L'enragé'

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lundi 1 mars 2010

Ma contribution à la grande enquête sur la véritable identité de Superdupont

La France, quand c'est autre chose qu'une zone géographique, c'est quoi ?

I. Des symboles

Un drapeau, souvenir du dernier flirt avec la monarchie.

Un hymne qui dit qu'on doit empêcher les méchants d'égorger nos fils et nos compagnes. Mon copain serait bien content que je le protège, mais à coups de baïonnette ? De tazer, flashball et autres armes à assassinat excusé ?

Une devise : liberté, égalité, fraternité. La graver aux frontons si longtemps avant qu'il soit question d'abolir l'esclavage, c'était sacrément visionnaire.
Liberté, surtout pour les femmes parce qu'il n'y a rien de plus chouette qu'une femme libérée : on essaie de coucher avec et selon le résultat on la traite de salope tout de suite ou le lendemain.
Égalité, surtout pour les pauvres : déjà qu'ils sont pauvres, il ne faudrait pas qu'en plus ils subissent des inégalités. Les riches c'est pas pareil, c'est pas grave si ils n'ont pas l'égalité.
Fraternité. Ce mot-là n'a plus trop la cote. On devrait peut-être l'enlever et mettre à la place un truc vraiment important, comme "sécurité".

II. Des valeurs

Des valeurs sacrées. Laïques, mais sacrées.

La laïcité. Donc le problème du voile. J'aurais aussi bien pu parler du fait qu'un président puisse ou non faire un signe de croix pendant une cérémonie officielle, mais ce serait un exemple mesquin. Parlons donc du voile. Quand c'est une bonne soeur qui le porte, on est sûr' qu'elle l'a choisi librement : si elle ne voulait pas prendre le voile, elle n'avait qu'à, il suffisait qu'une de ses soeurs se dévoue à sa place. Mais les autres femmes, il faut défendre leur liberté malgré elles, c'est important.

La démocratie. La seule la vraie, celle où vous choisissez qui vous gouverne. Enfin, du moment que vous êtes d'accord avec les autres téléspectateur's. Depuis qu'on a la démocratie, fini la tyrannie : plus de patrons, plus de flics, heu non je veux dire, plus de roi ni de nobles, plus de violence arbitraire,...

C'est mal de plaisanter sur les valeurs du pays des droits de l'homme. En réalité des valeurs, on en a : terre d'accueil pour les gens qui se donnent la peine d'obtenir d'abord des papiers en règles, liberté d'expression dans des limites raisonnables, solidarité avec les vieux qui ont eu un bon salaire, avec les malades couvert's par une bonne mutuelle,... Bon, quand même pas avec les immigré's fraudeur's et polygames sans couverture diplomatique, mais vraiment, on est solidaires avec presque tout le monde.

III. Une culture

L'Histoire, avec sa grande hache. Mes ancêtres les comtois' se seraient bien passé's de l'invasion et du massacre qui ne leur ont laissé de francs, c'est à dire libres, que le nom. Mais Louis XIV a apporté en Franche-Comté, comment on dit déjà ? Ah oui, les bienfaits de la civilisation : voies romaines, gabelle, garnisons, télé satellite...

La langue française, celle qu'on a imposé à mes grands-parents quand tout le monde au village parlait cet horrible patois.

Et surtout, l'équipe de France de foot ! Allez, les bleus !

lundi 8 février 2010

Un texte

Le grand aventurier ne sortait jamais, toute la journée en joggin' marcel devant l'intégrale de Thalassa. Bougonnant, remâchant ses erreurs de parcours.

Et avec ça vous viendrez me dire
que les sirènes sont braillardes
que les crêtes des vagues
oublient de mousser
quand personne ne regarde

La porte péta bruyamment sous l'impact ; une énorme semelle se retira dans l'ombre du couloir et ça cria sur le fond musical du générique : Police ! Bouge pas Ulysse ! T'es fait comme un rat.

Câble bourgeonnant qui se couvre de roses
courant marin entraînant traçant
les ombres d'un sillage
sur le fond de la mer

Depuis le temps qu'il attendait ça. Ulysse posa sa bière, contourna la table basse, se pencha sur le volumineux poste de télévision qu'il souleva sans mal, et au moment où il allait le balancer sur le flic, se prit une balle dans le buffet.

Extrême onction
Jonction disjonction

Titubant, il dégringola en douceur sur le lino, la télé toujours allumée posée sur le bassin. Il n'eut pas le temps de trouver la réplique qui tue, ses derniers instants ne furent pas mémorables. Ulysse était mort comme un con.

Mais peut-être, au fond, que les sirènes sont braillardes
et que les crêtes des vagues oublient de mousser
quand personne ne regarde.

jeudi 4 février 2010

Foulard ou pas foulard, la question qui tue

Chaque jour, en défendant une vision des femmes affranchie du fardeau de la "féminité", ce corset social dans lequel on veut nous étouffer, je me heurte entre autres préjugés à la religion chrétienne, à son essentialisme et à la culpabilité morbide dont elle empoisonne nos vies.

