Après les bas maux de ces derniers temps (j'ai cumulé arthrose, rhume, gastro, hémorroïdes, dents de sagesse, menstrues douloureuses et migraine, bref : tout le dictionnaire médical sauf l'hydarthrose des femmes de chambre), c'est le haut mal qui frappe à ma porte. Jusqu'à présent, je ne me comptais pas dans les 1% de la population susceptibles de se transformer sans avertissement en spectacle gesticulatoire.

Ce matin, quand mon fils m'a annoncé cette invraisemblable nouvelle, j'ai réalisé que mes souvenirs de la veille s'arrêtaient vers 19h, lorsque, confortablement installé' dans un fauteuil, je remplissais avec lui des papiers pour le collège. Quelques fugaces réminiscences provoquées par son récit et des courbatures inhabituellement localisées ont eu raison de mon incrédulité.

Au contraire, me savoir épileptique éclaire un mystérieux comportement nocturne qui remonte à plus d'un an ; au cours de la nuit, j'étais soudain devenu' tout' raide, la mâchoire fortement serrée et impossible à réveiller. J'avais attribué cet épisode au bruxisme qui m'affectait à l'époque.

Bon, et maintenant ? Il faut que je me soigne : l'épilepsie abîme le cerveau et je n'ai pas prévu de devenir gâteu' ces douze prochaines années. Mais pas question pour autant de faire une place à raisonnable dans ma vie. Je n'ai pas non plus prévu de vivre à demi. Ah, je sais : il n'y a pas de plan A. C'est un bon plan ça.