c'est plus moi, ce qui sort de mes rêveries, ce qui demande aussi impérieusement à être exprimé.

dimanche 11 janvier 2009

Des nouvelles de Plumes

Super, le forum commence à bouger ! Je m'apprêtais à désespérer, au bout de dix jours j'étais toujours le seul participant, mais maintenant il y a de la visite. D'ici peu, il devrait être plein de chouettes textes, j'ai hâte de lire tout ça. Ici aussi c'est calme pour le moment. Je sais que ça prend du temps, mais la patience n'est pas vraiment mon truc. Comme les gosses, j'ai envie de demander toutes les cinq minutes : "c'est maintenant qu'on est demain ?"

dimanche 4 janvier 2009

Plumes

L'année dernière, pour changer un peu des ateliers, j'ai organisé un groupe d'écriture. Le principe est qu'au lieu d'écrire sur place, on apporte des textes déjà écrits, en autant d'exemplaires que de participants. On lit chaque texte et on en discute ensemble, essayant de voir ce qui fonctionne ou pas dans le texte, et pourquoi. Cela donnait des remarques comme "ce passage me paraît trop long", "Je ne comprends pas comment ce personnage a découvert ça", "cette expression ne va pas avec le contexte". Les autres participants étaient assez unanimes pour appuyer ou repousser la remarque, puis chacun y allait de son conseil, tout en respectant la sensibilité de l'auteur. Cette saison m'a beaucoup apporté, et si pour diverses raisons le groupe d'écriture n'a pas repris à la rentrée, je gardais l'envie de poursuivre ce genre d'échanges.

C'est (presque) chose faite, avec la naissance de Plumes, atelier et groupe d'écriture en ligne, que je vous laisse découvrir.