Prenons donc un exemple catholique : j'ai un camarade de classe qui kiffe la messe en latin. Je trouve ça con, mais pas plus que de faire les soldes ou de gratter des tickets : toutes les religions me débecquettent. Je ne lui reproche rien, et sans doute que catho ou pas, je le défendrais si sa foi ou simplement sa couleur de peau lui valait d'être confondu avec les abruti's de SOS tout-petits.

Par contre, quand ma grand-mère devait porter un foulard (comme dit Thierry Lenain : il n'y a pas si longtemps...) ou quand ma mère s'est battue, littéralement, pour ne plus aller à la messe, il aurait été complètement dégueulasse de dédouaner leurs oppresseurs sous prétexte que c'était leur culture qui voulait ça et qu'il fallait la respecter.

Alors à celleux qui défendent le foulard jusqu'à la burqa, je dis : pas aveuglément s'il vous plaît. Pas contre les femmes qui se battent pour l'enlever, pas au prix de le laisser imposer dans les quartiers.

Et à celleux qui crachent sur le foulard et font les gros yeux aux femmes qui en portent, je dis : on est tou's le con de quelqu'un. Faites le tour de vos propres pratiques, demandez-vous si vous trouveriez acceptable qu'on interdise celles qui ne collent pas avec les idées des autres.

C'est un faux débat. Il y a autant de différence entre un foulard choisi et un foulard imposé qu'entre n'importe quel cul-béni et n'importe quelle oppression sexiste, et on ne fait pas de loi contre les culs-bénis par féminisme (mais contre des idées qu'ils défendent, oui et c'est heureux) et on ne permet pas d'opprimer les femmes par respect pour les grenouilles de bénitier (du moins on ne devrait pas le permettre).

J'aimerais qu'on se demande plutôt dans chaque cas, si la situation faite à une femme en particulier est saine ou malsaine, sans généralisation réductrice. J'aimerais qu'on réagisse aux situations et pas au chiffon de la différence culturelle qu'on nous agite devant les yeux. Mais je reconnais que c'est frustrant de se refuser la solution-miracle d'une loi qui nous donnerait l'impression d'avoir agi.

lundi 1 février 2010

Un café ? Non, juste un grain.

Au début c'était vraiment pour rigoler. Je pointais un index sévère sur la machine à café, lui intimant de ne pas remplir mon gobelet à ras bord. Petit à petit c'est devenu... machinal, comme on se met à toucher du bois ou à parler au passé décomposé (je suis viendu', j'ai prendu). Maintenant, je dois me rendre à l'évidence : je parle à la machine à café. C'est pas sérieux. :-)

samedi 30 janvier 2010

plus jamais

Condamner le viol est nécessaire, mais la volonté d'insister sur la gravité des faits n'autorise pas à dire n'importe quoi. Dire, par exemple, qu'une personne ne sera "plus jamais la même" après un viol, n'est qu'une violence supplémentaire faite aux victimes. Comme l'explique Virginie Despentes dans King-kong théory, cette prédiction est fortement auto-réalisatrice. Sans nier la violence subie, dire aux victimes qu'elles mettront un certain temps à retrouver une vie normale, mais que le souvenir qui les tourmente pourra un jour n'être plus qu'une vilaine cicatrice, me semble plus sensé et plus réconfortant que la poignée de sel dont on frotte leurs blessures au seul bénéfice d'un ordre social qui régente strictement le sexe acceptable et la valeur de la marchandise sexuelle "femme".

Même dans des conditions plus ordinaires, qu'en est-il de la permanence de ce qu'est un être humain ? Nous vivons, nous changeons à chaque instant, pourtant seules certaines de nos expériences sont réputées avoir cet immense pouvoir sur nous : nous changer à jamais. En mal, évidemment. En termes de pure logique, il est donc vrai qu'on ne sera "plus jamais lea même" après un viol, comme après une bonne baise, un café ou un trajet en bus. En comptant quelques années pour se remettre d'un viol traumatisant (Je vais en faire hurler plus d'un' avec cet adjectif mais c'est comme ça : certains des viols que j'ai subi ne m'ont pas du tout traumatisé', c'était juste désagréable.) il est évident que la personne aura changé, puisqu'elle aura vécu des tas d'autres choses pendant ces années-là. Mais ce n'est pas ce que veulent dire celleux qui décident à la place des victimes comment elles vont vivre ensuite.

Ce qu'illes disent, c'est qu'un viol est un événement spécial, différent de tout le reste, qui étendra son ombre sur toute la vie de la victime. Heureusement, c'est complètement faux. Environ un tiers des femmes subissent une agression sexuelle au moins une fois dans leur vie, aujourd'hui en France et en s'en tenant à la définition officielle qui exclut notamment la violence médicale. Vêtues de noir, ces femmes rasent les murs et fondent en larmes sans raison le reste de leur vie durant. Ou pas. Beaucoup échappent à la condamnation des victimes à une vie "brisée", "diminuée" et tutti quanti, parce qu'elles évitent la funeste qualification en ne nommant pas ce qu'elles ont subi. Quelques-unes le nomment et s'en remettent malgré la compassion générale.

