L'an dernier je n'aurais pas parié que ma vocation tiendrait ; toujours plus difficile d'être enthousiaste sous cachetons au fond de son lit que sur le pont par beau ou même gros temps. Ce weekend, j'ai retouché aux piles de bouquins pour la première fois depuis [ce n'était pas un accident]. Cette fois j'en suis sûr', j'ai ce boulot dans la peau.

Dans les doigts aussi : j'ai pu constater que je bossais bien, occasion qui ne m'a pas vraiment été donnée quand j'étais apprenti', car je n'avais qu'une vision fragmentaire du métier, ni ensuite, quand j'avais un secteur en responsabilité mais un patron qui me mettait des bâtons dans les roues en douce dès que j'enfreignais ses exigences implicites ou que je tentais de les rendre explicites.

J'aime mon métier. Ce métier dur physiquement avec de la manut' et des journées interminables, ce métier dur psychiquement qui demande une cogitation permanente et parfois une bonne dose de sang-froid, ce métier mal payé et peu reconnu que beaucoup de gens croient pouvoir exercer du jour au lendemain (ça consisterait à bouquiner derrière un comptoir) je ne l'échangerais pour aucun autre.