L'enragé'

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Tag - service public

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mardi 28 juin 2011

Boutin et ses amis cathos veulent censurer les programmes scolaires

La notion de genre, enfin introduite dans quelques enseignements au lycée, est attaquée par Boutin qui ne se gêne pas pour tenter de la censurer. Ce serait "un parti-pris idéologique", donc par neutralité l'école ne devrait pas l'enseigner. Prochaine étape : qualifier l'évolutionnisme d'idéologie et le concurrencer, comme le font les étatsuniens, par l'enseignement du créationnisme.

Signez la pétition de l’Institut Émilie du Châtelet pour le développement et la diffusion des recherches sur les femmes, le sexe et le genre.

lundi 15 juin 2009

le répondeur

ayant téléphoné au recteur d'Aix-Marseille pour obtenir des explications sur les sanctions contre des enseignants effectuant leur travail non seulement en horaires mais en conscience, je suis tombée sur une dame (elle ne s'est pas nommée) qui a tenté, comme ils le font tous, de renvoyer la balle à un autre service.

J'ai néanmoins insisté pour connaître son propre avis sur la question. Elle ne connaissait pas l'existence d' "enseignants désobéisseurs" et ne souhaitait aucune explication à ce sujet. Elle a proclamé que la confidentialité des renseignements sur les élèves devait être absolument respectée, et mis en doute l'existence de mesures contraires.

Elle a estimé que des sanctions financières ne pouvaient intervenir que suite à des jours de grève, à un enseignement non effectué. Elle a remis son disque "vous avez fait le mauvais numéro" dès que je lui ai dit qu'Erwan Redon, par exemple, était sanctionné en ayant travaillé normalement.



Enfin devant mon insistance à lui demander, personnellement, de se renseigner et de se faire un avis sur la question, elle m'a crié que non, elle n'avait pas de conscience, et qu'elle obéissait aux ordres. J'aurais bien commenté cette phrase évocatrice mais elle m'a raccroché au nez.

Je continue à rechercher une personne, n'importe laquelle, qui travaille dans un rectorat et ne se contente pas d'obéir aux ordres sans se poser de questions. Vu sa rareté, l'espèce devrait être protégée d'urgence.

samedi 16 mai 2009

L'urgence des urgences

Je vous engage à lire ce bilan de 18 pages effectué au début de l'année dans de nombreux services d'urgences hospitalières. L'ensemble du document est à l'avenant des extraits ci-dessous. Mais alors pourquoi le lire en entier ? Pour constater que partout la bonne volonté cesse de suffire pour pallier au manque de moyens, pour comprendre que là il est vraiment temps d'agir. Il est temps pour vous d'agir, en rejoignant le personnel hospitalier dans la rue.

Villeneuve saint Georges : Aux urgences du CHIV, nous avons déclenché une alerte d’urgences sous tension à 3 reprises, les 29 et 30 décembre 2008 et le 5 janvier 2009. Le 29 et le 5 pour plus d’une vingtaine de patients hospitalisés aux urgences. Pour la nuit du 29 (la même que celle du problème au SAMU 91), entre 3 et 4h du matin, 3 personnes ont téléphoné à 53 réa en IDF pour une femme de 75 ans décompensation de BPCO intubée ventilée, réponses négatives… nous avons fini par trouver une solution en interne en ouvrant un lit de médecine supplémentaire au 8B (normal une aile de 28 passée à 29), en montant un patient de l’UHCD dans ce lit, en descendant un patient de soins continus de réa à l’UHCD et en montant la patiente de déchoquage dans le lit d’USI transformé en lit de réa. (en fait, notre réa de 10 lits de réa et 5 lits d’USI a fini par monter à 12 lits de réa (patients tous intubés) et 3 lits d’USI.)

Vichy, le 05/01/09 Week-end cataclysmique au SAU de Vichy. 10 patients hospitalisés sur des brancards aux urgences le samedi matin (en plus des 10 patients hospitalisés aux lits portes) devenant rapidement 17 à 20 patients en attente d'hospitalisation sur des brancards au cours de la journée de ce samedi. 21 patients hospitalisés sur des brancards aux urgences le dimanche matin (en plus des 10 patients hospitalisés aux lits portes) devenant rapidement 27 à 30 patients en attente d'hospitalisation sur des brancards au cours de la journée de ce dimanche. Demande de déclenchement du plan hôpital sous tension à la Direction administrative du CH Vichy laissée sans réponse officielle (cela fait trop désordre et serait un aveu de plus de la défaillance hospitalière) même si des actions ont été entreprises en ce sens, c'est à dire réouverture de lit de chirurgie, rappel de personnels et déprogrammation chirurgicale probable. Ce lundi matin 16 patients hospitalisés sur des brancards aux Urgences. (plusieurs décès de personnes âgées et malades dans ces conditions d'accueil.) SMUR débordé : 3 interventions simultanées pour 4 praticiens sur SMUR Urgences entre 90 et 110 entrées/ jour aux Urgences (supérieur à 20 à 30% habituel) Ce lundi matin pas de place en réa Auvergne pour jeune fille de 19 ans récupérée d'arrêt cardiaque suite à une TS. Aucune place à Clermont-fd... Dernière place prise à Montargis. (Administratif prévenu) 3 heures de recherche tractation pour place au CH Montluçon par SAMU 03. (rippage de patients)

Périgueux le 12/01/09 : Ce jour aux urgences du CH Périgueux à 17h00 il y a plus de 25 malades dans le sas des urgences, aucune place de disponible dans l'hôpital (USIC et réa inclus), l'ensemble des brancards sont occupés ainsi que l'ensemble des boxs et salles d'examen du service. Les 2 médecins en postes cherchent des lits (pas des chambres, faut pas rêver) dans l'hôpital pour allonger les patients. L'administration répond : on peut rien faire et refuse de déclencher un plan blanc. Ce soir à partir de 20h30, un seul urgentiste restera à la barre du navire.