Je me souviens très bien de ce moment : je raconte à une amie et à son petit copain comment des garçons m'emmenaient dans des caves quand j'étais ado. J'ai dix-huit ans, j'essaie de comprendre ce qui s'est passé, de trouver un sens à mon comportement d'alors qui me semble inepte. Ils ne me forçaient pas, au contraire ils avaient grand soin à chaque fois de me faire dire "oui", alors que ce que j'éprouvais leur importait peu. Maintenant je sais ce que je faisais : ce qu'on attendait de moi, tout simplement. Ce que la société en me désignant comme objet sexuel, ma mère en m'inculquant que la volonté d'autrui est toujours prioritaire, ces garçons en exprimant leur volonté de m'utiliser comme objet sexuel, attendaient de moi. La mention d'un comportement semblable dans un document sur les tournantes, accompagnée d'une tentative embarrassée pour l'expliquer, a achevé de me délivrer du questionnement morbide dans lequel m'avait laissé ce "consentement".

Je raconte ces choses pour la première fois, et ça me soulage. Peu après, le copain sort de la pièce. Mon amie m'explique qu'il est en colère à cause de ce que j'ai raconté, en colère contre ces types et pas contre moi (la précision était bienvenue). Je suis confondu' : quelqu'un prend mon parti, à moi, contre ces autres que j'avais cru jusque-là plus légitimes. Cette colère m'a permis d'aller mieux. Elle m'a dit qui avait eu tort, et même, où était l'ensemble des torts, et elle me l'a dit sans hauts cris, sans protestations effarouchées, sans prédictions terribles.

Oui, il faut du temps. Mais un viol est une violence parmi d'autres violences possibles. Cela fait plus de deux ans que j'ai cessé de travailler pour un dangereux déséquilibré. Cet automne, j'ai découvert que j'étais devenu' épileptique à cause du stress, et j'ai recommencé à imaginer pendant des heures que je tuais mon ancien patron de toutes les manières possibles. Cela m'arrivait souvent au début, et il faut croire que cela peut encore se reproduire. Peut-être bien qu'il me reste aussi quelque chose de la paranoïa, de la réceptivité aux signaux inhibants, de la perte de confiance en moi et autres joyeusetés que ce type m'a fourrées dans le crâne. Et alors ? Je suis moi, la personne qui vous parle, et non une version dégradée d'une autre personne que je devrais être.

dimanche 17 janvier 2010

Ces petits ennuis qui ne comptent pas

Quand une femme a un enfant, elle est tellement heureuse que tous les petits tracas de la grossesse et de l'accouchement, ça ne compte pas. En plus aujourd'hui on met vraiment les petits plats dans les grands pour qu'elles récupèrent. Piscine et tout... Voui voui voui.

Quand une femme enceinte ne dispose pas d'assez de ceci ou de cela, le bébé est servi d'abord. Ce que la sagesse populaire traduit par "Un enfant, une dent". Je confirme. L'ostéoporose est aussi la conséquence de ce principe. Mais voir votre corps s'effriter, par rapport à la joie et à l'accomplissement d'avoir eu des enfants, ça ne comptera pas.

L'épisiotomie, encore pratiquée de manière routinière dans de nombreuses maternités, est souvent plus nuisible qu'utile et de plus en plus dénoncée comme mutilation génitale. Remarquons qu'une croyance servant très souvent à justifier l'excision est que l'enfant pourrait mourir s'il entrait en contact avec le clitoris, ou avec le sexe non "coupé" de la mère. L'épisiotomie est d'ailleurs une forme partielle d'excision car le clitoris ne se limite pas au petit bouton visible mais s'étend sur une zone beaucoup plus large, et les nerfs sectionnés ne repousseront pas. En outre elle est parfois assortie d'une suture similaire à l'infibulation (on recoud "bien serré"). Merci docteur.

Après un accouchement, le périnée, qui nous permet de faire nos besoins de manière contrôlée, est distendu. Pour avoir bossé dans une librairie catholique, je suis bien placé' pour vous dire que beaucoup de femmes d'un certain âge sentent la pisse, mais pas les bonnes sœurs. Vous risquez donc de vous pisser dessus à chaque éternuement. La solution à ces ennuis est d'aller vous faire mettre (Encore ! Hé oui ça se termine souvent comme ça. A force ça finirait même par avoir l'air naturel.) d'aller vous faire mettre un godemiché électrique, la pointe de la technologie pour notre bien-être à nous les femmes, en espérant que le kiné aura le bon goût de ne pas régler le courant trop fort. Moi j'ai laissé tomber après cet incident, je préfère encore me passer d'abdos.

Bon, mais ce que je voulais vous dire, c'est que ça ne compte pas. Ce n'est rien, tout ça, comparé au bonheur d'avoir un enfant à ce qui vous attend quand vous aurez un enfant.

vendredi 15 janvier 2010

L'autre

Des gens passent dans la rue, bavardant gaiement, mais je n'entends que leurs semelles qui battent le pavé bien en rythme. Je pense : des français', et c'est une drôle de pensée. Quand je me laisse aller, l'autre, c'est Superdupont, c'est cellui qui marche avec assurance au milieu des patrouilles, fier' de son droit à se faire exploiter légalement, indifférent' au fait qu'à six heures du mat' quand ille est tranquille sous sa couette, des flic's débarquent chez des gens, brisent des vies pour une histoire de papiers. Illes font leur boulot, non ?

