L'enragé'

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samedi 19 juin 2010

Évolution de mon lexique

Mon lexique s'est encore étendu, je vous propose d'aller y jeter un coup d'oeil.

mardi 24 novembre 2009

Des mots pour le sexe des enfants

Suite à une discussion où sont clairement apparus des référentiels différents, j'aimerais savoir... quels mots utilisez-vous pour quelles choses ? J'espère que vous serez nombreuxes à répondre !

Comment nommez-vous :
- le sexe d'une petite fille, celui d'un petit garçon ?
- le sexe d'une femme, d'un homme, quand vous en parlez avec des enfants, des adultes ?
- les relations sexuelles, quand vous en parlez avec des enfants, des adultes ?

Quels autres mots "pour enfants" ou familiers connaissez-vous pour désigner des réalités intimes et dans quelles circonstances en feriez-vous ou non usage ?

vendredi 9 octobre 2009

Référentiel

Peu visible, presque jamais questionné, le référentiel moral qui s'insinue dans un discours n'en est que plus efficace. Non, ce ne sont pas "juste des expressions". Porter un jugement de valeur en s'appuyant sur une notion ou une catégorie, c'est assimiler celle-ci à celui-là : "de gonzesse", "de gayzou", "en juif", "polio", c'est mal, c'est nul, c'est à éviter. Avoir "de la classe" ou "des couilles" est un modèle de mérite.

Bâtard ! En voilà une insulte. Contre celui-là j'ai un argument en béton : mon fils est un bâtard, ça n'a rien d'infamant si vous permettez. Les gens sont tous penauds et s'excusent ; si seulement ils retiraient aussi facilement leurs insultes sexistes et homophobes.

Encore plus discrets et non moins ravageurs : c'est pas normal, c'est pas du boulot, c'est pas clean. Comme si normalité, travail, propreté, j'en rate et des meilleures, étaient des références pour dire ce qui est bien, l'absolu du bien. J'ai pourtant à ma disposition : c'est inacceptable, c'est de la négligence, c'est malsain, sournois,...

Quant à "la chatte", "la motte", moi qui n'en ai pas de, mais une, autant dire que je n'en ai pas. Une femme à baiser, ça tombe tout cuit dans un lit au hasard et c'est évidemment le vœu le plus cher de tout un chacun. Je ne persisterai pas dans le coïtocentrisme hétéro, mais fallait voir la tête des mecs quand je me suis prévalu' d'avoir "du paquet" ou "du nœud".

vendredi 11 septembre 2009

La rentrée des mots

Pour la rentrée, j'ai cueilli une brassée de mots. Les maths, c'est d'abord pour leurs mots que je les ai aimées. Voyez comme ils sont beaux :

  • faiblement multiplicative
  • isomorphisme chinois
  • un irréductible
  • des idéaux
  • topologie grossière, discrète, métrisable
  • la famille des ouverts
  • stabilité par réunion quelconque
  • un portrait de phase
  • on rajoute le temps à l'espace des phases
  • les isoclines seront des hyperplans
  • un champ de vecteurs

J'ai même fait une promenade dans ledit champ. C'est comme une pâture où chaque brin d'herbe montre une direction avec son petit bras en disant : Par là ! Toutes ces petites voix flûtées qu'on entend à peine, c'est ravissant.

Je voudrais aussi vous parler des ouverts ; plusieurs de mes meilleurs souvenirs concernent ces bidules-là. Je me souviens de Jacky, l'enthousiasme barbouillé de craie, annonçant gaiement : Soit un ouvert. Je voyais ça comme une sorte de fenêtre ouverte qui s'ouvrait à chaque fois tout en restant ouverte. Ensuite, Jean-Nicolas m'avait expliqué que c'était un endroit pour faire des bulles : on pouvait toujours faire de nouvelles petites bulles près du bord, sans jamais le toucher même quand on croyait qu'il n'y aurait plus la place.

