L'enragé'

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Tag - CRA

Fil des billets

lundi 7 février 2011

Siva en instance d'expulsion

Mobilisation de soutien

Ce soir, quelques heures seulement après avoir appris l'arrestation de Siva, nous étions entre trente et quarante à nous être rassemblé's devant la préfecture pour le soutenir et demander à ce qu'il soit libéré et régularisé.
Une délégation de RESF a été reçue par le cabinet du préfet et a pu expliquer longuement de quels procédés malhonnêtes et de quelles calomnies Siva avait été victime depuis le printemps dernier. Nous ne savons pas encore comment le préfet accueillera ces renseignements.

Voici le message diffusé par le Comité de soutien à Siva Sankaran (signez la pétition) :
Après sa libération par le TGI de Meaux, Siva doit être régularisé !
Nous apprenons, via le site de l'Est républicain que Siva vient à nouveau d'être interpellé !
Nous dénonçons cet acharnement de la part de la préfecture du Doubs, qui, en dépit des changements de personnel à sa tête, continue dans sa politique de rejet et de victimisation des étrangers.
Nous appelons tous ceux qui le peuvent à un rassemblement urgent ce soir, 7 février 2011, à 17h00 devant la préfecture du Doubs, rue Charles Nodier à Besançon. (Ce rassemblement est reconduit chaque jour à 17h30, tant que Siva sera menacé d'expulsion. ndb)
Pour ceux qui ne sont pas sur place, nous appelons à exiger la libération et la régularisation de Siva par écrit :

  • Préfet : prefet@doubs.pref.gouv.fr
  • Secrétaire général : pierre.clavreuil@doubs.pref.gouv.fr
  • Réglementation Doubs : jean-pierre.lesenechal@doubs.pref.gouv.fr
  • Directrice bureau étrangers : dominique.jon@doubs.pref.gouv.fr
  • fax : 03 81 83 21 82
  • téléphone : 03 81 25 10 00 (standard, demander le bureau des étrangers ou le cabinet du préfet).

Si vous manquez d'inspiration, voici un exemple de courriel :
A l'attention de Monsieur le Préfet
Monsieur le Préfet,
je vous écris aujourd'hui à propos d'une personne que je ne puis nommer, car son nom est peut-être un mot-clef qui empêcherait ce mail de vous parvenir ; toutefois, je suis certain' que vous saurez de qui je veux parler.
Par simple bon sens, Monsieur le Préfet, il faut maintenant permettre à S*** de faire profiter la société de ses compétences d'informaticien, au lieu de dépenser des dizaines de milliers d'euros pour une expulsion absurde.
Et surtout, par humanité, au lieu de tenter de perpétrer un acte aussi honteux qu'une expulsion de force, il faut lui donner la possibilité de vivre enfin en paix parmi nous, dans son pays.
Citoyennement,
xx signature xx

Situation actuelle de Siva

Entretemps, Siva a été transféré au CRA de Vincennes. RESF nous informe que :
Les copains du réseau parisien, ceux qui nous avaient donné un coup de main en juin, vont nous aider à nouveau pour les relations avec le CRA de Vincennes (l'association présente sur place est l'ASSFAM, qui verra normalement Siva demain) et pour trouver un avocat capable de le défendre avec conviction (pas un commis d'office à qui on ne communique le nom de son "client" qu'une heure avant l'audience !).
Siva doit passer devant le JLD (juge des libertés et de la détention) sous 48h après son arrivée au CRA. Ce sera donc probablement pour mercredi (à moins que la préf ait déjà programmé son expulsion par avion immédiatement, ça, évidemment, on ne le sait pas...). Ce juge se prononce sur le maintien ou non en rétention (régularité procédure arrestation, garde à vue, placement en rétention...).
Nous avons donc peu de temps pour réunir de quoi payer un avocat. En juin, ça avait bien marché, donc on peut recommencer une souscription dès la manif de demain : tout le monde pense à prendre des billets ou un chèque...
D'autant plus que Siva a une amende de 1000 euros avec sursis susceptible de lui tomber dessus, pour "entrave à une mesure d'éloignement du territoire". Ils ne reculent devant aucun euphémisme...

La préfecture

On peut lire sur le site de Radio Plein Air un communiqué de presse de la préfecture dans lequel Noëlle relève au moins deux contre-vérités :
- Le TA de Besançon n'a jamais pu valider l'OQTF (obligation à quitter le territoire français) du 25 mars 2010, puisque cette OQTF n'a jamais fait l'objet d'un recours devant le Tribunal Administratif (Siva n'avait pas reçu le courrier de la préfecture qui lui notifiait cette OQTF, et n'avait donc rien contesté devant la juridiction administrative).
- Il n'a pas été "interpellé après contrôle d'identité", puisque il a été emmené au commissariat par la BAC qui a simplement demandé à Siva de monter dans la voiture pour aller au commissariat... Comme ils ont fait cela à plusieurs reprises ces derniers temps, et qu'ils étaient plutôt goguenards, Siva n'avait aucune raison de se méfier particulièrement.