On a la même nationalité les français' et moi, j'ai cette chance et cette honte, mais je ne me sens pas "chez moi" ici. Que j'aie ou pas un autre pays en tête, qu'est-ce que ça change ? Je suis étranger' à Superdupont, à Sarko, à chaque ville qui veut devenir "propre" en virant ses SDF et ses putes, à chaque bled où les rideaux retombent au passage d'un' jeune à la peau dorée, à chaque rue où on entend les gens marcher au pas. Ne m'expulsez pas, s'il vous plaît, ce n'est pas mon pays mais c'est pas mieux ailleurs et c'est ici que je vis.

Qu'est-ce que ça change, mes "origines" ? Mais si, bien des choses : je peux me permettre mon antinationalisme sans risquer qu'il soit utilisé par les nationalistes, et je peux me dire étranger' sans redoubler la souffrance de me l'entendre dire haineusement. Confortable révolte que celle du dominant.

mardi 5 janvier 2010

No Sarkozy Day

Sentiment d'impuissance devant l'étendue des dégâts en cours, dissensions entre gauchistes et syndicats ? Avec ce mot d'ordre, on est sûr's de motiver et de rassembler tout le monde ! Le samedi 27 mars, donc pas demain mais au moins ce sera le printemps, à 14h, devant toutes les préfectures, c'est le No Sarkozy Day. Même ses électeur's seront là, rouges de honte ou vêtu's de bleu. Mais non illes ne vont pas l'interdire, pas au pays des droits de l'homme blanc aisé hétéro jeune valide papiers en règle. Et de toutes façons, on y sera. Sarko Ou-Akbar, comme illes disent en Iran.

mercredi 30 décembre 2009

Le consentement, la fouille intime et la mal baisée

Sur l'insistance de ma gynéco, j'ai accepté pendant un toucher vaginal le frottis que je venais de refuser, sachant pertinemment que je ne pourrais pas la laisser me le faire. De fait, je me suis rétracté' aussitôt après ; quelques vilaines expériences de la violence médicale ordinaire m'ont laissé une véritable terreur des instruments gynécologiques. Alors pourquoi avoir accepté, en toute sincérité, si ce n'était pas possible ?

Cet irrationnel acquiescement, d'après ce que j'ai éprouvé à ce moment-là, résultait d'une soudaine docilité, d'une immense bonne volonté, directement causée par le fait d'être pénétré' (et non pas, comme on peut le croire dans d'autres situations, par un quelconque plaisir puisque je n'en éprouvais pas). Voilà ce que j'ai découvert à cette occasion. Être pénétré' rend docile, bien disposé' et coopérati.f.ve. Ce qui m'inspire ces quelques réflexions :

  • Les fouilles intimes, si abondamment pratiquées dans les commissariats hors de toute nécessité apparente, n'ont peut-être pas pour seul but d'humilier celleux qui les subissent.
  • L'expression mal baisée signifie en fin de compte qui n'a pas été rendue docile par la pénétration, et non qui est sexuellement frustrée.
  • Les réconciliations sur l'oreiller, fruits d'un coït particulièrement bref et sommaire (cf Ebichu, hamster domestique, ép.1 si vous n'en avez pas l'expérience) s'expliquent mieux.

Ces trois exemples confirment assez, selon moi, mon affirmation de tout à l'heure. J'aimerais préciser les causes que j'attribue à ce phénomène. Je ne puis infirmer une interprétation en termes de mécanisme favorable à l'espèce, mais n'y souscris pas ; Darwin a bon dos dès qu'une oppression est inscrite dans les corps.

Dans une très large aire culturelle autour de nous, être pénétré', c'est être vaincu', entièrement soumis' à cellui qui pénètre. Le langage en porte, s'il était besoin, maints témoignages. En étant pénétré's nous sommes placé's dans une position symbolique d'infériorité ; l'ordre social nous enseigne assez les obligations impérieuses qui en découlent pour que nous nous adaptions à la situation, adoptant sans même nous en apercevoir la docilité appropriée. Docilité à laquelle nous attribuons quand c'est possible une cause plus présentable, comme le merveilleux plaisir que nous procure l'organe tout-puissant de notre partenaire.

Une conséquence de ce phénomène est de faire accepter une pénétration après coup : lorsque le rapport sexuel qu'il constitue est "acceptable" (notion floue mais beaucoup plus large que "consenti") un viol peut cesser d'être perçu comme tel par la victime, dès les premiers instants où elle est pénétrée ; elle pourra même ensuite être assez convaincue de son consentement pour "oublier" le début. Comme si les hommes avaient en permanence une petite dose de GHB dans la poche ; ce qui ne les autorise évidemment pas à en faire usage, bien au contraire.

