L'enragé'

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Tag - genre

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mercredi 18 janvier 2012

La violence conjugale, on peut en parler le 8 mars et le 25 novembre, mais aussi les autres jours

Je ne veux plus avoir à dire aux femmes qui sont dans des relations malsaines, enfermantes et abusives, que la réalité dans laquelle on les force à vivre n'est que la projection de l'imaginaire d'un type qui veut les statufier à une place d' "épouse idéale", quitte à les nier, les violenter psychiquement voire physiquement.

Je ne veux plus avoir à regarder des femmes se débattre avec "Je sais que c'est vrai, mais si je lui dis, il va juste me répondre telle chose illogique et dégueulasse et le débat sera clos." Je ne veux plus avoir à faire comme si elles avaient la moindre petite chance d'obtenir un vrai dialogue avec leurs connards de mecs et d'obtenir une relation saine avec eux.

Je ne veux plus avoir à dire à quelqu'une que si quelqu'un l'empêche de respirer, elle n'a pas à se soucier de le décevoir dans son immense amour. Je ne veux plus avoir à lui répéter trente fois en deux heures qu'être respectée en tant que personne passe avant les exigences délirantes de son mec, et à sentir qu'elle n'est toujours pas sûre de vouloir mettre ça en tête de ses priorités.

Je ne veux plus entendre parler de légitimité biologique à la violence masculine et à la docilité féminine. Je ne veux plus avoir à emmener personne aux urgences à cause du sexisme.

Et ça ne commence pas à vingt ans. Les femmes sont programmées dès l'enfance pour tomber dans le panneau. Et ça ne commence pas non plus avant la naissance. Il n'y a pas de gène de la femme battue. Et ça ne concerne pas un certain type de personnalité. Tout le monde peut se faire avoir, même des hommes d'ailleurs. Le seul facteur vraiment significatif dans la violence conjugale, c'est cette éducation genrée de merde.

Quand vous voyez un gosse, écoutez-vous penser à lui. Essayez d'imaginer ce que vous penseriez si c'était une fille au lieu d'un garçon, un garçon au lieu d'une fille. On baigne tellement dans le double standard que la plupart du temps on ne voit même pas qu'on fait une différence. Faisons une parenthèse pour parler du double standard.

A l'école, vous vous souvenez ? Les filles et les garçons étaient traités pareil, exactement pareil. Pourtant, quand on mesure le temps d'attention, le temps de parole auxquels chaque élève a droit, les garçons en obtiennent deux fois plus que les filles. Ce n'est pas qu'à l'école. Choisissez une anecdote à propos d'un gosse et écrivez-la avec un prénom féminin et avec un prénom masculin. Faites circuler les deux versions autour de vous. Lequel a raison de s'exprimer, de gagner en autonomie ? Laquelle devrait penser à tout le mal que se donnent ses parents et être plus sage ?

Voilà pour le double standard. Pour que ça commence le plus tôt possible, on prend soin d'expliciter visuellement le genre attribué à l'enfant. Les T-shirts Hello Kitty et autres babioles roses à paillettes dont on pare les petites filles me font gerber. Je les vois comme des pancartes annonçant : vous pouvez traiter cette personne comme quantité négligeable, la réprimer si elle s'exprime ou s'autonomise et lui apprendre à faire passer le désir d'autrui avant ce qu'elle veut vivre.

Bon, je suis super en colère alors je vous raconterai une autre fois comment on fabrique une cage pour femme battue, comment on la fait entrer dedans, et surtout pourquoi elle ne sort pas si on ouvre la porte. C'est un truc qui donne vraiment l'impression que les femmes battues sont stupides et ne veulent pas être aidées. Si vous êtes impatient's de savoir la suite, ou si vous en éprouvez le besoin pour une quelconque raison, je vous recommande la lecture de Femmes sous emprise, de Marie-France Hirigoyen.

mardi 1 novembre 2011

Boucles d’oreilles

Je sais que ces boucles d’oreilles me donnent une apparence beaucoup plus féminine, même si je n’ai fait qu’accrocher des épingles à nourrice à mes piercings. Je croyais avoir décidé de ne pas performer le genre féminin -pas plus que le genre masculin- mais le problème est plus compliqué que prévu.

On ne pourrait imaginer évitement plus radical du genre qu’une série de choix aléatoires, au moment de s’habiller comme face aux -nombreuses- alternatives binaires du quotidien, et pourtant le résultat ne serait pas au rendez-vous. Dès que serait écrit au féminin un seul adjectif, dès que serait porté le plus sobre des pulls à fleurs, rien ne saurait contrebalancer ce signe d’appartenance au « groupe F » ; la limite entre ne pas performer le féminin et performer le masculin est extrêmement ténue. Refuser le genre consiste plutôt à jouer les tomboys, en faisant attention à ne pas « passer » tout à fait.

Mais je ne le fais pas. Sans être accro aux fanfreluches, j’aime porter du rose, des vêtements moulants, des trucs qui brillent ; et j’estime que je le ferais, même si mon sexe avait une forme différente. Alors pourquoi devrais-je me l’interdire, justement dans le but de m’affranchir des contraintes du genre ? Jusqu’à présent, j’ai oscillé entre les deux attitudes sans parvenir à formuler cette alternative aussi clairement.