Cette année, les ouverts ont décidé de sortir sans prendre leurs distances, faisant fi des inégalités. Ils se réunissent toujours de la même façon et ça leur suffit. Comme je les approuve !

mardi 28 juillet 2009

La langue riche des riches

C'est comme le bio : c'est mieux mais tout le monde n'y a pas accès, à cette langue précise et claire qui permet d'exprimer ses idées avec justesse, de développer une réflexion poussée, éventuellement pour dire du langage qu'on emploie qu'il est un outil de luxe, souvent hors de portée des mal-né's.

Le foisonnement d'une langue est évidemment réjouissant, je suis l' premier' à défendre l'inventivité langagière comme les cultures minoritaires. La domination culturelle du français classique est bien remise en cause : les patois, les argots, toutes sortes de langues et de langages ont gagné une certaine considération.

Hélas, aucun n'est aussi performant que le français classique. On ne peut pas traduire Judith Butler en créole, sans importer une grande quantité de termes inexistants en créole. Je ne crois pas que l'inverse soit vrai, qu'il existe ou puisse exister un ouvrage important, aussi cruellement intraduisible vers une langue classique.
On ne peut pas non plus dissocier l'excellence d'un outil et les avantages qu'en tirent celleux qui le possèdent.
On peut souhaiter distribuer cet outil à tou's, mais cela revient à soutenir les valeurs dominantes. J'en suis là parce que cela me semble une moins mauvaise solution.

mercredi 15 juillet 2009

Toutes des salopes... sauf les putains

Si vous m'avez suivi', toutes les femmes sont des salopes, tandis qu'elles ne sont évidemment pas toujours des putains. Être une putain signifie qu'on pratique le sexe contre de l'argent, librement s'entend (les victimes de la prostitution forcée sont des esclaves et ne gagnent pas leur vie) aussi librement qu'on choisit n'importe quel métier, c'est à dire le plus souvent pour obtenir l'argent dont on a besoin.

Peut-on opposer la salope et la putain ? Les lesbiennes, dit Monique Wittig, ne sont pas des femmes. Et si les putains n'en étaient pas non plus ? La salope est pénétrée, c'est ce qui la caractérise. Ou plutôt, la nuance est de taille, pénétrable. Légitimement, par n'importe qui (n'importe quel humain normal, un homme quoi) à quelques détails protocolaires près. Et la putain ? Pénétrable aussi, mais il faut payer. Pénétrable aussi, mais pas "alorsheureusable". (Il faudrait approfondir l'alorsheureusabilité, ce serait peut être intéressant et à coup sûr amusant)

Il faut s'entendre sur ce que signifie ce pénétrable. Si c'est pénétrable tout court, sans qu'importent les conditions, alors la putain est une salope comme les autres. Mais je ne crois pas. On se donne tellement de mal avec ces quelques détails protocolaires, drague, voyage de noce, fidélité conjugale et j'en passe, ce ne doit pas être pour rien. Pénétrable, c'est possédable. Pour un soir ou "jusqu'à ce que la mort vous sépare", c'est pouvoir se dire "cette femme est mienne". Or l'amante se donne, ou la salope se prend, mais la putain se loue. Ne loue, même, que ses services. Dit-on "ma" putain ?

J'en suis là, bientôt (j'espère) la suite !

samedi 11 juillet 2009

Enculée !

Depuis le temps que je cherche à cerner le sens de ce mot : salope, j'ai fini par comprendre, sinon toutes les subtilités de la question, du moins de quoi récompenser mon acharnement.
Salope est très exactement le féminin d'enculé et signifie purement et simplement au destinataire de l'invective son infériorité de statut, par-delà des circonstances éventuellement contraires.

L'usage de salope et d'enculé est indépendant de toute réalité littérale.
J'en veux pour preuve la multiplicité contradictoire des contextes où ils sont employés : une salope serait celle qui couche, mais aussi celle qui refuse les avances, et plus généralement celle qui frustre le locuteur ou qui a le dessus sur lui. Un enculé le serait au sens littéral, mais aussi pour avoir mis le locuteur en échec, pour l'avoir baisé.
Cette image extrêmement phallocentrée va nous en dire plus. Baiser quelqu'un est unilatéral : le pénétré est le perdant, le faible, l'inférieur. Voilà qui met en lumière le véritable contenu, sexuel mais en tant que catégorie basée sur le sexe, de ce(s) mot(s) : enculé.e.