Les aventures du coït obligatoire #2 Du latex en branches

- Bonjour m'sieur-dame, est-ce que vous avez des carrés de latex ?
- Heu ?
- On dit aussi des digues dentaires...
- C'est quoi ?
- C'est pour les cunilingus.
- Ah. Heu non désolé' on n'en a pas...
Parfois illes ajoutent un peu crédible "en ce moment".

A la quatrième pharmacie, la dame ne savait pas non plus ce que c'était mais elle a tout de suite appelé son fournisseur pour se renseigner. Le fournisseur ne le savait pas plus ! Elle a insisté pour qu'ils se renseignent et m'a promis que sinon, elle demanderait à AIDS où ils se les procurent. Je lui ai expliqué que même si je pouvais en avoir là-bas, pour le principe, je souhaitais qu'on puisse en trouver en pharmacie. Elle était d'accord, elle ne voulait pas spécialement m'en vendre mais en avoir en stock.

Faut pas désespérer.

mardi 29 décembre 2009

Better than life

C'était dans quel bouquin ? Sans doute Neuromancien, une mine d'ailleurs, il faudra que j'y revienne. Dans un roman de science fiction donc, il est question d'une drogue, le BTL. Les gens préfèrent passer des plombes avec un casque sur la tête à visionner des fictions, que regarder le monde tout pourri autour d'elleux. Vous je ne sais pas, mais moi je comprends ça. Très bien même.

On peut passer vraiment beaucoup de temps à prendre du BTL, vu que la dernière chose dont on a envie, c'est de quitter son casque. Dans mon souvenir c'est un casque, une espèce de visionneuse, mais je confonds peut-être ; bref, c'est le principe : on se coupe du monde parce qu'il y a mieux, un monde sympa où personne ne se fait tuer pour de vrai, un monde sans patrons, sans soucis, où les fleurs sont toujours fraîches et où la pâte à crêpes ne fait jamais de grumeaux.

Pendant ce temps, la vraie vie continue : les factures arrivent toujours dans la boîte aux lettres, les poubelles qui n'ont pas été descendues pourrissent tranquillement, et ces désagréments, supportables quand ils sont noyés dans le cours de la vie des ihéréliens, s'accumulent et assaillent massivement l'addict dès qu'il quitte son monde idéal. Qui ne l'en est que plus. (J'aime bien ces phrases tellement truffées de pronoms qu'elles ne savent plus parler toutes seules, mais je sais que c'est fatigant à lire ; je ferai attention.)

J'y arrive : le moment où on "se déco" seulement pour parer aux problèmes les plus pressants, où la vraie vie n'est plus qu'une vaste corvée, une vaste et absurde corvée. On n'a pas attendu la technologie pour éprouver ça, mais pour y échapper autrement qu'en replongeant dans l'agitation du monde, si. Enfin presque ; les livres aussi font cet effet-là. Mais ils le font mille fois plus doucement, et quand la vraie vie nous tire par la manche, il ne faut, aux moments les plus intenses, que quelques instants pour quitter la page des yeux. Et puis un livre, on le finit.

Le monde bleu n'a pas de fin, il est toujours là, il vous attend. De vrai's gens vous attendent dans le monde bleu. Parfois illes vous reprochent votre absence. Vous leur avez manqué, illes s'inquiétaient, vous ne faites vraiment pas d'effort pour être leur ami'. Vous deviez vous connecter à 20h pour la sortie guilde. Vous n'allez pas les lâcher au beau milieu du donjon. Illes vous invitent au mariage de leurs persos. Ce visage de l'addiction ressemble un peu à un comptoir de bar ; entre accros, on se comprend, on se rassure.

Il y a deux ou trois ans on m'a parlé d'une joueuse de WoW qui est restée connectée une semaine entière et qui a été retrouvée morte, sans doute de faim et de fatigue ; Je n'ai pas cherché à connaître les détails mais je l'imagine, figée devant son écran, les mains encore posées sur le clavier. Bon, je n'en suis pas là. D'abord, je ne joue pas à WoW. Non là je blague.

J'ai une vie, une real life qui m'intéresse assez pour que je préfère jouer à celle-là qu'à la fausse, une vie avec de vrais gens, un surtout qui me décolle doucement de l'écran quand je commence à fondre. Pour la vivre, et parce que devenir un squelette aux yeux carrés et bleus ne me sourit guère, je voudrais "arrêter". La dépendance physique existe, certes, mais le sevrage n'est rien ; quelques vertiges, les tempes froides, des tremblements, qui durent moins de 48h. L'autre, en revanche...

De retour

D'abord, vous me manquiez trop. Ensuite, je suis toujours accro à internet, tant pis tant mieux. Enfin, après des semaines de recherches et de lamentations, j'ai remis la main sur ce pignouf de login et ce sarko de mot de passe. Donc voilà, me revoilà. Je suis content', et j'ai plein de choses à vous dire.

mardi 24 novembre 2009

Des mots pour le sexe des enfants

Suite à une discussion où sont clairement apparus des référentiels différents, j'aimerais savoir... quels mots utilisez-vous pour quelles choses ? J'espère que vous serez nombreuxes à répondre !