Est-ce que je veux privilégier mon refus du genre au point de me restreindre dans mes choix d’apparence et de comportement ? Cela reviendrait à performer le non-genre comme un simple troisième genre, avec ses propres codes, lesquels seraient définis par rapport à ceux des deux genres traditionnels ! Et pourquoi pas, à en faire une composante essentielle dans la définition de mon identité, tant qu’on y est ?

Ou est-ce que je veux laisser s’exprimer ma personnalité en piétinant allègrement les frontières du genre, mais en subissant de plein fouet l’assignation forcée qui accompagne le moindre signe permettant la classification habituelle ? Et cette personnalité iconoclaste, n’oublions pas qu’elle est imprégnée jusqu’à la moëlle par un conditionnement aussi précoce qu’intensif qui l’amène le plus souvent, plutôt que de s’exprimer, à se conformer à un genre...

mardi 30 août 2011

Roses et bleus

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lundi 29 août 2011

Bousculer la norme - Le prix d'une identité choisie

Je me souviens de l'une de mes premières révoltes contre le genre. On m'a dit : "T'y arrives pas mal pour une fille". Puisque c'était un compliment, j'aurais dû être content', au lieu de quoi je poussai le manque de logique au point de me vexer et de me fâcher (les femmes sont notoirement inconséquentes et d'humeur capricieuse).

J'aurais préféré une appréciation moins positive, mais adressée à ma personne dans l'absolu. Impossible : les filles n'ont pas les mêmes capacités que les garçons, il faut bien en tenir compte pour évaluer leurs performances. C'est curieux, parce que les gens ont aussi des performances différentes suivant leur âge, et pourtant on n'a pas trouvé utile de préciser "pour ton âge".

Je pourrais m'étendre longtemps sur l'arbitraire du regard différenciateur porté sur les gens en fonction de "leur sexe". Ce que je veux raconter, c'est ce qui arrive quand on décide que la forme de son zizi n'a rien à voir avec les comportements qu'on va adopter en société, la façon dont on va se vêtir ou l'aune à laquelle on va accepter d'être jugé', et autres éléments de ce jeu de construction qui sert habituellement à produire une identité féminine ou masculine.

Quand on décide d'être soi comme personne avant d'être "femme" ou "homme" (l'assignation de genre frappe tout aussi durement celleux qui voudraient échapper au "masculin" qu'au "féminin", bien que "le féminin" constitue un handicap en lui-même), voire d'être soi tout court, on découvre un monde étrange, où rien n'est plus aisé que d'enfreindre "les lois de la Nature", mais où la facture que l'on vous présente aussitôt s'avère plutôt salée.

Même si cela peut sembler superflu, pour vous donner une idée du coût de la moindre entorse à la norme, je vais commencer par rappeler en quoi elle consiste ; ce qui est attendu de vous "en tant que femme" pour être considéré' comme normal' :

D'abord, vous devez vous percevoir et vous définir comme "femme". La féminité (ou la masculinité) étant hautement performative, se déclarer "femme" (ou "homme") est fondamental pour l'être. Cette première condition étant généralement validée de manière implicite par la réalisation de la seconde, c'est seulement quand on y contrevient formellement qu'on découvre son existence.

Deuxio, vous devez donner à voir des signes suffisamment clairs de "féminité" pour que les autres vous identifient immédiatement comme "femme". Remarquons au passage que cette compétence n'est pas une donnée si naturelle que ça : tout un apprentissage est nécessaire pour réussir cette identification, apprentissage dont le caractère obligatoire apparaît nettement dans l'effet comique produit par l'enfant de Allô maman ici bébé hésitant sur le sexe de Gorbatchev.

Enfin, vous ne devez pas présenter d'éléments trop exclusivement "masculins", même si ils ne gênent pas votre identification. Toutefois, si le port d'une robe ou de talons hauts constitue une infraction totalement gratuite et injustifiée à la performance de genre attendue d'un "homme", le port même systématique de pantalons est admis pour une "femme". Ainsi, certaines infractions ne seront sanctionnées que par une pitié paternaliste : la pauvre qui ne sait pas s'habiller, la malheureuse incapable de se résoudre à affronter le supplice de la cire...

Mais au-delà de cette marge de manoeuvre assez limitée, le sourire s'efface et la condamnation tombe : garçon manqué, femme à barbe, monstre de foire ! C'est pourquoi mieux vaut "passer" entièrement que partiellement, être perçu' comme d'un autre genre, mais bien répertorié, que laisser planer le doute. C'est le choix que faisaient les butch notamment aux Etats-Unis dans les années cinquante, quand le "travestissement" était un délit lourdement réprimé.

Quant à se soustraire à la première obligation, cela entraîne un autre type de sanction : non seulement on vous prête une santé mentale aussi incertaine que si vous prétendiez être Napoléon, mais bien sûr, on ne vous croit pas. Vous n'êtes toujours pas une personne avant d'être une femme, mais simplement "une femme qui dit qu'elle n'est pas une femme". L'incongruité de l'assertion est telle que tout le monde s'empresse alors de changer de sujet, avant qu'il ne vous prenne fantaisie d'affirmer que le cheval blanc d'Henri IV était rose fluo.

