L'enragé'

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Tag - travail

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mardi 26 avril 2011

Orange, le feu, mais personne ne pense qu'il faut lever le pied ?

On ignore pour l’instant les raisons de son geste. n'a pas peur d'écrire France Info. Ah bon ? On ignore pourquoi il s'est mis le feu, et pourquoi sur le parking de Orange, là où il travaillait ?

mercredi 30 mars 2011

Sur le travail du sexe #1 L'école est sexiste, abolissons l'école ?

Dans « travail du sexe », il y a « travail », il y a « sexe », et il y a un sexisme qui, nous le verrons, n'a rien de spécifique à ce domaine. Les discussions sur le travail du sexe ont tendance à entremêler ces différents aspects, qui peuvent pourtant être envisagés séparément.
Les idées abolitionnistes sont-elles remises en cause sur l'un de ces points ? Les autres prennent le relais, et l'impression que le travail du sexe est une mauvaise chose reste (souvent sans que la raison de cette conviction soit claire). C'est pourquoi je voudrais argumenter sur chaque question, en vous demandant de les considérer séparément.

#1 L'école est sexiste, abolissons l'école ?

Comme l'indique le titre de cette partie, abolir le travail du sexe pour cause de sexisme serait jeter le bébé avec l'eau du bain. Tout, dans notre société, est sexiste : l'école, le mariage, le travail, la publicité, la médecine...
Le langage lui-même est l'un des premiers vecteurs de violence symbolique et de représentations sexistes, et nous ne pouvons ni l'abolir, ni le réformer profondément.

Le travail du sexe n'est pas sexiste par essence, mais par le contexte social dans lequel il est exercé. Il y a dans toute la société une asymétrie des rôles féminin et masculin, qui ajoute la domination à la domination : l'hôtesse de l'air en tailleur et talons vertigineux qui sert un cocktail au PDG voyageant en première classe est prise dans le même rapport de domination que la pute qui fait du sexe avec un client.
Dans le travail du sexe comme dans cet exemple, le problème est double : c'est du travail, avec tout ce que cela implique de malsain et de coercitif, et c'est sexiste, car les rôles ne sont pas répartis équitablement entre hommes et femmes.

Abolir le travail tel qu'il existe dans notre société, je suis tout à fait d'accord. (Pas vous ?) Mais abolir un travail, une activité, parce qu'elle est sexiste ? A l'école, ma mère avait couture pendant que les garçons faisaient de la menuiserie. On n'a pas aboli l'école, on a décidé de donner les mêmes cours à tout le monde.
Ce qui ne suffit pas : les garçons ont toujours droit à substantiellement plus d'attention et d'encouragements en classe que les filles, sans parler de la persistance des stéréotypes sexistes dans les enseignements. Mais le travail du sexe peut tendre vers l'égalité comme l'école tente de le faire.

Comment lutter contre le sexisme dans le travail du sexe ? En partageant mieux des rôles qui sont potentiellement interchangeables. Les hommes sont déjà présents dans le travail du sexe, quoique minoritaires à cause de la moindre demande. Il faut encore que les femmes arrêtent de se censurer sexuellement et qu'elles s'autorisent à faire appel à des services payants pour leur bien-être sexuel, tout comme elles vont chez le kiné, se font couper les cheveux ou servir dans un café.
Un mythe tenace voudrait que les hommes aient des besoins sexuels particulièrement pressants qui justifieraient le recours au sexe payé, tandis que les femmes pourraient s'en passer. C'est absolument faux. Par contre, il est tristement vrai que les femmes ont appris un rôle dans lequel leurs propres désirs ont très peu de place, et passent rarement en premier. C'est là que réside tout le sexisme.

jeudi 24 juin 2010

Notre travail ? Illes ne le méritent pas !

Ce fameux "droit au travail", illes veulent en faire un privilège, illes veulent qu'on le désire et qu'on soit prêt's à tous les sacrifices pour ne pas "finir" au chômage.

Nous faire travailler plus et plus longtemps, fabriquer de la misère de sous pour celleux qui ne travaillent pas et de la misère humaine pour celleux qui s'échinent...

Et puis quoi encore ?