Comment nommez-vous :
- le sexe d'une petite fille, celui d'un petit garçon ?
- le sexe d'une femme, d'un homme, quand vous en parlez avec des enfants, des adultes ?
- les relations sexuelles, quand vous en parlez avec des enfants, des adultes ?

Quels autres mots "pour enfants" ou familiers connaissez-vous pour désigner des réalités intimes et dans quelles circonstances en feriez-vous ou non usage ?

Recette : la sauce j'en-veux-pas

Qu'est-ce qui n'allait pas, au juste, avec cette sauce ? D'après Mathieu, tomate-oignon-citron ça faisait trop d'acidité. Pour moi, soit le citron était gâté, soit il s'est fâché avec le cacao. Quoi qu'il en soit, c'était raté, et bien raté ; l'odeur m'a dissuadé' d'y goûter, même si Mathieu m'a assuré que c'était mangeable "en petite quantité".

lundi 16 novembre 2009

Mais qu'allaient-illes faire dans ce bordel ?

Le travail du sexe étant légal en Allemagne, une demandeuse d'emploi s'est vu proposer un contrat dans une maison de passe ; l'opinion s'en est émue : on ne peut pas décemment proposer "ça" à n'importe qui, ce n'est pas un travail comme les autres !

Et si aujourd'hui l'ANPE envoyait à un' demandeur' d'emploi une proposition d'embauche chez France Télécom, comment aurait-ille le droit de l'accueillir ? Où en est la lutte contre les ravages sociaux et moraux de ce qu'il faut bien appeler (malgré des dénégations irréalistes s'appuyant sur les rares exceptions où l'emploi est exercé librement et dans des conditions acceptables) du travail forcé ?

Bien loin des clichés sur le "profil-type" de l'employé' de bureau, fragilisé' par une longue période de chômage et de pauvreté, drogué' à la consommation, séduit' par de fausses promesses, recruté' par de louches intermédiaires ou encore mis' à la pointeuse par saon propre conjoint', on sait aujourd'hui que "ça" peut arriver à tout le monde.

Faut-il réglementer la pratique ou criminaliser l'employeur' ? Interdire le racolage au CV reviendrait à pénaliser plus lourdement encore les victimes de l'exploitation, mais comment faire autrement pour empêcher leur trafic par des marchands d'esclaves ?

On ne peut qu'appeler de nos vœux une législation énergique, seule à même d'enrayer ce fléau d'un autre âge.

dimanche 8 novembre 2009

Le BDSM #1 De quoi s'agit-il ?

Ce billet est le premier d'une série sur le BDSM. Le sujet étant abordé presque exclusivement entre adeptes, la plupart des gens en sont réduits à s'interroger sur l'écart entre les pratiques réelles et les encadrés publicitaires qu'on trouve dans les journaux de petites annonces, quand ils s'interrogent. J'espère que ce billet vous intéressera et vous permettra d'avoir une idée plus juste de cet univers. Je compte beaucoup sur vos questions et vos critiques pour l'améliorer.

Vous savez sans doute déjà qu'il ne s'agit pas des Bandes Dessinées de Sa Majesté. Mais qu'est-ce au juste que le BDSM, et quels liens entretient sa pratique concrète avec l'imagerie qui lui est associée ? Avant de tenter de répondre à cette question, je vais prier les mineur's de ne pas lire la suite : c'est choquant, pervers, dangereux pour votre équilibre de futur's hétéros monogames à coït hebdomadaire, bref, allez vous faire un lait-fraise. Voooiilà.

BDSM sont les initiales de Bondage et Discipline, Domination et Soumission, Sado-Masochisme. Je vais vous expliquer en détail chacun de ces termes, au risque d'une légère redondance car ceux-ci se recoupent quelque peu. Pour compléter ces explications, je détaillerai ensuite quelques aspects du BDSM (selon une vision éventuellement assez personnelle) dans un petit lexique.

  • BD : deux sortes de liens

Bondage : héritier de la tradition martiale japonaise du shibari, art de lier un' prisonnier' en un tour de main dans le respect de l'étiquette (les liens traduisant à la fois le rang social du/de la prisonnier' et le motif de sa capture) le bondage consiste à transformer le corps d'une personne en un joli paquet, éventuellement suspensible, à l'aide de cordes et sans faire de nœuds.
Discipline : (on trouve parfois Dressage) celle-ci n'est nullement associée au bondage, et tout comme lui, il s'agit d'une simple option. Dans beaucoup de rôles BDSM, la domination est marquée par l'obéissance (ou une exigence d'obéissance à laquelle la / le dominé' ne satisfait pas, donnant ainsi prétexte à des punitions) et/ou par des attitudes et des postures, parfois savamment codifiées. Comme pour le bondage, il s'agit de liens, d'entraves non plus matérielles mais imaginaires, avec pour ancrage dans le jeu la capacité supposée, jouée, du/de la dominant' à imposer des restrictions à la liberté de mouvement du/de la dominé'.