Bien sûr, ces sanctions ne sont pas aussi concrètes que celles qui sévissent encore hors du monde civilisé (plus pour longtemps, heureusement, car de bonnes âmes ont entrepris d'exporter nos moeurs policées chez les barbares). Mais pour les vivre, ces sanctions, je vais oser prétendre depuis mon insolent confort de privilégié' que cela revient pratiquement au même. Qu'une frontière invisible reste une frontière, et que la négation non seulement de votre identité, mais de tout sens à la revendication que vous en faites, peut être aussi douloureuse et destructrice qu'une lapidation.

mercredi 17 août 2011

Changer de sexe ? Si seulement...

J'ai toujours su que je ne voulais pas du genre féminin. Quand j'ai voulu faire plus que le repousser : le refuser, m'en débarrasser, j'ai d'abord essayé d'adopter le genre masculin. C'est ce qui viendrait à l'esprit de n'importe qui, non ? Mais j'ai rapidement compris que je ne voulais pas non plus des codes et des stéréotypes qui sont censés définir ce qu'est "un homme". Pas plus que de ceux qui représentent "une femme".

Quel choix me restait-il, alors ? Comment vivre, comment me présenter, quels codes donneraient aux gens le moyen de me voir tel' que je suis ? Petit à petit, deux constats me sont apparus.

Petit un : il n'y a pas de case pour moi. En tout, il n'y en a que deux, et peut-être, un peu, parfois, la possibilité de tracer une croix entre. Moi, je voudrais placer cette croix complètement ailleurs, dessiner une case en forme d'étoile ou de citron dans la marge du formulaire, sous la mention "moi, Spangle". Là, enfin, je pourrais la cocher.

Petit deux : d'autres gens éprouvent ça. Non seulement il y a des trans, mais les mots "intersexe", "intergenre", "gender blender", "gender fucker", "agenre", et bien d'autres, existent. Ce ne sont pas des mots de fiction, à propos d'hypothétiques habitant's de lointaines planètes, ce sont les mots que des gens ont forgés pour pouvoir se dire.

Des gens comme Leslie Feinberg qui me comprennent, n'ont pas de mal à penser qui je suis et savent où j'en suis, ce que je vis, ce que j'ai traversé pour en arriver là. Des gens qui disent tout ça exactement comme je veux le dire (mieux même parfois, avec plus d'idées, mais le plus important est d'entendre exprimer ce que je me sentais si seul' à vivre).

Ces gens se battent pour nous tou's. Iels parlent de nous, iels expliquent qui nous sommes aux straights, sympathisant's ou pas de la diversité des expressions de genre, et aux autres queers, avant que leurs différences ne soient prises dans une nouvelle "normalité" où nous n'aurions pas de place.

Iels clament notre existence à la face du monde, pour que celleux d'entre nous qui se croient seul's fassent la même découverte que moi, le plus vite possible. Quand j'essaie d'estimer le prix d'une seule année gagnée sur ce désert affreux, j'ai le vertige. C'est ce qui me pousse à vous écrire ce soir, en espérant que quelque part, la souffrance d'une personne face à la norme soit allégée par ces quelques mots.


***

Je voudrais faire une remarque sur les trans et le titre de ce billet. Il m'arrive de penser "Changer de sexe ? Si seulement c'était aussi simple !" Or, qu'il s'agisse de changer de sexe, de genre ou les deux, être trans n'a rien de simple dans notre belle société ouverte et égalitaire.

Rien que "l'étape" consistant à obtenir de nouveaux papiers d'identité demande actuellement de passer plusieurs années sous sa nouvelle apparence, avec son ancien état-civil, ce qui crée des situations gênantes, pénibles, voire insupportables. Traverser une salle d'attente en jupe et talons alors qu'on a appelé "Monsieur Machin". Se faire humilier voire refuser des soins par des médecins transphobes ou simplement incrédules.

Ou être incarcérée dans une prison pour hommes, puis mise à l'isolement, cette terrible punition, de manière permanente afin de ne pas (ou de ne plus) se faire violer par les autres détenus. Mais toujours sans garantie sur le comportement des gardiens.

La peur omniprésente de devoir montrer ses papiers, d'être appelé' par le mauvais prénom. Les insultes, les coups, les viols. Les clichés, les questions débiles et indiscrètes. Les discriminations dans la rue, au boulot, à l'hôpital, face à nos ami's les flics, dans sa propre famille.

Bref, je ne me permettrais pas de prétendre que la vie des trans est facile. Je veux seulement dire que ma situation est dépourvue de "case d'arrivée". Même une "case d'arrivée" avec traitement hormonal à vie, au bout d'un parcours aussi long et pénible, est pour moi un rêve inaccessible.

Je serai toujours cet funambule, je ne pourrai jamais souhaiter qu'on m'appelle plutôt "Monsieur" ou "Madame". Je n'aurai jamais que des arguments immatériels pour répondre aux nombreux rappels à l'ordre "Nan mais arrête avec ça, tu es une femme un point c'est tout." et je n'aurai toujours que ma volonté pour lutter contre l'ensevelissement de mon identité sous l'évidence imposée du genre.

mardi 28 juin 2011

Boutin et ses amis cathos veulent censurer les programmes scolaires

La notion de genre, enfin introduite dans quelques enseignements au lycée, est attaquée par Boutin qui ne se gêne pas pour tenter de la censurer. Ce serait "un parti-pris idéologique", donc par neutralité l'école ne devrait pas l'enseigner. Prochaine étape : qualifier l'évolutionnisme d'idéologie et le concurrencer, comme le font les étatsuniens, par l'enseignement du créationnisme.

