L'enragé'

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Tag - temps

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vendredi 16 octobre 2009

L'usage du café

C'est pas pour me plaindre, mais j'ai une vie sociale en plus de mes journées de onze heures. Mardi soir, jeu de rôle ; mercredi soir, Lecturium ; ce soir, murder-party à la fac de Lettres - très sympa : Sophie nous avait concocté un bon scénario et il y a eu quelques rôles-play de toute beauté.

Pour l'interro de demain, ça ira : j'ai révisé dans le bus et aux pauses-déjeuner. Il faut juste que je ne m'endorme pas sur ma copie.

lundi 28 septembre 2009

Cocktail : le Double-cursus

Prenez un grand verre bien solide. Sur trente minutes de marche à pied, versez trois bonnes heures d'équadiffs. Ne touillez surtout pas. Laissez poireauter trois quarts d'heure dans la file du RU puis jetez rapidement un repas dans le tout. Ajoutez sans tarder un changement de salle, pulvérisez un siphon de corrigés en surpression, saupoudrez avec une pause sans clope puis faites couler quelques propos perfides bien brûlants. Quand le mélange est presque à ébullition, sortez-le du TD et faites-le sauter dans le bus. Glissez-le discrètement dans un cours entamé et imprégnez-le avec une biblio sur le don. À ce stade le mélange écume et se porte volontaire pour un exposé. Laissez reposer une demi-heure sans ajouter de café. Terminez votre préparation par une lecture calme et copieuse ; surveillez bien le refroidissement pour éviter projections et débordements. C'est prêt ! Ramenez votre cocktail à la maison, buvez, allez vous coucher.

jeudi 24 septembre 2009

Deuxième rentrée

Mon emploi du temps était bien rempli, bien ficelé jusqu'à cette semaine ; maintenant que j'ai mes horaires de socio à y ajouter, il m'évoque un vieux puzzle aux épaisses pièces en bois toutes gondolées d'humidité, qu'il faut emboîter à coups de marteau. Le marteau s'appelle courir-bûcher dans le bus-courir-arriver en retard quand même-emprunter des cours-recopier-bûcher tard dans la nuit. Je sais, pas comme je fais là.

Bon mais l'ubiquité, je connais. Plus qu'à trouver une transversale d'histoire après 18h, un jour où je suis libre après 18h.

dimanche 30 août 2009

Ménage d'anniversaire

Une fête d'anniversaire est une occasion parmi cent autres dans l'année de passer une soirée entre copains. Un peu différente, certes, parce qu'être au centre de l'attention, attirer sourires, cadeaux et souhaits absolument immérités, est terriblement gênant.

Mais c'est aussi un excellent motif pour faire le ménage. Nos trois anniversaires et le nouvel an ne semblent stratégiquement disposés aux quatre coins de l'année, qui ne s'en connaissait pas tant, que pour nous fournir une bonne raison de récurer jusque dans ceux de l'appartement, de coins.

Est-ce à dessein combiner cette sorte de temps, l'immuable cycle de la crasse et de la serpillère, avec celle, plus redoutable, du temps qui file et ne revient pas, pour tenter d'en dissimuler la sourde menace ? Peut-être. En tous cas c'est propre, nous voilà tranquilles pour trois mois.

vendredi 21 août 2009

ASMAG

C'est comme un texte écrit en russe ou en arabe ; je vois des mots mais aucune voix n'en sort. Pourtant sur la page, c'est mon écriture. Je ne peux plus lire mon journal intime, j'ai oublié l'ASMAG.

Inventé au collège, mon "alphabet super mémorisable anti-garçons" n'a eu aucun succès ; les filles de ma classe entretenaient avec les garçons des rapports plus sereins que moi, victime désignée par leur soif de conformisme de tous les mauvais coups que l'ennui suggère aux collégiens. Je l'ai gardé pour moi, utilisé pendant une dizaine d'années, jusqu'à ce que j'aie assez d'intimité pour m'en passer.

Je me souviens que j'avais tiré les conséquences du déchiffrage de Sherlock Holmes et brouillé la fréquence d'apparition des lettres ; qu'elles étaient celles de notre alphabet avec une forte déformation, afin de les trouver facilement sous sa plume sans permettre au non-initié de les reconnaître.

Je sais aussi que j'ai écrit en ASMAG mes pensées les plus tourmentées : inquiétude amoureuse, horreur de la condition mortelle, vertige de solitude. Peut-être vaut-il mieux ne pas lire ces mots qui témoignent du présent d'une autre vie plus que d'un passé qui m'appartiendrait. En quoi ce journal intime me regarde-t-il ? Moi qui suis aujourd'hui ce non-initié.

mercredi 22 juillet 2009

Et l'écriture ?

Parce que faire grève, ce n'est pas seulement se priver de cours. C'est tant de choses à faire, souvent dans l'urgence, qu'on ne trouve plus de temps, plus la force. C'est tellement d'idées et de colère aussi, qu'on ne trouve plus d'autres mots. Ses mots, pour les choses qu'on voudrait dire en prenant le temps, pour les choses importantes mais moins et pourtant plus.

