Mobilisation de soutien

Ce soir, quelques heures seulement après avoir appris l'arrestation de Siva, nous étions entre trente et quarante à nous être rassemblé's devant la préfecture pour le soutenir et demander à ce qu'il soit libéré et régularisé.
Une délégation de RESF a été reçue par le cabinet du préfet et a pu expliquer longuement de quels procédés malhonnêtes et de quelles calomnies Siva avait été victime depuis le printemps dernier. Nous ne savons pas encore comment le préfet accueillera ces renseignements.

Voici le message diffusé par le Comité de soutien à Siva Sankaran (signez la pétition) :
Après sa libération par le TGI de Meaux, Siva doit être régularisé !
Nous apprenons, via le site de l'Est républicain que Siva vient à nouveau d'être interpellé !
Nous dénonçons cet acharnement de la part de la préfecture du Doubs, qui, en dépit des changements de personnel à sa tête, continue dans sa politique de rejet et de victimisation des étrangers.
Nous appelons tous ceux qui le peuvent à un rassemblement urgent ce soir, 7 février 2011, à 17h00 devant la préfecture du Doubs, rue Charles Nodier à Besançon. (Ce rassemblement est reconduit chaque jour à 17h30, tant que Siva sera menacé d'expulsion. ndb)
Pour ceux qui ne sont pas sur place, nous appelons à exiger la libération et la régularisation de Siva par écrit :

  • Préfet : prefet@doubs.pref.gouv.fr
  • Secrétaire général : pierre.clavreuil@doubs.pref.gouv.fr
  • Réglementation Doubs : jean-pierre.lesenechal@doubs.pref.gouv.fr
  • Directrice bureau étrangers : dominique.jon@doubs.pref.gouv.fr
  • fax : 03 81 83 21 82
  • téléphone : 03 81 25 10 00 (standard, demander le bureau des étrangers ou le cabinet du préfet).

Si vous manquez d'inspiration, voici un exemple de courriel :
A l'attention de Monsieur le Préfet
Monsieur le Préfet,
je vous écris aujourd'hui à propos d'une personne que je ne puis nommer, car son nom est peut-être un mot-clef qui empêcherait ce mail de vous parvenir ; toutefois, je suis certain' que vous saurez de qui je veux parler.
Par simple bon sens, Monsieur le Préfet, il faut maintenant permettre à S*** de faire profiter la société de ses compétences d'informaticien, au lieu de dépenser des dizaines de milliers d'euros pour une expulsion absurde.
Et surtout, par humanité, au lieu de tenter de perpétrer un acte aussi honteux qu'une expulsion de force, il faut lui donner la possibilité de vivre enfin en paix parmi nous, dans son pays.
Citoyennement,
xx signature xx

Situation actuelle de Siva

Entretemps, Siva a été transféré au CRA de Vincennes. RESF nous informe que :
Les copains du réseau parisien, ceux qui nous avaient donné un coup de main en juin, vont nous aider à nouveau pour les relations avec le CRA de Vincennes (l'association présente sur place est l'ASSFAM, qui verra normalement Siva demain) et pour trouver un avocat capable de le défendre avec conviction (pas un commis d'office à qui on ne communique le nom de son "client" qu'une heure avant l'audience !).
Siva doit passer devant le JLD (juge des libertés et de la détention) sous 48h après son arrivée au CRA. Ce sera donc probablement pour mercredi (à moins que la préf ait déjà programmé son expulsion par avion immédiatement, ça, évidemment, on ne le sait pas...). Ce juge se prononce sur le maintien ou non en rétention (régularité procédure arrestation, garde à vue, placement en rétention...).
Nous avons donc peu de temps pour réunir de quoi payer un avocat. En juin, ça avait bien marché, donc on peut recommencer une souscription dès la manif de demain : tout le monde pense à prendre des billets ou un chèque...
D'autant plus que Siva a une amende de 1000 euros avec sursis susceptible de lui tomber dessus, pour "entrave à une mesure d'éloignement du territoire". Ils ne reculent devant aucun euphémisme...

La préfecture

On peut lire sur le site de Radio Plein Air un communiqué de presse de la préfecture dans lequel Noëlle relève au moins deux contre-vérités :
- Le TA de Besançon n'a jamais pu valider l'OQTF (obligation à quitter le territoire français) du 25 mars 2010, puisque cette OQTF n'a jamais fait l'objet d'un recours devant le Tribunal Administratif (Siva n'avait pas reçu le courrier de la préfecture qui lui notifiait cette OQTF, et n'avait donc rien contesté devant la juridiction administrative).
- Il n'a pas été "interpellé après contrôle d'identité", puisque il a été emmené au commissariat par la BAC qui a simplement demandé à Siva de monter dans la voiture pour aller au commissariat... Comme ils ont fait cela à plusieurs reprises ces derniers temps, et qu'ils étaient plutôt goguenards, Siva n'avait aucune raison de se méfier particulièrement.

L'article assassin

Je m'associe pleinement au dégoût exprimé dans la lettre ci-dessous, relatant les faits, ou plutôt les méfaits de Monsieur Édouard Choulet, et se passant par là même de commentaire :

Monsieur Édouard Choulet, collaborateur de la "Presse bisontine",
Un soir dans un bar, vous avez, quelle aubaine, rencontré ce pittoresque vendeur de roses indien menacé d'expulsion et recherché par la police, le fameux et sympathique Siva dont on ne parlait plus guère depuis quelques mois.
N'écoutant probablement que votre conscience professionnelle, ou bien était-ce sous l'emprise de l'alcool, vous lui avez purement et simplement soutiré des informations sur sa vie de clandestin, puisque vous n'avez pas jugé utile de l'avertir que vous alliez publier un papier le concernant, ni même de l'informer de votre qualité de journaliste, ce que vous prétendez probablement être.
Le résultat fut un papier qui a stupéfié tous ceux qui défendent Siva et Siva lui-même : un article de délateur, fournissant à la police jusqu'aux horaires détaillés de ses déplacements, et une provocation évidente à arrêter à nouveau Siva lancée en direction de la préfecture.
Aujourd'hui, 24 h après l'arrestation de Siva, vous savez, monsieur, que votre stupidité - comment dire autrement ?- peut faire beaucoup de mal. Le préfet s'est bel et bien senti nargué et la publication de votre "travail" a joué, nous le savons de source bien informée, un rôle certain dans la prise de décision de l'arrêter.
A l'heure où je vous écris, le pittoresque et sympathique Siva dort ou cherche le sommeil dans une cellule du Centre de Rétention de Vincennes, paria parmi les parias. Quoiqu'il lui arrive dans les jours qui viennent, on peut le dire, il aurait beaucoup mieux fait de ne pas vous rencontrer.
Avec dégoût,
Fabrice Riceputi