Signez la pétition de l’Institut Émilie du Châtelet pour le développement et la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre.

mercredi 30 mars 2011

Sur le travail du sexe #1 L'école est sexiste, abolissons l'école ?

Dans « travail du sexe », il y a « travail », il y a « sexe », et il y a un sexisme qui, nous le verrons, n'a rien de spécifique à ce domaine. Les discussions sur le travail du sexe ont tendance à entremêler ces différents aspects, qui peuvent pourtant être envisagés séparément.
Les idées abolitionnistes sont-elles remises en cause sur l'un de ces points ? Les autres prennent le relais, et l'impression que le travail du sexe est une mauvaise chose reste (souvent sans que la raison de cette conviction soit claire). C'est pourquoi je voudrais argumenter sur chaque question, en vous demandant de les considérer séparément.

#1 L'école est sexiste, abolissons l'école ?

Comme l'indique le titre de cette partie, abolir le travail du sexe pour cause de sexisme serait jeter le bébé avec l'eau du bain. Tout, dans notre société, est sexiste : l'école, le mariage, le travail, la publicité, la médecine...
Le langage lui-même est l'un des premiers vecteurs de violence symbolique et de représentations sexistes, et nous ne pouvons ni l'abolir, ni le réformer profondément.

Le travail du sexe n'est pas sexiste par essence, mais par le contexte social dans lequel il est exercé. Il y a dans toute la société une asymétrie des rôles féminin et masculin, qui ajoute la domination à la domination : l'hôtesse de l'air en tailleur et talons vertigineux qui sert un cocktail au PDG voyageant en première classe est prise dans le même rapport de domination que la pute qui fait du sexe avec un client.
Dans le travail du sexe comme dans cet exemple, le problème est double : c'est du travail, avec tout ce que cela implique de malsain et de coercitif, et c'est sexiste, car les rôles ne sont pas répartis équitablement entre hommes et femmes.

Abolir le travail tel qu'il existe dans notre société, je suis tout à fait d'accord. (Pas vous ?) Mais abolir un travail, une activité, parce qu'elle est sexiste ? A l'école, ma mère avait couture pendant que les garçons faisaient de la menuiserie. On n'a pas aboli l'école, on a décidé de donner les mêmes cours à tout le monde.
Ce qui ne suffit pas : les garçons ont toujours droit à substantiellement plus d'attention et d'encouragements en classe que les filles, sans parler de la persistance des stéréotypes sexistes dans les enseignements. Mais le travail du sexe peut tendre vers l'égalité comme l'école tente de le faire.

Comment lutter contre le sexisme dans le travail du sexe ? En partageant mieux des rôles qui sont potentiellement interchangeables. Les hommes sont déjà présents dans le travail du sexe, quoique minoritaires à cause de la moindre demande. Il faut encore que les femmes arrêtent de se censurer sexuellement et qu'elles s'autorisent à faire appel à des services payants pour leur bien-être sexuel, tout comme elles vont chez le kiné, se font couper les cheveux ou servir dans un café.
Un mythe tenace voudrait que les hommes aient des besoins sexuels particulièrement pressants qui justifieraient le recours au sexe payé, tandis que les femmes pourraient s'en passer. C'est absolument faux. Par contre, il est tristement vrai que les femmes ont appris un rôle dans lequel leurs propres désirs ont très peu de place, et passent rarement en premier. C'est là que réside tout le sexisme.

dimanche 9 janvier 2011

Je ne suis pas une femme

Je ne suis pas une femme, parce que je dis que je ne suis pas une femme.

Je ne suis pas une femme, parce que parmi les humain's né's avec un destin de femme, il en est maintenant, et j'en suis, qui sont suffisamment empuissancé's pour que ce dire soit totalement performatif, pour que le genre, qui n'est qu'une idée et son expression, se trouve détourné par cet énoncé.

Je ne suis pas une femme, parce que ces jambes poilues sont mes habits de non-femme ; parce que mon prénom réépicénifié : Adrien-ou-Adrienne, n'est pas un prénom sous lequel on peut trouver une femme. Bien sûr, ce n'est pas non plus un prénom sous lequel on peut trouver un homme, et ce visage glabre m'est un habit de non-homme.

Mes performances de genre sont faites de bidouillages, à partir de matériaux de récup' (je donne des cours de soutien : care - en mathématiques : cerveau-phallus) et autres (goût pour la provoc', caféïnomanie).

Je ne suis pas une femme. D'ailleurs mon numéro de sécu commence par une lettre, et dans les toilettes publiques, je choisis la porte ornée de l'icône ? .

samedi 25 décembre 2010

La féminine de service

Avec 1/5 de femmes parmi ses licenciés (et seulement 1/9 chez les adultes), le petit monde des échecs français n'a pas vraiment pris le tournant de la mixité.