Il y a 31h hebdo de travail par tête de pipe (dont une bonne part de travail artificiel et improductif, mais bon une chose à la fois). Le travail est rare ? Travaillons moins, et ce sera le travailleur' qui sera rare !

Réduisez tout !

Votre temps de travail, votre salaire, votre consommation... et gardez le temps de vous faire de la bonne bouffe pas chère, de fabriquer, récupérer, échanger les choses dont vous avez besoin, et de cracher sur le reste. Gardez le temps de vivre !

En tenant compte de celleux qui ne suivront pas ce conseil, mettez-vous carrément à mi-temps. Quoi qu'il arrive, refusez de dépasser 35h.

Quoi votre patron' ? Si ille est fâché', c'est que vous faites le bon choix. Si ille vous fait peur, c'est qu'il est grand temps de réagir !

lundi 1 mars 2010

Ma contribution à la grande enquête sur la véritable identité de Superdupont

La France, quand c'est autre chose qu'une zone géographique, c'est quoi ?

I. Des symboles

Un drapeau, souvenir du dernier flirt avec la monarchie.

Un hymne qui dit qu'on doit empêcher les méchants d'égorger nos fils et nos compagnes. Mon copain serait bien content que je le protège, mais à coups de baïonnette ? De tazer, flashball et autres armes à assassinat excusé ?

Une devise : liberté, égalité, fraternité. La graver aux frontons si longtemps avant qu'il soit question d'abolir l'esclavage, c'était sacrément visionnaire.
Liberté, surtout pour les femmes parce qu'il n'y a rien de plus chouette qu'une femme libérée : on essaie de coucher avec et selon le résultat on la traite de salope tout de suite ou le lendemain.
Égalité, surtout pour les pauvres : déjà qu'ils sont pauvres, il ne faudrait pas qu'en plus ils subissent des inégalités. Les riches c'est pas pareil, c'est pas grave si ils n'ont pas l'égalité.
Fraternité. Ce mot-là n'a plus trop la cote. On devrait peut-être l'enlever et mettre à la place un truc vraiment important, comme "sécurité".

II. Des valeurs

Des valeurs sacrées. Laïques, mais sacrées.

La laïcité. Donc le problème du voile. J'aurais aussi bien pu parler du fait qu'un président puisse ou non faire un signe de croix pendant une cérémonie officielle, mais ce serait un exemple mesquin. Parlons donc du voile. Quand c'est une bonne soeur qui le porte, on est sûr' qu'elle l'a choisi librement : si elle ne voulait pas prendre le voile, elle n'avait qu'à, il suffisait qu'une de ses soeurs se dévoue à sa place. Mais les autres femmes, il faut défendre leur liberté malgré elles, c'est important.

La démocratie. La seule la vraie, celle où vous choisissez qui vous gouverne. Enfin, du moment que vous êtes d'accord avec les autres téléspectateur's. Depuis qu'on a la démocratie, fini la tyrannie : plus de patrons, plus de flics, heu non je veux dire, plus de roi ni de nobles, plus de violence arbitraire,...

C'est mal de plaisanter sur les valeurs du pays des droits de l'homme. En réalité des valeurs, on en a : terre d'accueil pour les gens qui se donnent la peine d'obtenir d'abord des papiers en règles, liberté d'expression dans des limites raisonnables, solidarité avec les vieux qui ont eu un bon salaire, avec les malades couvert's par une bonne mutuelle,... Bon, quand même pas avec les immigré's fraudeur's et polygames sans couverture diplomatique, mais vraiment, on est solidaires avec presque tout le monde.

III. Une culture

L'Histoire, avec sa grande hache. Mes ancêtres les comtois' se seraient bien passé's de l'invasion et du massacre qui ne leur ont laissé de francs, c'est à dire libres, que le nom. Mais Louis XIV a apporté en Franche-Comté, comment on dit déjà ? Ah oui, les bienfaits de la civilisation : voies romaines, gabelle, garnisons, télé satellite...

La langue française, celle qu'on a imposé à mes grands-parents quand tout le monde au village parlait cet horrible patois.

Et surtout, l'équipe de France de foot ! Allez, les bleus !

lundi 16 novembre 2009

Mais qu'allaient-illes faire dans ce bordel ?

