L'enragé'

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Tag - bruits de bottes

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lundi 7 février 2011

Siva de nouveau victime du racisme d'état

L'OQTF de Siva courant jusqu'en mars, la préfecture n'allait pas la laisser expirer sans lui créer de nouveaux ennuis. Il a de nouveau été interpellé et doit être en ce moment enfermé dans ce qu'on nomme pudiquement un "centre de rétention". N'en sachant pas plus pour le moment, je peux au moins vous dire que je me trouverai devant la préfecture ce soir à 17h.

mercredi 1 septembre 2010

Poème à deux sous

En fouillant dans mes carnets pour amener quelques textes pas trop pourris à L'art dans le pré (vous savez, quand c'est pour les montrer, tous vos textes vous jouent soudain le sale tour d'être complètement nuls), j'ai retrouvé celui-ci, qui me plaît bien avec son ton benêt et ses rimes naïves.

Faisons briller la Sarkozie
Tiens ! Un flic sous mon lit.
(ça pue l'ul, ces temps-scie)

Faudra qu'je mette
Partout
Des tapettes
Des pièges à loups.

Pour appâter, facile :
Un caténaire
Du Baudelaire
Faisons l'imbécile.

Ah d'ailleurs : ça fait longtemps que je ne vous ai pas rappelé l'adresse de Plumes, cet accueillant (j'espère) petit forum d'écriture, où je poste des textes un peu plus sérieux.

jeudi 1 juillet 2010

Siva est de retour dans son pays

Siva est sorti libre du tribunal de Meaux, où il était jugé hier pour refus de déportation.

Il a été déclaré coupable d'avoir, le 23 juin, dit la vérité au pilote qui lui demandait s'il prenait l'avion de son plein gré. Il a été déclaré coupable d'avoir, le 29 juin, eu besoin de soins urgents suite à un geste de désespoir.
Et bien sûr, il a été déclaré coupable de ne pas avoir de papiers l'autorisant à résider dans son pays.

Pour ces faits, le tribunal l'a condamné à une amende, lui laissant la possibilité de faire réexaminer sa demande de régularisation, étayée par de nouveaux éléments.

Très affaibli après 33 jours de captivité et de mauvais traitements, il a boitillé au soleil avec un sourire incrédule, savourant ce bien ordinaire et précieux : sa liberté. Puis il est rentré chez lui, à Besançon.

Siva est libre, mais toujours sans papiers, sous le coup d'une OQTF. Son sort est toujours entre les mains de Nacer Meddah, le préfet qui s'est montré jusqu'à présent acharné à le faire expulser.

Son histoire ne s'arrête pas là. Notre soutien non plus ne s'arrêtera pas là !

jeudi 10 juin 2010

Transmettre à mon fils le respect de chacun

Monsieur le Préfet,

mon fils a douze ans.
Chaque jour, j'ai un peu plus honte de lui apprendre où va ce pays, dit "des droits de l'homme", dit aussi "terre d'accueil".
Chaque jour, son sens de la justice l'amène à exprimer des sentiments plus amers. J'en suis à lui rappeler que derrière leur uniforme, malgré leur choix de servir par la force une logique inhumaine, monstrueuse, ce sont des personnes, d'autres humains, qui lui donnent envie d'être grossier, voire violent, et que de tels actes ne seraient pas plus acceptables que ceux qu'ils acceptent de commettre.
C'est difficile, comprenez-le, d'expliquer à un enfant sensible et généreux, au bon sens non encore raboté par les lâchetés quotidiennes, qu'il faut se contenter de quémander ce que tout être humain devrait savoir qu'il doit à ses pareils et leur offrir spontanément.

Forcer aujourd'hui à quitter le territoire quelqu'un qui pourra de toutes façons y revenir, étant marié à une française, n'a aucun sens ; sauf peut-être celui de grossir un peu reluisant tableau de chasse.
En revanche, cette personne (que j'évite de nommer afin que ce courriel vous parvienne) vient de trouver un emploi en CDI.
Son voyage imposé vers un pays où plus personne ne l'attend, aura en fin de compte pour principal effet de lui faire manquer cette occasion de stabiliser sa situation, et peut-être même, de "mériter" un jour une tranquillité définitive au regard de vos services (ce qui lui permettrait au passage de vivre de nouveau avec son épouse).

Dans l'espoir que le regard que mon fils porte sur ce monde se fasse, le temps d'une nouvelle réconfortante, un peu moins dur, je vous prie, Monsieur le Préfet, de reconsidérer la situation faite à la personne dont je vous parle et d'annuler l'obligation qui lui est faite de quitter l'endroit qu'il a choisi pour vivre.

Voulant croire que vous ne serez pas insensible à mon appel, je vous adresse, Monsieur le Préfet, mes salutations d'être humain à être humain.

vendredi 15 janvier 2010

L'autre

Des gens passent dans la rue, bavardant gaiement, mais je n'entends que leurs semelles qui battent le pavé bien en rythme. Je pense : des français', et c'est une drôle de pensée. Quand je me laisse aller, l'autre, c'est Superdupont, c'est cellui qui marche avec assurance au milieu des patrouilles, fier' de son droit à se faire exploiter légalement, indifférent' au fait qu'à six heures du mat' quand ille est tranquille sous sa couette, des flic's débarquent chez des gens, brisent des vies pour une histoire de papiers. Illes font leur boulot, non ?

On a la même nationalité les français' et moi, j'ai cette chance et cette honte, mais je ne me sens pas "chez moi" ici. Que j'aie ou pas un autre pays en tête, qu'est-ce que ça change ? Je suis étranger' à Superdupont, à Sarko, à chaque ville qui veut devenir "propre" en virant ses SDF et ses putes, à chaque bled où les rideaux retombent au passage d'un' jeune à la peau dorée, à chaque rue où on entend les gens marcher au pas. Ne m'expulsez pas, s'il vous plaît, ce n'est pas mon pays mais c'est pas mieux ailleurs et c'est ici que je vis.

Qu'est-ce que ça change, mes "origines" ? Mais si, bien des choses : je peux me permettre mon antinationalisme sans risquer qu'il soit utilisé par les nationalistes, et je peux me dire étranger' sans redoubler la souffrance de me l'entendre dire haineusement. Confortable révolte que celle du dominant.