Ma plume reprend lentement ses esprits, des forces. Mon carnet, dépoussiéré, m'a accompagné' aujourd'hui pour la première fois depuis... avant. Pour la première fois ou la zéroième. J'ai secoué un sac de mots au-dessus de la page. Aucun n'a rendu ce tintement cristallin que j'attendais. J'ai gribouillé des labyrinthes, des yeux, des fleurs. L'écriture est une image sur l'eau de mes pensées : elle attend pour réapparaître que la surface ne soit plus troublée.

vendredi 10 juillet 2009

L'été du gréviste

Voilà, je l'ai mon bout de papier. On vous l'avait dit que les bloqueurs ne sont pas les payeurs.

Espaces fonctionnels : 12. Théorie des groupes : 14. Projet : 16. Confortable.
Calcul différentiel : 4,5. Théorie des probas : 4. Aie.
Hé non, on ne peut pas manifester, aller à deux AG et quarante réunions par semaine, distribuer des tracts, etc, et s'en sortir dans toutes les matières. Ce n'est pas une surprise. Et tu fais quoi l'année prochaine ? Un master ? Ouille !

Dans d'autres domaines, avec des lacunes, on peut continuer à avancer et s'en préoccuper un peu quand on veut. En maths, être plombé dans une matière, c'est être plombé dans au moins une matière l'année suivante.
En outre je me mets à la socio et j'aimerais bien couper à la première année, ce qui implique d'arriver en ayant bossé le cours et lu les auteurs au programme. Hors de question donc, de me tourner les pouces cet été.

Parvenir à cette conclusion est chose aisée ; restait à la mettre en pratique. J'ai eu beau me lancer dans mes révisions dès le lendemain des partiels, mon corps épuisé par l'intense mobilisation de ces derniers mois a protesté (sous forme de jambes impossibles à déplier) et réclamé des vacances.
Le compromis actuel est très confortable : une dizaine d'heures de boulot par semaine. Du repos. Encore deux semaines comme ça et j'aurai vraiment du retard.

dimanche 22 février 2009

Quel âge ?

Il paraît que je ne les fais pas. Mes trente ans. Les dix ans de mes vingt ans. Je parais qu'il ne les fait pas. Mon visage d'enfant, ma gueule d'ange. Et ma petite taille, mes fringues d'ado, mes gamineries. Si j'ai réussi mon brevet ? Heu, oui pourquoi ? Ah non, ce n'était pas cette année. Ahurissement des gens quand ils apprennent que j'ai un enfant, qu'il a dix ans. Ils comptent, froncent les sourcils, recomptent. Se rendent à l'évidence. Je souris. Ils recommencent à compter.

Fascinée par Dorian Gray, j'avais songé à son marché devant mon portrait, à dix-huit ans. L'amie qu'il l'a peint l'a entièrement repris plusieurs fois depuis, mon image a vieilli tandis que je ne le faisais pas.
Quand j'ai vu la dernière version qui était très différente, sans âge précis mais certainement pas aussi vieille que la précédente, j'ai été prise d'un trouble superstitieux plus grand que je n'aurais cru. Je n'ai pas vieilli pour autant de toutes ces années confiées à mon portrait ; elles sont toujours là-bas, sous la peinture. Ou peut-être que ça n'a rien à voir.

Enfant, ça m'énervait. On me donnait neuf ans quand j'en avais quatorze. Trop sautillante pour mon âge. En grandissant ça s'est mis à m'amuser de plus en plus. Et plus je m'amusais, plus j'oubliais de vieillir. Je tiens de mes petits camarades de jeu online, ceux qui m'ont appris les rudiments du sms, que quand on met de vieilles souris avec des jeunes, elles vivent plus longtemps. Fumer provoque le vieillissement de la peau, mais oui. Et porter des montres, utiliser des agendas, être pressé, s'ennuyer ?

lundi 16 février 2009

Heure d'été

Il est dix heures dix.

dimanche 18 janvier 2009

Baignade

Quand vous allez à la piscine avec des amis, si quelqu'un veut rentrer au bout d'un quart d'heure, vous trouverez que c'est trop tôt. Plus tard, il arrivera un moment où vous ne protesteriez pas si il fallait partir. Enfin, si la séance se prolonge, sans doute finirez-vous par le suggérer vous-même.
Sauf que la durée n'est pas la seule cause de regret. Si vous aviez projeté de jouer au ballon, vous serez déçu de partir sans l'avoir fait, même après une très longue baignade. Si vous détestez le rhabillage, vous serez tenté de traîner dans l'eau alors que vous en avez assez.
En allant à la piscine, votre but était de vous amuser. Il serait dommage de repartir dans de telles dispositions d'esprit. Alors faites tout ce qui vous tient à cœur tout de suite, et si vraiment ce n'est pas possible, n'y pensez plus. Après une bonne baignade, ne vous attardez pas pour de mauvaises raisons. Arrangez-vous pour pouvoir vous dire en partant "Ah, c'était chouette !".

Ma vie est comme cette baignade : la seule raison que j'ai de choisir d'y rester, c'est qu'elle me plaît. Je suis content d'y être, mais quand viendra l'heure de partir, je n'aurai aucun regret. Je crois que je dirai simplement "Ah, c'était chouette !"