L'article assassin

Je m'associe pleinement au dégoût exprimé dans la lettre ci-dessous, relatant les faits, ou plutôt les méfaits de Monsieur Édouard Choulet, et se passant par là même de commentaire :

Monsieur Édouard Choulet, collaborateur de la "Presse bisontine",
Un soir dans un bar, vous avez, quelle aubaine, rencontré ce pittoresque vendeur de roses indien menacé d'expulsion et recherché par la police, le fameux et sympathique Siva dont on ne parlait plus guère depuis quelques mois.
N'écoutant probablement que votre conscience professionnelle, ou bien était-ce sous l'emprise de l'alcool, vous lui avez purement et simplement soutiré des informations sur sa vie de clandestin, puisque vous n'avez pas jugé utile de l'avertir que vous alliez publier un papier le concernant, ni même de l'informer de votre qualité de journaliste, ce que vous prétendez probablement être.
Le résultat fut un papier qui a stupéfié tous ceux qui défendent Siva et Siva lui-même : un article de délateur, fournissant à la police jusqu'aux horaires détaillés de ses déplacements, et une provocation évidente à arrêter à nouveau Siva lancée en direction de la préfecture.
Aujourd'hui, 24 h après l'arrestation de Siva, vous savez, monsieur, que votre stupidité - comment dire autrement ?- peut faire beaucoup de mal. Le préfet s'est bel et bien senti nargué et la publication de votre "travail" a joué, nous le savons de source bien informée, un rôle certain dans la prise de décision de l'arrêter.
A l'heure où je vous écris, le pittoresque et sympathique Siva dort ou cherche le sommeil dans une cellule du Centre de Rétention de Vincennes, paria parmi les parias. Quoiqu'il lui arrive dans les jours qui viennent, on peut le dire, il aurait beaucoup mieux fait de ne pas vous rencontrer.
Avec dégoût,
Fabrice Riceputi

jeudi 24 juin 2010

Siva est toujours "retenu" au CRA, en instance d'expulsion

Siva Sivasankaran, le jeune indien informaticien et vendeur de roses à Besançon, n'a pas été expulsé en Inde ce matin car il a réussi à refuser l'embarquement. Il risque d'être mis dans un autre avion demain matin ! Il est pour l'instant au CRA du Mesnil-Amelot. Le billet précédent donne un aperçu des conditions de sa "rétention".



Soyons solidaires de Siva !

Nouveau rassemblement

jeudi 24 juin à 17h30

devant la préfecture
8 bis rue Charles Nodier à Besançon

Le préfet du Doubs doit suspendre sa décision de l'expulser car des éléments nouveaux lui ont été transmis ce mercredi soir qui contredisent complètement les arguments qui justifiaient, à ses yeux, la mesure d'expulsion !
Nous exigeons donc du préfet de Franche-Comté qu'il sursoie immédiatement à toute tentative d'expulsion de Siva et qu'il reçoive les personnes qui veulent lui confirmer leur témoignage.

Vous pouvez appuyer cette demande en écrivant aux adresses suivantes :
Préfet : prefet@doubs.pref.gouv.fr
Secrétaire général : pierre.clavreuil@doubs.pref.gouv.fr
Réglementation du Doubs : jean-pierre.lesenechal@doubs.pref.gouv.fr
Directrice du bureau des étrangers : dominique.jon@doubs.pref.gouv.fr

Sources : site et mail d'information de RESF, blog de soutien à Siva

Le CRA du Mesnil-Amelot

Voici quelques témoignages de personnes "retenues" au CRA Mesnil-Amelot.

21/06/2010

Lors d'un coup de téléphone hier au centre de rétention du Mesnil Amelot, des camarades ont appris qu'une grève de la faim y avait commencé (ci-dessous, le témoignage fait hier à cette occasion). Ce soir, la contestation s'amplifie. On leur a servi de la bouffe périmée, une omelette préparée le 14, dépassée depuis le 17 ! Les retenus ont discuté ce soir et veulent tous se mettre en grève de la faim. Ils ont appelé un journaliste du parisien. Un deuxième coup de fil nous apprend que de nombreux retenus sont malades : "La moitié du centre est par terre, on refuse de rentrer dans les chambres, on fait une manifestation."