Pourquoi les échecs sont-ils si peu mixtes ?

Puisque la question viendra de toutes façons, posons-la sans atermoyer : Qu'est-ce que les femmes n'ont pas ? Précisons crûment : Qu'est-ce que les femmes n'ont pas et qui, chez le joueur d'échecs, est ferme, volumineux et invasif ? Une fois la question posée en ces termes, la réponse s'impose d'elle-même : un ego. Un bon gros ego construit chez les garçons à coups de robots, de pistolets, d'encouragements à jouer des coudes jusqu'à la plus haute marche du podium tandis que les filles sont cantonnées dans le paraître et le care à grands renforts de poupons, de maquillage et de censure de l'autonomie.

Ce n'est pas faute d'essayer !

La FFE propose, avec une candeur qui serait touchante n'était la condescendance patente de ces efforts, toute une panoplie de catégories, championnats, prix et titres spécifiquement féminins, à côté des mixtes. En effet, explique la fédération, si aucune différence de performance intellectuelle n'est intrinsèque au sexe des joueurs, une énorme différence de participation entre les unes et les autres demande un correctif, apporté par la mise en valeur des meilleures joueuses et par des incitations à la participation des femmes.
Fort bien. Mais pourquoi alors, ce traitement de faveur est-il associé par tant de gens aux catégories de l'athlétisme, où le sexe des concurrents influe sur leurs performances ? Imaginerait-on, pour pallier à la sous-représentation des femmes aux postes de pouvoir, un recrutement mixte et un recrutement féminin, une élection mixte et une élection féminine ? Mais me direz-vous, dans ce cas on embaucherait ou on élirait deux personnes pour un seul poste, et l'une de ces personnes serait nettement moins légitime que l'autre. C'est exactement ce que je pense des championnats féminins d'échecs : on n'est ni champion ni championne quand dix ou vingt personnes sont mieux classées que vous.
Si jusqu'à présent les champions du monde d'échecs ont tous été des hommes, c'est qu'aucune des femmes qui auraient pu l'être (et sans doute peu des hommes qui auraient pu l'être) ne s'est consacrée aux échecs comme l'ont fait ceux qui ont obtenu ce titre. Pour remédier à cela, décerner des titres de pacotille est inutile ; le manque d'intérêt des femmes pour une activité à la fois compétitive, guerrière et égotique est directement lié au genre, c'est à dire à l'éducation qu'elles reçoivent et qui est faite pour les en détourner. Le genre masculin n'est pas pour autant exempt de critique : s'il est parfait pour encourager les hommes à jouer aux échecs, il les invalide dans bien d'autres aspects de leur vie.

La féminine de service

La seule mesure véritablement intéressante pour la parité prise par la FFE, c'est l'obligation faite aux équipes de présenter au moins une joueuse (les équipes de nationale 4 en sont dispensées car elles peinent déjà à aligner le nombre de joueurs requis). La pénalité en cas d'équipe entièrement masculine rend plus intéressant de traîner sa grand'mère aux matches pour faire acte de présence que d'ignorer cette obligation, avec pour conséquence effective une présence féminine qui n'existait pas avant.
L'on ne saurait toutefois se contenter de ce résultat. Depuis cette mesure, à quoi ressemble un match d'échecs ? Une longue rangée de tables, sur lesquelles alternent pendules et échiquiers. Devant ceux-ci, tout au long, des hommes. Au bas bout de la tablée, face à face devant le dernier échiquier, les féminines de chaque équipe. Bien sûr, elles aussi sont là pour apporter une victoire à leur équipe ; mais peu importe. N'était ce "F" sur leur carte d'identité, le club disposait de nombreux joueurs plus forts. Elles sont là, avant tout, pour éviter cette pénalité. Et si l'une d'elles ramène un point, ce sera seulement parce que le club d'en face n'a pas trouvé de féminine présentable à lui opposer.

Qu'est-ce qui ne va pas là-dedans ?

Pourquoi, en s'y prenant de la meilleure façon, n'arrive-t-on qu'à un résultat si médiocre, qui reste passablement humiliant pour celles qui en bénéficient ? La FFE est certes une institution sexiste, mais pas plus que le monde qui l'entoure. Une mesure contre le sexisme, isolée dans un océan de sexisme, ne peut pas résoudre le problème contre lequel on la dresse. Il faut, et pour des bénéfices bien plus larges que la parité aux échecs, commencer par donner aux femmes un ego qui réclame des victoires.
Vous regardez la fillette qui vous sourit mais ne vous tire pas par la manche pour garder à tout prix votre attention, et vous vous dites qu'être disponible pour les autres, c'est avant tout une qualité... Vous la ramassez après une chute, et vous vous félicitez qu'elle ne fasse pas de colère, au lieu de trouver qu'elle manque de persévérance et de l'encourager à recommencer son escalade... En classe aussi, elle aura droit à moins d'attention et on ne lui demandera pas non plus de persévérer : réussir n'est indispensable que pour les garçons.