  • DS : le jeu proprement dit

La domination/soumission est centrée sur les rôles et les situations plus que sur les sensations. Elle se nourrit pour beaucoup de mots et d'idées ; ainsi, elle se prête assez bien à la correspondance. Contrairement à ce que nous vivons IRL (in ze riel laïf : dans la vraie vie, c'est à dire hors de rôles explicitement définis), les rôles de dominant' ou de soumis' sont préalablement définis à notre convenance. On peut, c'est même vivement conseillé, se choisir ensemble un safe word et surtout discuter, avant, après ou même pendant, de ce qui nous plaît ou pas et pourquoi, de ce qu'on aimerait faire et comment, exactement comme c'est bien pour les amant's de discuter de leurs activités subcouettales.

  • SM : Sade et Sacher-Masoch

Sado-masochisme est initialement un terme de psychiatrie construit d'après les noms de Sade et de Sacher-Masoch. Hors de son acceptation principale, qui est l'attrait pour des sensations douloureuses, cette référence se révèle fort problématique.

Chez Sade, les protagonistes de Justine ou de la Philosophie dans le boudoir ne cherchent, hommes, qu'à jouir des femmes, femmes, qu'à jouir d'autres femmes avec des hommes (avant de subir le même sort) et ne demandent pas l'avis de leurs victimes. Si Léopold von Sacher-Masoch décrit dans la Vénus à la fourrure quelque chose qui se rapproche plus du BDSM tel qu'il est effectivement pratiqué, c'est avant tout pour une raison pratique : on ne peut imposer à autrui un rôle de dominante aussi unilatéralement que l'on soumet quelqu'un' par la force.
Sacher-Masoch comme Sade décrivent des êtres qui se moquent totalement de savoir ce qu'éprouvent leurs partenaires et même d'obtenir leur consentement. Tant qu'il s'agit de fantasmes et de littérature, c'est acceptable comme Lolita est acceptable, mais il est important d'avoir à l'esprit que l'équivalent de ces textes dans une sexualité réelle serait tissé de viols, d'abus et d'instrumentalisation des partenaires.
J'insiste : il faut bien dissocier les écrits de Sade et Sacher-Masoch du BDSM réel qui n'a pas leur caractère immoral, sans quoi l'association de nos pratiques à ces deux noms constituerait une raison aussi puissante que fallacieuse pour nous considérer comme de dangereu' pervers'.

Lexique

Donjon : lieu spécialisé dans le BDSM, non nécessairement sis dans la plus haute tour d'un vieux château. L'ambiance gothisante de cave voûtée éclairée aux flambeaux, ornée de divers équipements (lourds anneaux métalliques aux murs, cage, matériel de suspension), plaît à beaucoup, pas à tou's. Il existe des donjons proposant des soirées, et des donjons "privés" appartenant, pour ce que j'en sais, à des dominant's professionnel's. Rien ne vous empêche toutefois de baptiser "donjon" les installations que vous aurez bricolées dans votre sous-sol.

Dress-code : degré de spécialisation dans la tenue exigée lors d'une soirée BDSM ; il est suggéré aux participant's de se vêtir de cuir, de latex ou de vinyl. En réalité des vêtements noirs ou une robe de soirée seront acceptés la plupart du temps.

Fétichisme : investissement érotique de matières (cuir, vinyl, latex) d'objets (chaussures ou bottes, costumes et accessoires thématiques) ou de parties du corps (le pied). Si on peut être fétichiste de tout et n'importe quoi (la laine par exemple), le terme fait en général référence soit au fétichisme du pied, soit à des vêtements noirs, parfois rouges, dans les matières citées.

Milieu : la blogueuse Aurora (qui semble malheureusement avoir disparu de la toile) pestait avec justesse contre un certain microcosme parisien qui dicte "la" bonne manière de pratiquer le BDSM. Chacun' est libre de se reconnaître ou pas dans l'esthétique donjonesque, le dress-code cuir-vinyl-latex ou le parcours de dressage complet façon Histoire d'O, comme d'adapter les idées qui lui plaisent et de vivre ses propres expériences.

Radiateur : tarte à la crème des plaisanteries simplistes, le radiateur ne fait pas, mais alors pas du tout partie des objets investis érotiquement par celleux qui pratiquent le BDSM. C'est juste que... tout le monde n'a pas un donjon à sa disposition. Dans un appartement ordinaire, non seulement le plafond n'est pas prévu pour accueillir un système de suspension digne de ce nom, mais on dispose d'assez peu d'éléments fixes et solides où accrocher des menottes. Comme pour l'amour en chaussettes dont parle Kundera, le radiateur est plutôt l'un de ces éléments parfois inévitables dont on essaie de faire abstraction pour ne pas basculer dans le ridicule.

