Pour la rentrée, j'ai cueilli une brassée de mots. Les maths, c'est d'abord pour leurs mots que je les ai aimées. Voyez comme ils sont beaux :

  • faiblement multiplicative
  • isomorphisme chinois
  • un irréductible
  • des idéaux
  • topologie grossière, discrète, métrisable
  • la famille des ouverts
  • stabilité par réunion quelconque
  • un portrait de phase
  • on rajoute le temps à l'espace des phases
  • les isoclines seront des hyperplans
  • un champ de vecteurs

J'ai même fait une promenade dans ledit champ. C'est comme une pâture où chaque brin d'herbe montre une direction avec son petit bras en disant : Par là ! Toutes ces petites voix flûtées qu'on entend à peine, c'est ravissant.

Je voudrais aussi vous parler des ouverts ; plusieurs de mes meilleurs souvenirs concernent ces bidules-là. Je me souviens de Jacky, l'enthousiasme barbouillé de craie, annonçant gaiement : Soit un ouvert. Je voyais ça comme une sorte de fenêtre ouverte qui s'ouvrait à chaque fois tout en restant ouverte. Ensuite, Jean-Nicolas m'avait expliqué que c'était un endroit pour faire des bulles : on pouvait toujours faire de nouvelles petites bulles près du bord, sans jamais le toucher même quand on croyait qu'il n'y aurait plus la place.

Cette année, les ouverts ont décidé de sortir sans prendre leurs distances, faisant fi des inégalités. Ils se réunissent toujours de la même façon et ça leur suffit. Comme je les approuve !