Les gens sont donc divisés en deux catégories, les pénétrés (Il serait plus exact de dire pénétrables mais de là à affirmer que les hommes hétérosexuels, théoriquement pénétrables, ne sont pas si différents, le pas serait trop aisé à franchir. Souligner la nuance comporte le risque de s'entendre répondre qu'elle n'est que provisoire... ou de se le voir prouver.) et les pénétrants, censés être supérieurs et le rappelant, notamment lorsqu'ils sont frustrés par le comportement d'un pénétré (par extension et/ou identification, enculé.e sera aussi utilisé envers les pénétrants et/ou par les pénétrés).
La catégorie pénétré regroupe les pédés (c'est à dire les homosexuels non exclusivement actifs), qui sont les enculés, et les femmes, qui sont les salopes. Mais si, bien sûr qu'elles le sont.

Femme et salope ne sont pas synonymes, mais "les femmes" et "les salopes" désignent les mêmes personnes. Jouons à un jeu qui va vous paraître idiot : écrivez votre nom. Merci, faites voir... S'il commence par une voyelle, vous êtes un meilleur, et sinon un minable. Dans ce jeu, "les gens dont le nom commence par une consonne" sont immanquablement "les minables". Vous vous révoltez, vous n'avez pas choisi les règles du jeu et ne tenez pas au qualificatif ? Eh...
Celles qu'un autre jeu idiot a caractérisées comme pénétrées peuvent alors être qualifiées d'enculés ou de salopes. Enculé est masculin, donc ce sont des salopes. Puisqu'on vous le dit : toutes des salopes.

dimanche 5 avril 2009

Doux noms d'ouragans

EDVIGE, CRISTINA,.. et pourquoi pas PABLO ou MARCEL ? Après avoir obtenu la mixité des prénoms donnés aux ouragans, devra-t-on se battre, outre pour leur disparition, afin que ces nuisances n'aient pas des acronymes aux allures de prénoms systématiquement féminins ?

dimanche 22 mars 2009

Et si on arrêtait vraiment de parler homophobe ?

Enculé !
Pourquoi devrait-il être insultant de supposer que quelqu'un pratique passivement la sodomie ? Si c'est salaud que vous voulez dire, eh bien dites-le : Salaud !
Pédé, tapette, et j'en passe, sont employés parce que considérés comme plus insultants, et sont pourtant plus faciles à dire que les qualificatifs qui seraient vraiment adaptés. Traitez quelqu'un de lâche, par exemple, et vous verrez si cela l'affecte moins. De lâche, de traître, de salaud, d'abruti,... soyez précis, le vocabulaire ne manque pas.
Vous pouvez aussi retourner le problème, en décidant d'utiliser d'autres mots comme insultes : pauv' Sarko, espèce d'UMP, sale trader, retourne dans ton paradis fiscal !

mardi 10 mars 2009

Évolution

Mon lexique évolue avec mes lectures et ma réflexion, je vous propose de retourner y jeter un coup d'œil, en attendant une biblio que je ne suis toujours pas en mesure de vous promettre pour bientôt.

vendredi 2 janvier 2009

Petit lexique pour penser l'hétérosexisme

Voici quelques termes que j'ai éprouvé le besoin de définir pour moi et sur lesquels je vous propose de réfléchir, et d'autres qui sont trop peu connus et que je vous propose de découvrir :