Rôle : le BDSM, plus précisément son aspect DS, consiste à adopter explicitement un rôle de soumis' ou de dominant', qui peut être exotique (et souvent stéréotypé) comme celui de la soubrette, ou "nous, version soumis'/dominant' " c'est à dire que nous nous comportons avec naturel, excepté pour ce qui concerne la relation de domination, généralement jouée comme une donnée arbitraire et parfois permanente sans qu'il n'en soit rien (il existe de très rares relations de domination qui sont réellement jouées en permanence ; je n'en connais qu'un exemple). Beaucoup de ces rôles font intervenir la notion de discipline, le vouvoiement ou des punitions, mais c'est loin d'être obligatoire. Les rôles BDSM sont avant tout affaire de goût personnel.

Safe word : dans un rôle où l'on résiste, se débat, supplie, comment faire savoir que l'on veut vraiment arrêter de jouer ? En définissant ensemble à l'avance un mot qui signifiera sans ambigüité cette volonté de sortir du rôle. Stop me convient très bien, mais si on craint que, le contexte prêtant à confusion, la / le dominant' ne le perçoive pas immédiatement comme un appel, on choisira un mot qui ressorte plus sur fond de "Non, pitié, arrête", par exemple "hélicoptère" ou "salade". Changer de ton et d'attitude suffit généralement, mais avoir un safe word est plus sécurisant, en particulier pour le / la dominant' qui pourrait, sinon, se laisser prendre à un jeu par trop réaliste et s'inquiéter.

Pour finir, quelques liens :

dimanche 25 octobre 2009

Les vacances de la machine à café (avec Hegel sur une table de dissection)

J'espère que la machine à café ne m'aura pas complètement oublié' à la rentrée. Depuis le temps que je l'apprivoise, un début de communication semble s'être mis en place : l'autre jour, je lui ai dit "Tu me le remplis pas trop, hein !" et elle ne me l'a pas trop rempli. D'un autre côté, je suis devenu' très fort' au slalom en chrono négatif avec handicap (en langage courant : traverser la fac, en retard, sans renverser mon gobelet rempli à ras bord).

samedi 17 octobre 2009

Je me suis coupée en me rasant

Cette phrase est tellement plus intéressante au féminin...

En réalité, mon deuxième rasage tout' seul' s'est beaucoup mieux passé que le premier. J'ai même découvert que diriger ma main vue dans un miroir était certes coton, mais pas impossible, ce qui est rassurant pour l'avenir de ma crinière. Elle est vraiment chouette maintenant qu'elle a un peu poussé, et ça m'aurait embêté de l'amenuiser par mégarde à chaque rasage.
Crinière

vendredi 16 octobre 2009

Transgenre ça veut dire homosexuel ?

Transgenre et homosexuel' ça ne veut pas dire grand'chose, sauf qu'on a parait-il, intérêt à ne pas l'être. À part ça, rien à voir.

De l'intérieur de la fiction du genre : transgenre, c'est le nom qu'on donne à tou's celleux qui sortent des cases, qu'illes se donnent une apparence genrée standard ou non, correspondant à "leur" sexe ou non, qu'illes modifient ou non leur corps. D'un côté il y a les gens qui se pensent et vivent entièrement comme hommes ou femmes, de l'autre côté sur une palette infinie il y a nous, si on veut on peut dire nous, il y a les transgenres.

De l'extérieur : transgenre ça ne recouvre rien ne concret, c'est seulement ne pas être concerné' par cette fiction ; qui nous rattrape, parce qu'elle est très présente autour de nous. Qui enveloppe totalement certain's et du coup n'a même pas l'air d'exister.

Homosexuel' c'est comme hétérosexuel', une ânerie. Je ne suis pas spécialement brun'sexuel' ou blond'sexuel', et vous ?
Je ne couche qu'avec des gaucher's parce que je suis droitier', c'est important d'être complémentaires.
Une nana plus une nana ça ne fait pas une relation, c'est LA Femme en deux exemplaires. De toutes façons deux femmes elles ne peuvent rien faire de sérieux, et au pire on peut les violer pour en refaire des femmes.
Deux mecs c'est obscène parce que l'un des deux renonce à sa virilité, de l'imaginer ça rend la mienne moins certaine. Je serre les poings parce que j'ai envie de faire cesser ça et parce que ça me rassure.

Le concept d'homosexuel' a un sens dans la mesure où "l'être" cause des réactions de rejet. Celui d'hétérosexuel' aussi, du coup : ça n'en cause pas.
Au-delà de cette composante -extérieure aux personnes censément concernées- l'hétéromosexualité, ça suppose d'abord que soi et tou's ses partenaires, on serait de manière claire et durable femmes ou hommes. Même en le supposant, hétéromo ça voudrait dire repousser a priori l'idée qu'on pourrait être attiré' par la moitié des personnes qu'on rencontre : absurde. Vous faites ça, vous ?

L'usage du café

C'est pas pour me plaindre, mais j'ai une vie sociale en plus de mes journées de onze heures. Mardi soir, jeu de rôle ; mercredi soir, Lecturium ; ce soir, murder-party à la fac de Lettres - très sympa : Sophie nous avait concocté un bon scénario et il y a eu quelques rôles-play de toute beauté.

Pour l'interro de demain, ça ira : j'ai révisé dans le bus et aux pauses-déjeuner. Il faut juste que je ne m'endorme pas sur ma copie.

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