Je pourrais continuer longtemps à raconter comment on fabrique des non-joueuses d'échecs, à peine de quoi recruter la féminine de service, et des joueurs d'échecs à la pelle, à partir de bébés habillés en rose ou en bleu. Mais je veux seulement dire : Arrêtez ! Faites-en des humains, rien que des humains.

samedi 19 juin 2010

Évolution de mon lexique

Mon lexique s'est encore étendu, je vous propose d'aller y jeter un coup d'oeil.

vendredi 16 octobre 2009

Transgenre ça veut dire homosexuel ?

Transgenre et homosexuel' ça ne veut pas dire grand'chose, sauf qu'on a parait-il, intérêt à ne pas l'être. À part ça, rien à voir.

De l'intérieur de la fiction du genre : transgenre, c'est le nom qu'on donne à tou's celleux qui sortent des cases, qu'illes se donnent une apparence genrée standard ou non, correspondant à "leur" sexe ou non, qu'illes modifient ou non leur corps. D'un côté il y a les gens qui se pensent et vivent entièrement comme hommes ou femmes, de l'autre côté sur une palette infinie il y a nous, si on veut on peut dire nous, il y a les transgenres.

De l'extérieur : transgenre ça ne recouvre rien ne concret, c'est seulement ne pas être concerné' par cette fiction ; qui nous rattrape, parce qu'elle est très présente autour de nous. Qui enveloppe totalement certain's et du coup n'a même pas l'air d'exister.

Homosexuel' c'est comme hétérosexuel', une ânerie. Je ne suis pas spécialement brun'sexuel' ou blond'sexuel', et vous ?
Je ne couche qu'avec des gaucher's parce que je suis droitier', c'est important d'être complémentaires.
Une nana plus une nana ça ne fait pas une relation, c'est LA Femme en deux exemplaires. De toutes façons deux femmes elles ne peuvent rien faire de sérieux, et au pire on peut les violer pour en refaire des femmes.
Deux mecs c'est obscène parce que l'un des deux renonce à sa virilité, de l'imaginer ça rend la mienne moins certaine. Je serre les poings parce que j'ai envie de faire cesser ça et parce que ça me rassure.

Le concept d'homosexuel' a un sens dans la mesure où "l'être" cause des réactions de rejet. Celui d'hétérosexuel' aussi, du coup : ça n'en cause pas.
Au-delà de cette composante -extérieure aux personnes censément concernées- l'hétéromosexualité, ça suppose d'abord que soi et tou's ses partenaires, on serait de manière claire et durable femmes ou hommes. Même en le supposant, hétéromo ça voudrait dire repousser a priori l'idée qu'on pourrait être attiré' par la moitié des personnes qu'on rencontre : absurde. Vous faites ça, vous ?

dimanche 17 mai 2009

Mise en boîte de la mise en cases

Certain.e.s disent Adrien, quelques-un.e.s choisissent de ne pas choisir, m'appellent Adrien-ou-Adrienne. Beaucoup s'en tiennent sagement, obstinément, à Adrienne. Le choc est rude dans leurs yeux quand je dis mon comment-tu-t'appelles : Adrien. Un temps, brûlant, suspendu. Qu'est-ce qu'elle raconte ? ... ou Adrienne, c'est comme on veut, j'ajoute alors et les voilà soulagés. C'était juste une blague, un caprice. Une femme ne peut pas vraiment s'appeler Adrien. L'ordre du monde a eu chaud. Pour eux, pour elles mais surtout pour eux, ce sera Adrienne, Adrienne-la-bizarre qui prétend porter un prénom d'homme. Mais non, que j'aimerais leur dire -j'essaie parfois- ce n'est pas un prénom d'homme que je veux, ni un des prénoms de femme les plus extravagants qui soient, Adrienne mon rockyname. Je veux un prénom de gens. Qu'on m'appelle juste par mon prénom, Toi-qui-t'appelles-ainsi et non Toi-femme-qui-t'appelles-ainsi, et pas non plus Toi-homme-qui-t'appelles-ainsi. Incompréhensible. C'est bien d'une femme.
Avec les vêtements, même cirque mais en moins tranché. Des femmes qui ne s'habillent pas "en femme" il y en a. On n'aurait même pas remarqué cette bizarrerie chez moi si mon prénom ne cherchait pas lui aussi à échapper à la dichotomie. Travestie, alors ? Certains le croient, se raccrochent à leur dernière chance de me classer : travestie, donc pas étonnant, anormale de façon normale. Mais regardez mieux ! Je ne suis pas déguisée en homme. Mon menton leur jette à la tête son absence de faux poils de barbe, ma voix s'obstine dans les aigus. Personne ne peut prétendre que je cherche à tromper sur la marchandise. Homo alors ? Homasse, une butch qui ferait rouler ses biceps en un viril affrontement avec ses rivaux, les hommes ? Mais regardez-moi ! L'hypothèse n'a été soulevée qu'hors de ma présence, elle ne tient pas la route face à ma légèreté, mon aplomb de plume.
C'est quoi cette fille-garçon-mais-pas-garçon ? Le contraire de la dichotomie, ne vous déplaise. Juste quelqu'un, pas plus volumineux que n'importe qui mais pas rangeable, encombrante comme cette question qui court toujours, poursuivant ses ravages dans l'ordre du monde.

samedi 2 mai 2009

Travestie, moi ?