Le travail du sexe étant légal en Allemagne, une demandeuse d'emploi s'est vu proposer un contrat dans une maison de passe ; l'opinion s'en est émue : on ne peut pas décemment proposer "ça" à n'importe qui, ce n'est pas un travail comme les autres !

Et si aujourd'hui l'ANPE envoyait à un' demandeur' d'emploi une proposition d'embauche chez France Télécom, comment aurait-ille le droit de l'accueillir ? Où en est la lutte contre les ravages sociaux et moraux de ce qu'il faut bien appeler (malgré des dénégations irréalistes s'appuyant sur les rares exceptions où l'emploi est exercé librement et dans des conditions acceptables) du travail forcé ?

Bien loin des clichés sur le "profil-type" de l'employé' de bureau, fragilisé' par une longue période de chômage et de pauvreté, drogué' à la consommation, séduit' par de fausses promesses, recruté' par de louches intermédiaires ou encore mis' à la pointeuse par saon propre conjoint', on sait aujourd'hui que "ça" peut arriver à tout le monde.

Faut-il réglementer la pratique ou criminaliser l'employeur' ? Interdire le racolage au CV reviendrait à pénaliser plus lourdement encore les victimes de l'exploitation, mais comment faire autrement pour empêcher leur trafic par des marchands d'esclaves ?

On ne peut qu'appeler de nos vœux une législation énergique, seule à même d'enrayer ce fléau d'un autre âge.

samedi 10 janvier 2009

Une époque formidable

- Vous avez un emploi, Monsieur Lebowski ?

- Un quoi ?

Je voudrais vous parler de la peur. C'est un sentiment qui a son utilité, mais qui peut nous empêcher prendre de prendre les bonnes décisions. Avoir peur qu'un événement arrive est une chose, avoir peur de ce qui pourrait arriver en est une autre. Quand on a peur de quelque chose sans relativiser, quand on pense juste "Si ça arrive..." sans terminer la phrase, on se comporte comme si ce que l'on redoute était pire que tout.

Il me semble qu'une peur irrationnelle très répandue est celle de la perte d'emploi, ou de la pauvreté. Je ne dis pas que c'est une situation agréable, ni même bénigne. (Loin de moi l'idée de cautionner ainsi un gouvernement qui crée la pauvreté : comme son intérêt est aussi de créer la peur de la pauvreté, j'estime au contraire que je lui casse la baraque.) Mais au-delà d'une peur raisonnée des situations réelles que cela pourrait engendrer, je dis que les gens, beaucoup trop de gens, redoutent d'en arriver là plus qu'ils ne le devraient. Ce billet s'intitule une époque formidable, parce que ce film est un excellent exemple du scénario catastrophe qui prend dans notre esprit la place d'une anticipation rationnelle des conséquences d'une perte d'emploi.

Comment peut-on se suicider à cause d'un boulot de merde, au lieu de simplement démissionner ? Vous trouvez ça stupide ? Oui, ça l'est. Et pourtant ça arrive. J'ai compris comment, après avoir travaillé deux ans dans une ambiance oppressante de stress et de non-dits malsains, incapable de prendre la seule décision sensée : démissionner. Si je suis là pour vous en parler, ce n'est pas parce que j'ai trouvé une solution miracle. J'ai quitté ce travail, et ça n'a pas raté : je suis devenu chômeuse et pauvre. Et alors ? Et alors ? Eh bien rien de plus. Je suis vivante, je vais bien. Pendant six mois, j'ai mangé des pâtes premier prix, fait des trajets à pied pour économiser le ticket de bus, fait la queue dans toutes sortes d'endroits, usé mes vêtements jusqu'à la corde,... et retrouvé le sourire ! Ces tracas ont été un vrai nirvana comparé à mon odieuse situation précédente. Voilà ce que je voulais vous dire : on peut quitter un emploi qui ne nous convient pas. Ce n'est ni stupide ni suicidaire, au contraire. Un travail de merde n'est pas une fatalité, le chômage n'est pas mortel, c'est la peur du chômage qui peut l'être.

La vie est un don merveilleux. La respecter, c'est aussi ne pas accepter n'importe quoi. Surtout quand on a le choix. Vous n'allez peut-être pas me croire, mais vous avez le choix.