L'organisation de la prochaine coordination nationale des étudiants me fait découvrir un nouveau type d'action. Comment nourrir plus de cent personnes pendant trois jours avec un budget encore inconnu mais certainement pas luxueux ? L'association Resto Trottoir nous a apporté sa précieuse expérience en la matière : durant les jours qui précèdent les repas prévus, on fait le tour des marchés et on récupère les "pas beaux", les fruits et légumes un peu abîmés mais dont on peu encore tirer quelque chose.

C'est gratuit et plus gratifiant qu'on ne l'imagine : nimbées de la générosité des marchands les plus sympas, qui tapent dans leurs meilleures cagettes ou nous glissent des fruits en souriant "Si le patron me voit, je suis au chômage." nos récoltes multicolores ont un air de fête. On se retrouve avec d'autres "récolteurs" sur le bord du marché, à se passer des tuyaux et à faire des échanges. On ramène le tout, on cuisine joyeusement et on stocke consciencieusement, en attendant d'offrir cette nourriture de la solidarité à nos hôtes et compagnons de lutte.
Si MacDo parlait de concurrence déloyale, je ne leur donnerais pas tort.