La question revient souvent. Je ne cherche pourtant pas à avoir une apparence masculine, seulement à ne pas avoir une apparence féminine. La croyance en une dualité naturelle des genres est telle que cela revient au même dans l'esprit de bien des gens.
De nombreuses femmes ne sont pas plus "féminines" que moi mais s'attirent moins de remarques. (Si j'accepte l'existence d'une notion d' "apparence féminine" univoque ici et maintenant, ce même qualificatif nécessite tout de même des guillemets quand il s'applique à une personne. Que serait "être féminine" sinon avoir une apparence -attitude comprise- "féminine" ?)
J'estime que cela tient pour une part au degré d'acceptation de propos sexistes, hétéro- ou phallocentrés ; je ne les tolère presque plus jamais, quitte à me faire qualifier de "féministe" (je n'aime pas ce mot, qui recouvre autant de sexisme que d'antisexisme). Mais ces remarques tiennent plus encore à l'usage questionné que je fais de mon prénom féminin.
Est-ce à dire que me renommer comme je le fais : "Adrien' " ou "Adrien ou Adrienne", est un acte de travestissement ? Cette réaction peut s'interpréter trivialement comme un amalgame entre des notions très liées dans les représentations sociales. Mais aussi, comme l'aveu -par les forces mêmes qui répriment les dépassements de genre- de la nature de vêtement social du nom, et du nom en tant que marqueur du genre.
Non, je ne suis pas travestie, je souhaite simplement être moi-même avant d'être "une gonzesse" dans le regard d'autrui. Rejeter cet habit de bagnarde est encore souvent perçu comme la volonté d'être un homme. Le droit d'exister en tant qu'individu est pourtant une aspiration légitime de tout être humain. Qu'on le refuse aux femmes ne me fait pas regretter d'en être une, mais le réclamer pour toutes.

vendredi 6 février 2009

Un bras dedans, un bras dehors

Remettre son genre en question, se tra-ves-tir -articulez vous êtes une folle- devient banal. Subversion, où ça ? Simple follitude, répond le regard indifférent des passants. Ce n'est pas si simple, bien sûr, mais vous étiqueter suffit à éviter de chercher plus loin.
Remettre le genre d'autrui en question, voilà en revanche qui a de quoi déstabiliser. Élisa Pratt, quand elle reçoit la visite de ce Philippe Dumont portant jupon, scrute en vain ses traits asiatiques et finit par conclure que le spécialiste en dégâts des eaux, à l'insu de tous, expertise travesti. Très vite, on la détrompe : c'est madame Yo, la collègue de Philippe Dumont, qui s'est rendue chez elle. Mais la lettre est déjà partie. Cette lettre où elle lui dit son admiration, où elle l'assure de sa compréhension et de son soutien, Philippe Dumont ne pourra pas l'ignorer.
Tandis que l'humidité s'infiltre à travers les plafonds d'Élisa, s'étend en une tache de plus en plus voyante, s'installe comme chez elle sur des surfaces auparavant unies, Philippe qui voudrait s'assurer de son identité masculine en découvre peu à peu l'inconsistance.
Emmanuelle Peslerbe a touché juste avec ce roman en forme de correspondance manquée, où le lecteur est seul à recevoir la plupart des lettres, seul témoin de deux solitudes qui se répondent. Drôle et décalé, il nous pose des questions que l'on ne pourra plus ignorer.

samedi 3 janvier 2009

Jeux de rôles

Le réveillon a été pour moi l'occasion d'expérimenter une variante de jeu de rôle qui me faisait envie depuis longtemps : la murder party. Le principe est d'interpréter un rôle dans une intrigue où un meurtre est commis. Chaque personnage a bien sûr ses propres buts ; certains cherchent à démasquer le coupable, tandis que d'autres brouillent les pistes ou profitent de l'aubaine pour se remplir les poches... Le thème de celle-ci était l'univers de Batman ; réunis par un guet-appens, héros et vilains doivent s'échapper de leur prison avant qu'elle n'explose. Je n'ai pas été déçu, ce fut très amusant et j'ai en outre été invité à rejoindre un site de rôle-play qui m'a l'air fort intéressant.

L'école de magie ESPRI a pour but de former des mages des saisons pour restaurer l'équilibre climatique du monde. Toutes sortes de gens s'y côtoient : elfes, sylphides, sorciers,... vous créez votre personnage, un élève de l'école, et vous racontez ses aventures en collaboration avec les personnages qui y sont mêlés. Plus littéraire que le jeu de rôle classique, un forum role-play est une façon agréable d'écrire ensemble, et si j'aime beaucoup les jeux de rôle, j'aime plus encore écrire.