dimanche 20 juin 2010

"Moi je m'en fous, je connais le chemin pour revenir. J'ai encore vingt ans. Je suis jeune, mais j'ai de l'expérience, j'ai traversé la mer Méditerranée plusieurs fois, je suis allé en prison, j'ai fait les 400 coups comme vous dites ici en France. Ça fait depuis le 22 mai que je suis là, je suis le plus ancien, il me reste trois jours à tenir ici. Je sors de la prison, je fais la double peine. Ils sont venus me chercher à l'intérieur de la prison pour me ramener ici.
Ils ont des doutes sur mon origine. À chaque fois que je me fais arrêter, je leur donne un nom différent. Quand je suis passé chez la juge, elle avait un dossier de 200 pages. Elle m'a dit « C'est qui tout ces noms ? », je n'ai rien trouvé à lui dire. Elle m'a demandé de quelle origine je suis, je lui ai dit du Maghreb United. Ils m'avaient mis sur un vol pour l'Algérie, le consul a donné un laissez-passer, après j'ai dit que je préférais revenir dans mon pays d'origine, mais pas en Algérie, parce que là-bas, ils mettent en prison. Je suis parti voir le chef du centre, je lui ai expliqué que j'étais pas Algérien.
Ils veulent envoyer les Marocains en Algérie et les Algériens au Maroc. Le consul d'Algérie, même si vous êtes Français, il vous donne un laissez-passer, ce qui l'intéresse, c'est les 300 euros. Le consul Marocain, il fait plein de promesses, il jure qu'il va aider si on lui dit la vérité. Et en fin de compte, ceux qui disent la vérité, il leur fait le laissez-passer. La Cimade, ils disent rien du tout. Je vois pas comment ils pourraient aider les gens à part faire des rappels. Ils donnent des conseils, ils écrivent des lettres, mais voilà, ils ont pas le pouvoir de sortir les gens d'ici. Mais la Cimade, je les apprécie bien, ils m'ont aidé.

Entre nous on se soutient, mais il y a pas beaucoup de solidarité. Tout à l'heure, y a le gendarme qui a commencé à me pousser, j'ai appelé les gens pour qu'ils viennent avec moi, mais y a personne qui voulait venir, j'étais tout seul. Je suis maltraité, ils ont été violents, ils m'ont poussé et je suis pas le seul, ils font ça avec tout le monde.
On peut fumer, toute la drogue rentre ici. Les flics le voient et s'en foutent, du moment qu'on s'enfuit pas, on fait ce qu'on veut. Ils donnent pas bien à manger, ils traitent mal, ils tutoient les gens.
Ils nous droguent. Ils droguent toute la nourriture, donc tous les retenus. Ils nous mettent des gouttes pour qu'on dorme : dès qu'on mange, on est fatigué. J'ai commencé à prendre des médicaments alors qu'avant j'en prenais pas. Du rivotril, et le soir, les gouttes. Je me suis plaint, alors ils m'ont emmené chez le psychiatre. Je lui ai parlé normalement, il m'a juste répondu « je suis pas dealer » et m'a rajouté des gouttes pour aller dormir.

Il y en a plein qui font des tentatives de suicide. Deux fois j'ai failli mourir ici, j'ai fait deux tentatives de suicide. Je suis pas le seul, hier y a une personne qui s'est pendue, elle est partie à l'hôpital et on n'a pas de nouvelles depuis. En plus, pour l'emmener dans l'avion, ils lui ont anesthésié les mains, deux piqûres, il pouvait pas les bouger. Il criait dans l'avion, donc le pilote est sorti et a dit qu'il l'acceptait plus. Quand il est revenu, il s'est pendu. On n'a plus de nouvelles de lui. Il respirait très mal. Ça fait 18 jours qu'il est là.

Y a des gens qui font une grève de la faim, ça fait quatre ou cinq jours. Ils doivent être une cinquantaine. Ils boivent de l'eau, ils sont mal en point. Y a des médecins, mais si vous allez les voir, ils vous donnent des médicaments pour aller dormir. Ils nous droguent, ils mettent ça dans le café. Tu commences à perdre la raison après.

On est 100 dans le centre. On communique avec tous les bâtiments jusqu'à 20h30, après ils ferment les portes, y a plus de cour commune. On est trop nombreux. Des gens dorment là où y a la télé, d'autres dorment par terre, y en a même qui n'ont pas de matelas et dorment sur des couvertures. Y a des gens qui ont été ramenés en bleu de travail, direct des chantiers.
Vous voulez vous plaindre à qui ? Le chef, je l'ai vu dix fois. Il est gentil, mais il peut rien faire. Si il faut faire quelque chose, je suis le premier à foncer tête baissée, parce que ça va pas pour les gens qui se trouvent ici."

21/06/2010, 23h

Je viens de téléphoner à une cabine.
Le retenu qui a répondu m'a dit qu'un retenu s'était mutilé les veines et le ventre avec une vitre, qu'il a été emmené et qu'ils sont sans nouvelles de lui ; que les retenus sont malades (vomissements, graves maux de ventre) suite à l'absorption de nourriture périmée (omelette) et qu'aucun soin ne leur est apporté.
Il m'a dit sur lui-même qu'il a fait un refus d'embarquement, qu'il a entendu parler de piqûres qui pourraient être faites aux bras la prochaine fois, qu'il est marié à une femme de nationalité française qui est enceinte de jumelles/jumeaux.