  • Bi-, Homo-, Hétéro-, sexuel' : catégories officielles de l'orientation sexuelle. Le choix de distinguer non entre attirance pour les femmes ou pour les hommes, mais entre attirance pour les personnes de même sexe ou de sexe "opposé" est cohérent avec l'hétérosexisme, puisqu'il crée une catégorie pour l'orientation sexuelle privilégiée.
  • Constructionisme : perception du genre comme construction sociale (on encourage les filles à plaire, à se soucier d'autrui, etc, et les garçons à s'affirmer, à produire la meilleure performance, etc), illustrée par la célèbre phrase de Beauvoir : « On ne naît pas femme, on le devient. »
  • Essentialisme : naturalisation du genre (par nature, les femmes cherchent à plaire, les hommes à s'affirmer). Des recherches sont en cours pour localiser le gène de la vaisselle afin d'étayer ce point de vue aussi moderne que son plus ardent défenseur, l'Église.
  • Féminisme : prise de position en faveur des femmes en tant que groupe social opprimé. S'oppose le plus souvent au sexisme, mais peut aussi y participer.
  • French feminism : terme d'origine étasunienne désignant un féminisme essentialiste qui glorifie les attributs du genre féminin (douceur, passivité,...).
  • FtM : transsexuel né de sexe féminin.
  • Galanterie : comportement serviable envers les femmes, supposant de leur part l'absence d'autonomie (financière, motrice). Support du machisme.
  • Genre : ensemble de comportements, de goûts, d'aptitudes, etc, couramment associés au sexe d'une personne, attendus et suscités chez elle par la société. On parle parfois de sexe social.
  • De genre fluide : personne qui ne performe de manière continue ni le genre couramment associé à son sexe, ni celui associé au sexe "opposé".
  • Hétérosexisme : représentations hégémoniques ne laissant place qu'à une orientation sexuelle, l'hétérosexualité, et qu'à un type de performance de genre, celle associée au sexe de la personne. Englobant essentialisme, sexisme et homophobie, l'hétérosexisme est courant même chez les personnes se décrivant comme non sexistes et non homophobes.
  • Homophobie : attitude, pensée s'opposant aux droits des personnes homosexuelles. En particulier : violences interpersonnelles physiques ou verbales, violences institutionnelles législatives ou symboliques exercées contre les homosexuel's.
  • LGBT : Lesbiennes, Gays, Bisexuel's, Transsexuel's et -souvent- Transgenres.
  • Machisme : attitude, pensée sexiste qui hiérarchise les sexes et leur associe des rôles spécifiques, soutenue par un ensemble d'attitudes "agréables" envers les femmes. (galanterie)
  • Misandrie : aversion, mépris pour les hommes. Vise parfois le genre masculin mais non les hommes s'éloignant des stéréotypes de genre.
  • Misogynie : aversion, mépris pour les femmes. Vise parfois le genre féminin mais non les femmes s'éloignant des stéréotypes de genre.
  • MtF : transsexuelle née de sexe masculin.
  • Monosexuel' : pourrait désigner ensemble les homosexuel's et les hétérosexuel's en tant qu'illes excluent a priori la moitié de l'humanité du champ de leurs partenaires sexuel's potentiel's (Freud qualifie l'hétérosexualité et l'homosexualité de restrictions de choix d'objet). Une pareille remise en question de l'hégémonie de l'hétérosexualité n'étant pas à l'ordre du jour, l'usage de ce terme n'est pas recensé actuellement et on le suppose extrêmement confidentiel.
  • Orientation sexuelle : le fait d'être homosexuel', hétérosexuel' ou bisexuel'.
  • Phallocratie :

1. Principe de domination masculine basé sur la symbolique du sexe masculin, proposé comme phallus universel.

2. Aspect sexuel de la domination masculine. Ce qui contribue dans la société à favoriser l'exploitation sexuelle des femmes par les hommes, notamment l'exclusivité du coït comme pratique sexuelle allant de soi.

  • Sexisme :

1. Préjugés sur la moitié de l'humanité, perçue comme un groupe homogène voire comme une entité unique (la Femme). Le sexisme est sans cesse réaffirmé par des phrases comme "Tous/toutes les mêmes."

2. Regard porté sur une personne, l'identifiant à son sexe puis lui appliquant les préjugés en vigueur. Ceux-ci se substituent au besoin de connaître l'autre, à tout questionnement sur lui et ainsi à sa reconnaissance comme individu.

3. L'ensemble des avantages conférés aux hommes sur les femmes à partir de ces préjugés.

  • Transgenre : personne qui performe le genre couramment associé au sexe "opposé" ou (improprement) personne de genre fluide.
  • Transsexuel' : personne qui a changé ou est en train de changer de sexe.
maj le 12 septembre 2010