Dimanche devait se tenir la deuxième gay pride de Belgrade. Après celle de 2001 qui s'était mal passée, rapport aux supporters de l'autre camp venus faire dédicacer leurs battes de base-ball, ce qui est tout de même étonnant pour des fans de foot. Ces derniers temps, les menaces de mort et autres polissages ostensibles de poings américains se sont multipliés.

Les autorités se sont d'abord engagées à protéger le défilé, puis ont saisi un prétexte minable pour se rétracter : un supporter français tabassé, c'est signe que ça va vraiment barder alors soyons raisonnables. Comme s'il n'était pas transparent que l'électorat homophobe compte plus à leurs yeux que les principes qu'ils affichent. Comme si les homosexuel's n'étaient en danger que lors d'une gay pride, comme si ce n'était pas à elleux de décider des risques qu'illes sont prêt's à prendre pour qu'elle ait lieu.

Au lieu du centre de Belgrade, la gay pride aurait donc dû se tenir dans une zone à l'écart, presque en rase campagne. Pour un symbole de lutte contre la ségrégation, c'est faire mouche. Les organisateur's ont décliné ces conditions et annulé la gay pride. La foule haineuse qui l'avait réclamé à corps et à cris crie victoire : illes ont même pu fêter ça entre "non-déviant's" à l'endroit où devait débuter le défilé. Personne n'est venu leur casser la gueule, et je sais que ce n'est pas comme ça qu'on résout les problèmes mais je me prends à le regretter.