L'enragé'

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Tag - coït

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mercredi 30 décembre 2009

Le consentement, la fouille intime et la mal baisée

Sur l'insistance de ma gynéco, j'ai accepté pendant un toucher vaginal le frottis que je venais de refuser, sachant pertinemment que je ne pourrais pas la laisser me le faire. De fait, je me suis rétracté' aussitôt après ; quelques vilaines expériences de la violence médicale ordinaire m'ont laissé une véritable terreur des instruments gynécologiques. Alors pourquoi avoir accepté, en toute sincérité, si ce n'était pas possible ?

Cet irrationnel acquiescement, d'après ce que j'ai éprouvé à ce moment-là, résultait d'une soudaine docilité, d'une immense bonne volonté, directement causée par le fait d'être pénétré' (et non pas, comme on peut le croire dans d'autres situations, par un quelconque plaisir puisque je n'en éprouvais pas). Voilà ce que j'ai découvert à cette occasion. Être pénétré' rend docile, bien disposé' et coopérati.f.ve. Ce qui m'inspire ces quelques réflexions :

  • Les fouilles intimes, si abondamment pratiquées dans les commissariats hors de toute nécessité apparente, n'ont peut-être pas pour seul but d'humilier celleux qui les subissent.
  • L'expression mal baisée signifie en fin de compte qui n'a pas été rendue docile par la pénétration, et non qui est sexuellement frustrée.
  • Les réconciliations sur l'oreiller, fruits d'un coït particulièrement bref et sommaire (cf Ebichu, hamster domestique, ép.1 si vous n'en avez pas l'expérience) s'expliquent mieux.

Ces trois exemples confirment assez, selon moi, mon affirmation de tout à l'heure. J'aimerais préciser les causes que j'attribue à ce phénomène. Je ne puis infirmer une interprétation en termes de mécanisme favorable à l'espèce, mais n'y souscris pas ; Darwin a bon dos dès qu'une oppression est inscrite dans les corps.

Dans une très large aire culturelle autour de nous, être pénétré', c'est être vaincu', entièrement soumis' à cellui qui pénètre. Le langage en porte, s'il était besoin, maints témoignages. En étant pénétré's nous sommes placé's dans une position symbolique d'infériorité ; l'ordre social nous enseigne assez les obligations impérieuses qui en découlent pour que nous nous adaptions à la situation, adoptant sans même nous en apercevoir la docilité appropriée. Docilité à laquelle nous attribuons quand c'est possible une cause plus présentable, comme le merveilleux plaisir que nous procure l'organe tout-puissant de notre partenaire.

Une conséquence de ce phénomène est de faire accepter une pénétration après coup : lorsque le rapport sexuel qu'il constitue est "acceptable" (notion floue mais beaucoup plus large que "consenti") un viol peut cesser d'être perçu comme tel par la victime, dès les premiers instants où elle est pénétrée ; elle pourra même ensuite être assez convaincue de son consentement pour "oublier" le début. Comme si les hommes avaient en permanence une petite dose de GHB dans la poche ; ce qui ne les autorise évidemment pas à en faire usage, bien au contraire.

Les aventures du coït obligatoire #2 Du latex en branches

- Bonjour m'sieur-dame, est-ce que vous avez des carrés de latex ?
- Heu ?
- On dit aussi des digues dentaires...
- C'est quoi ?
- C'est pour les cunilingus.
- Ah. Heu non désolé' on n'en a pas...
Parfois illes ajoutent un peu crédible "en ce moment".

A la quatrième pharmacie, la dame ne savait pas non plus ce que c'était mais elle a tout de suite appelé son fournisseur pour se renseigner. Le fournisseur ne le savait pas plus ! Elle a insisté pour qu'ils se renseignent et m'a promis que sinon, elle demanderait à AIDS où ils se les procurent. Je lui ai expliqué que même si je pouvais en avoir là-bas, pour le principe, je souhaitais qu'on puisse en trouver en pharmacie. Elle était d'accord, elle ne voulait pas spécialement m'en vendre mais en avoir en stock.

Faut pas désespérer.

lundi 12 octobre 2009

Les aventures du coït obligatoire #1 Le coït, star du sexe

Si nous vendons quoi ? Des digues dentaires ? Carrés de latex ? Ah mais oui ça y est, je vois de quoi vous voulez parler. Non je suis désolé' Mademoiselle, nous n'avons pas cet article en stock à la pharmacie pour le moment. Ni jamais d'ailleurs. Si vous voulez avoir un rapport sexuel avec une personne dont la séronégativité n'est pas établie, allez vous faire mettre.

Décidément la vie n'est pas simple pour les non-straight. Oui, les lesbiennes, mais pas seulement après tout : est-ce qu'un rapport occasionnel hétéro devrait forcément signifier baise-capote ? Est-ce qu'être séropositif implique d'avoir une sexualité aussi pauvre ? Omniprésent, ce connard de coït. Tout le reste n'est que préliminaires, rien qui vaille par exemple de voir autre chose que des capotes dans les distributeurs de capotes.

C'est décidé, je fais le tour des pharmacies juste pour savoir si vraiment, elles ne sont pas foutues (encore un mot dont je vais me débarrasser) capables de fournir aux amant's autre chose que des digues dentaires à découper soi-même dans des capotes. Et pour faire un scandale si c'est le cas, parce que certes ce n'est pas de l'hétérocentrisme, ou pas seulement, mais le coïtocentrisme ce n'est pas mieux. La baise nique ta mère j'te la mets enculé salope j'en ai une grosse va te faire foutre. M'énerve quoi.

Tiens au fait, une nouvelle imprécation : Va foutre !