Le jeu de rôle est aussi un excellent terrain d'expériences sur le genre, qui n'est après tout qu'une sorte de rôle. J'ai déjà joué des personnages masculins, féminins, ainsi qu'une femme travestie. (Le MJ était réticent à me laisser jouer un perso masculin, et les services secrets américains n'avaient pas encore un recrutement mixte en 1929, loin s'en faut : Fred Brautigan s'est donc fait passer pour un homme, au nez et à la barbe de ses collègues. Depuis, le MJ me laisse choisir le sexe de mes personnages.) Cette fois mon personnage ne correspond pas aux catégories habituelles de sexe ou de genre : intersexué, Spangle déconcerte ceux qui voudraient la classer dans l'une ou l'autre. J'ai hâte de lui faire faire son entrée dans les dortoirs de l'école, non mixtes...

vendredi 2 janvier 2009

Petit lexique pour penser l'hétérosexisme

Voici quelques termes que j'ai éprouvé le besoin de définir pour moi et sur lesquels je vous propose de réfléchir, et d'autres qui sont trop peu connus et que je vous propose de découvrir :

  • Bi-, Homo-, Hétéro-, sexuel' : catégories officielles de l'orientation sexuelle. Le choix de distinguer non entre attirance pour les femmes ou pour les hommes, mais entre attirance pour les personnes de même sexe ou de sexe "opposé" est cohérent avec l'hétérosexisme, puisqu'il crée une catégorie pour l'orientation sexuelle privilégiée.
  • Constructionisme : perception du genre comme construction sociale (on encourage les filles à plaire, à se soucier d'autrui, etc, et les garçons à s'affirmer, à produire la meilleure performance, etc), illustrée par la célèbre phrase de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient. »
  • Essentialisme : naturalisation du genre (par nature, les femmes cherchent à plaire, les hommes à s'affirmer). Des recherches sont en cours pour localiser le gène de la vaisselle afin d'étayer ce point de vue aussi moderne que son plus ardent défenseur, l'Église.
  • Féminisme : prise de position en faveur des femmes en tant que groupe social opprimé. S'oppose le plus souvent au sexisme, mais peut aussi y participer.
  • French feminism : terme d'origine étasunienne désignant un féminisme essentialiste qui glorifie les attributs du genre féminin (douceur, passivité,...).
  • FtM : transsexuel né de sexe féminin.
  • Galanterie : comportement serviable envers les femmes, supposant de leur part l'absence d'autonomie (financière, motrice). Support du machisme.
  • Genre : ensemble de comportements, de goûts, d'aptitudes, etc, couramment associés au sexe d'une personne, attendus et suscités chez elle par la société. On parle parfois de sexe social.
  • De genre fluide : personne qui ne performe de manière continue ni le genre couramment associé à son sexe, ni celui associé au sexe "opposé".
  • Hétérosexisme : représentations hégémoniques ne laissant place qu'à une orientation sexuelle, l'hétérosexualité, et qu'à un type de performance de genre, celle associée au sexe de la personne. Englobant essentialisme, sexisme et homophobie, l'hétérosexisme est courant même chez les personnes se décrivant comme non sexistes et non homophobes.
  • Homophobie : attitude, pensée s'opposant aux droits des personnes homosexuelles. En particulier : violences interpersonnelles physiques ou verbales, violences institutionnelles législatives ou symboliques exercées contre les homosexuel's.
  • LGBT : Lesbiennes, Gays, Bisexuel's, Transsexuel's et -souvent- Transgenres.
  • Machisme : attitude, pensée sexiste qui hiérarchise les sexes et leur associe des rôles spécifiques, soutenue par un ensemble d'attitudes "agréables" envers les femmes. (galanterie)
  • Misandrie : aversion, mépris pour les hommes. Vise parfois le genre masculin mais non les hommes s'éloignant des stéréotypes de genre.
  • Misogynie : aversion, mépris pour les femmes. Vise parfois le genre féminin mais non les femmes s'éloignant des stéréotypes de genre.
  • MtF : transsexuelle née de sexe masculin.
  • Monosexuel' : pourrait désigner ensemble les homosexuel's et les hétérosexuel's en tant qu'illes excluent a priori la moitié de l'humanité du champ de leurs partenaires sexuel's potentiel's (Freud qualifie l'hétérosexualité et l'homosexualité de restrictions de choix d'objet). Une pareille remise en question de l'hégémonie de l'hétérosexualité n'étant pas à l'ordre du jour, l'usage de ce terme n'est pas recensé actuellement et on le suppose extrêmement confidentiel.
  • Orientation sexuelle : le fait d'être homosexuel', hétérosexuel' ou bisexuel'.
  • Phallocratie :

1. Principe de domination masculine basé sur la symbolique du sexe masculin, proposé comme phallus universel.

2. Aspect sexuel de la domination masculine. Ce qui contribue dans la société à favoriser l'exploitation sexuelle des femmes par les hommes, notamment l'exclusivité du coït comme pratique sexuelle allant de soi.

  • Sexisme :

1. Préjugés sur la moitié de l'humanité, perçue comme un groupe homogène voire comme une entité unique (la Femme). Le sexisme est sans cesse réaffirmé par des phrases comme "Tous/toutes les mêmes."

2. Regard porté sur une personne, l'identifiant à son sexe puis lui appliquant les préjugés en vigueur. Ceux-ci se substituent au besoin de connaître l'autre, à tout questionnement sur lui et ainsi à sa reconnaissance comme individu.

3. L'ensemble des avantages conférés aux hommes sur les femmes à partir de ces préjugés.

  • Transgenre : personne qui performe le genre couramment associé au sexe "opposé" ou (improprement) personne de genre fluide.
  • Transsexuel' : personne qui a changé ou est en train de changer de sexe.
maj le 12 septembre 2010