Voila la suite de la journée aux urgences du CH Périgueux : Actuellement le second urgentiste de jour (normalement on doit être 3 mais bon vu qu'on a pas besoin d'embaucher on est souvent 2...) a dû rester pour la nuit, en effet il y a actuellement 34 malades admis en UHCD (en plus des consultations) pour un service qui compte normalement 7 lits d'UHCD. L'hôpital est plein et mes collègues ont ouvert une "nouvelle aile" dans le couloir de la stérilisation de 10 lits, comme quoi en s'organisant mieux ça marche. Des personnels paramédicaux ont dû être rappelés. Les services de médecine ont été priés de faire leurs sorties demain matin et les services de chirurgie vont déprogrammer la chir réglée. Mais ce n'est bien sûr pas un plan blanc.

Poitiers, le 13/01/09 : Urgences débordées ( 20 attentes à 14h, 20 patients dans 17 boxes, des malades dans tous les couloirs)... la sécurité des patients n'est plus à l'évidence assurée ni le jour ni la nuit. Pas de lit dans l'hôpital. Ce matin les 17 boxes occupés à 8h30 faute de lits dans l'établissement. Pas de plan blanc. La situation est très précaire et surtout explosive pour les Urgentistes.

lundi 23 mars 2009

Lettre des étudiants à Valérie Pécresse

Madame la Ministre,

vos réformes sont dénoncées par toute la communauté universitaire comme inacceptables et dangereuses. Clairement, se profile derrière elles un projet de société injuste basé sur le seul culte du profit. Nous ne voulons pas de cet avenir là. Nous savons parfaitement qu'il est possible de faire autrement.

Nous soutenons totalement nos professeurs dans la poursuite du mouvement en cours, malgré la menace que votre refus de dialogue fait peser sur notre semestre. Nous préférerions étudier, mais tant que vous serez sourde à nos revendications nous resterons unis et mobilisés.

Recevez, Madame la Ministre, l'expression de notre détermination à préserver une éducation publique et de qualité.

Les étudiants :

Et oui, nous écrivons Madame "la" ministre. L'attitude égoïste et prosexiste consistant à exiger un titre au masculin pour se donner plus d'importance ne me paraît pas digne d'être soutenue.

Signer la lettre

samedi 21 mars 2009

Des réformes, oui, un massacre, non !

Vu l'ampleur de la désinformation d'état, reprise en chœur par les médias nationaux, il me semble urgent d'informer sur le contenu et les effets réels des réformes. (Ceci n'est qu'une ébauche que je compte retravailler et compléter dans les jours qui viennent. Toute suggestion ou critique sera très bienvenue.)

La LRU, pochette-surprise dans laquelle le gouvernement glisse des décrets catastrophiques, programme la privatisation des universités. Elle entend les contraindre à quémander leur subsistance auprès des entreprises, qui seront trop heureuses de leur imposer contenus d'enseignement et directions de recherche.
Un exemple : la licence "banque" remplacera bientôt des formations qui existent actuellement au sein des entreprises. Celles-ci n'en financeront qu'une partie et n'auront pas à rémunérer les étudiants, qui se formeront en outre sans garantie d'embauche. Mais surtout : est-ce à l'université d'assurer ce type de formation ?
Une source de financement complémentaire est ouvertement suggérée : les droits d'inscription. Un projet de loi a été déposé par plus de 90 députés UMP pour permettre aux étudiants de s'endetter lourdement afin de payer ces futurs droits exorbitants, comme cela se pratique aux États-Unis.

La masterisation, écrite tellement à la va-vite que les critiques sur son manque de cohérence ont permis au ministère de l'améliorer progressivement, reste inacceptable. Une formation presque entièrement théorique, cinq années en tant qu'étudiant (au lieu de quatre) pour n'obtenir qu'un statut de précaire corvéable à merci. L'intention est claire : fermer peu à peu le recrutement par concours pour généraliser le recrutement ponctuel, au maximum à l'année, par les rectorats voire à travers eux par les chefs d'établissements.
Une "réécriture" satisfaisante comporterait à tout le moins la garantie d'une titularisation pour tous ceux qui auraient effectué ces cinq années d'étude et le maintien d'un véritable accès à la pratique au cours de leur formation.

Tout comme l'existence d'enseignants précaires, les réductions d'effectifs ne sont pas une nouveauté, mais atteignent ici un point critique. Qui veut noyer son éducation nationale perce la coque du bateau puis l'accuse de prendre l'eau.

Le gouvernement, par son refus de dialoguer, force les universités à "sacrifier" une promo pour sauver les suivantes et toute l'éducation. Continuer la lutte, même au risque de faire perdre un semestre aux étudiants, ce n'est pas un choix, c'est un devoir.