21/06/2010, 23h45

Première personne : "S'il vous plaît on va mourir ici tout le monde. Y'a vingt personnes, ou plus, qui ont mangé quelque chose de pas bon. Mais à ce numéro sa femme va l'appeler, il faut raccrocher."

À l'autre cabine, ils sont plusieurs à se relayer : "On nous a donné des trucs qui sont périmés, après on est tombés tous malades ici, mais attends je te passe mon collègue lui aussi il va te dire".

"Ils m'ont donné de la bouffe vraiment périmée. Il y a plus d'une dizaine de personnes qui ont commencé à vomir, on est restés plus de deux heures sur le sol. Après, un médecin est venu. Et demain, on a parlé avec les gens, peut-être on va faire une grève de la faim".

"Aujourd'hui on a mangé une chose qui était périmée depuis le 17. Aujourd'hui on est le 21".

"On a vu que c'était périmé et les gendarmes qui étaient là ils n'ont rien voulu savoir, ils étaient indifférents. On a montré à la dame qui nous donnait à manger. Elle s'en foutait. Alors on a quand même mangé. Après on est sortis du réfectoire, on a commencé à vomir. On a attendu deux heures de temps. Le médecin a donné des cachets mais jusqu'à présent ça ne va pas".

"Même à côté, il y a plusieurs gars qui ont voulu se suicider. Hier matin il y a quelqu'un qui a bu une bouteille de shampooing. Et tout à l'heure il y en a un qui a déchiré son ventre. Mais c'est dans l'autre bâtiment, on ne peut pas voir."

"On a peur pour nous ici. On a déjà peur pour l'expulsion, maintenant on a peur pour notre vie. Les gens ont peur, Madame."

22/06/2010, 19h55

"On a eu de la nourriture périmée, une omelette et des tartelettes aux pommes. On est malades. on a eu une intoxication alimentaire.
On a peur, j'espère que vous êtes bien une association, on a peur des représailles, parce qu'il y en a qui ont parlé et on les a emmenés à l'avion.
Est-ce que vous pouvez nous aider, Madame ?
Hier soir, y en a un, il s'est blessé, il a failli se faire égorger ; ce matin, il a été évacué.
Est-ce que vous pouvez nous aider, Madame ? On est désespérés.
Aujourd'hui, un autre, il baignait dans son sang, il était par terre. Ils l'ont emmené à l'hôpital apparemment. Je ne sais pas s'il va revenir ou pas. ils l'ont évacué sur un brancard.
Il y a deux retenus qui ont promis de se blesser ce soir ou demain."

22/06/2010, 20h30

"Tous les jours il y a des suicides, Madame. Je vais me suicider le 28. ils ont affiché mon nom pour le 28. Je veux pas partir, Madame. Ça fait seize ans que je suis ici. J'aime la France comme mon propre pays. J'avais la moitié du corps paralysé hier soir. J'ai une sciatique. J'ai des problèmes psychologiques. J'ai demandé à voir un médecin, ils m'ont dit pas avant vendredi. J'ai commencé à faire une grève de la faim aujourd'hui. Je vais continuer demain. ils ont donné des trucs périmés hier soir. je vais me suicider ici ou là bas."

Source : liste de discussion RESF

Je ne vois rien à ajouter, du moins dans les limites toujours plus étriquées de la liberté d'expression légale, sauf peut-être cet extrait de la Convention internationale sur l'élimination de toutes formes de discriminations raciales (CERD) des Nations Unies, entrée en vigueur le 4 janvier 1969 et ratifiée par la France :
Dans la présente Convention, l'expression «discrimination raciale» vise toute distinction, exclusion, restriction ou préférence fondée sur la race, la couleur, l'ascendance ou l'origine nationale ou ethnique, qui a pour but ou pour effet de détruire ou de compromettre la reconnaissance, la jouissance ou l'exercice, dans des conditions d'égalité, des droits de l'homme et des libertés fondamentales dans les domaines politique, économique, social et culturel ou dans tout autre domaine de la vie publique.

et la définition internationale de crime pour apartheid comme :
tout acte inhumain de caractère analogue à d'autres crimes contre l'humanité commis dans le cadre d'un régime institutionnalisé d'oppression systématique et de domination d'un groupe racial sur n'importe quel autre groupe racial.
Les crimes d'apartheid énumérés sont le meurtre, l'esclavage, la privation de liberté physique, la réinstallation forcée, la violence sexuelle, la persécution individuelle et collective (résolution 3068 XXVIII de l'assemblée générale des nations unies du 30 novembre 1973).

Source : Wikipédia, articles CERD et Crime d'apartheid