Parce que faire grève, ce n'est pas seulement se priver de cours. C'est tant de choses à faire, souvent dans l'urgence, qu'on ne trouve plus de temps, plus la force. C'est tellement d'idées et de colère aussi, qu'on ne trouve plus d'autres mots. Ses mots, pour les choses qu'on voudrait dire en prenant le temps, pour les choses importantes mais moins et pourtant plus.

Ma plume reprend lentement ses esprits, des forces. Mon carnet, dépoussiéré, m'a accompagné' aujourd'hui pour la première fois depuis... avant. Pour la première fois ou la zéroième. J'ai secoué un sac de mots au-dessus de la page. Aucun n'a rendu ce tintement cristallin que j'attendais. J'ai gribouillé des labyrinthes, des yeux, des fleurs. L'écriture est une image sur l'eau de mes pensées : elle attend pour réapparaître que la surface ne soit plus troublée.