L'enragé'

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

lundi 12 octobre 2009

Les aventures du coït obligatoire #1 Le coït, star du sexe

Si nous vendons quoi ? Des digues dentaires ? Carrés de latex ? Ah mais oui ça y est, je vois de quoi vous voulez parler. Non je suis désolé' Mademoiselle, nous n'avons pas cet article en stock à la pharmacie pour le moment. Ni jamais d'ailleurs. Si vous voulez avoir un rapport sexuel avec une personne dont la séronégativité n'est pas établie, allez vous faire mettre.

Décidément la vie n'est pas simple pour les non-straight. Oui, les lesbiennes, mais pas seulement après tout : est-ce qu'un rapport occasionnel hétéro devrait forcément signifier baise-capote ? Est-ce qu'être séropositif implique d'avoir une sexualité aussi pauvre ? Omniprésent, ce connard de coït. Tout le reste n'est que préliminaires, rien qui vaille par exemple de voir autre chose que des capotes dans les distributeurs de capotes.

C'est décidé, je fais le tour des pharmacies juste pour savoir si vraiment, elles ne sont pas foutues (encore un mot dont je vais me débarrasser) capables de fournir aux amant's autre chose que des digues dentaires à découper soi-même dans des capotes. Et pour faire un scandale si c'est le cas, parce que certes ce n'est pas de l'hétérocentrisme, ou pas seulement, mais le coïtocentrisme ce n'est pas mieux. La baise nique ta mère j'te la mets enculé salope j'en ai une grosse va te faire foutre. M'énerve quoi.

Tiens au fait, une nouvelle imprécation : Va foutre !

dimanche 11 octobre 2009

Paresse

C'est minable comme prétexte pour ne pas travailler, mais Neal Morse m'énerve vraiment. Je l'imagine incliner la tête avec un sourire rêveur et la relever d'un coup pour planter son regard dans celui d'une jeune spectatrice, tellement il est mièvre dans One. Sûr, j'aurais pu changer de musique et m'y mettre. C'est d'ailleurs ce que je vais faire, il n'est que dix heures. J'estime ne pas avoir perdu mon temps, vu que mes flâneries m'ont fait découvrir Tina Fiveash et ses photos à se pisser dessus. Et maintenant assez zoné, à nous deux les équadiffs !

(peu après)

Malgré mon déplorable anglais, j'ai écrit à Tina Fiveash pour lui dire tout le bien que je pense de son travail... elle m'a répondu tout de suite, très gentiment, elle va même m'envoyer une carte postale d'un des "Hey hetero !". Voilà, c'est tout, ça me fait plaisir.

vendredi 9 octobre 2009

Fantasmes (une libido de dominée)

Je veux parler de mes fantasmes, non pour ajouter à ce blog une touche croustillante, mais parce que je suis toujours surpris' d'y retrouver toute l'étendue des violences sexistes qui existent dans la réalité. Moi qui lutte pour que les femmes obtiennent respect et conditions de vie épanouissantes, je reproduis et cultive à plaisir en mon for intérieur les violences et les injustices que je dénonce. Quelle est cette étrange contradiction ?

Sans entrer dans les détails (j'espère ne pas causer de trop cruelles déceptions) ma branlothèque personnelle semble de prime abord tout droit tirée de Sade ou de Réage. Mais une différence me paraît cruciale : chez eux, cette violence est assortie d'un discours justificateur. Rien de tel dans mes fantasmes ; la brutale dissymétrie entre mon personnage (et éventuellement d'autres femmes) et les hommes y est un donné qui non seulement n'est pas justifié mais ne saurait l'être.

Bien au contraire, l'arbitraire de la situation est dans chaque scénario un élément central, mis en valeur par la conscience exacerbée qu'en ont tous les protagonistes. En ceci mon univers diffère également de la réalité, où la plupart des violences sexistes font l'objet d'un déni global, tant de la part de leurs témoins que de leurs auteurs, et souvent de leurs victimes mêmes. À lui seul, cet arbitraire explicite fait de la violence dans mes fantasmes quelque chose de très différent des violences invisibles, légitimées ou banalisées que subissent les femmes.

Mais au fait, d'où viennent-ils, ces fantasmes ? Libido, je désire. Que désiré-je en tant que femme, qui s'apparenterait à de telles violences ? Que ce soit bien clair : rien que je veuille en réalité ; le désir n'est pas l'expression d'une volonté, il émane directement de notre expérience émotionnelle. Quelle expérience émotionnelle peut faire qu'une femme désire le genre de violences qu'elle va probablement subir dans la société ? Tout simplement son éducation de dominée, qui sert notamment à lui façonner une libido de dominée.

On nous fait désirer être ce que j'appelle la princesse, c'est à dire un objet docile livré au bon plaisir des hommes. Bien sûr, ce n'est pas ainsi que nous est présenté notre condition(nement), mais sous une forme édulcorée et assortie d'arguments variés. C'est pourtant de là, selon moi, que naissent tant mon goût pour la soumission jouée du BDSM ou celle, imaginaire, de mes fantasmes, que les dispositions grâce auxquelles une soumission bien réelle est obtenue des femmes dans la plupart des circonstances de leur vie.

Référentiel

Peu visible, presque jamais questionné, le référentiel moral qui s'insinue dans un discours n'en est que plus efficace. Non, ce ne sont pas "juste des expressions". Porter un jugement de valeur en s'appuyant sur une notion ou une catégorie, c'est assimiler celle-ci à celui-là : "de gonzesse", "de gayzou", "en juif", "polio", c'est mal, c'est nul, c'est à éviter. Avoir "de la classe" ou "des couilles" est un modèle de mérite.

Bâtard ! En voilà une insulte. Contre celui-là j'ai un argument en béton : mon fils est un bâtard, ça n'a rien d'infamant si vous permettez. Les gens sont tous penauds et s'excusent ; si seulement ils retiraient aussi facilement leurs insultes sexistes et homophobes.

Encore plus discrets et non moins ravageurs : c'est pas normal, c'est pas du boulot, c'est pas clean. Comme si normalité, travail, propreté, j'en rate et des meilleures, étaient des références pour dire ce qui est bien, l'absolu du bien. J'ai pourtant à ma disposition : c'est inacceptable, c'est de la négligence, c'est malsain, sournois,...

Quant à "la chatte", "la motte", moi qui n'en ai pas de, mais une, autant dire que je n'en ai pas. Une femme à baiser, ça tombe tout cuit dans un lit au hasard et c'est évidemment le vœu le plus cher de tout un chacun. Je ne persisterai pas dans le coïtocentrisme hétéro, mais fallait voir la tête des mecs quand je me suis prévalu' d'avoir "du paquet" ou "du nœud".

jeudi 8 octobre 2009

Le seul jour que je connaisse

Vaut-il mieux vivre quinze mille vies d'un jour, ou une vie de quinze mille jours ? Personne pour comparer, et puis : choisit-on ? Chaque soir quelqu'un se couche dans "mon" lit, chaque matin quelqu'un en sort ; je ne sais rien de plus.

lundi 5 octobre 2009

Asiles

Qu'est-ce qu'un' malade mental' ? Quelqu'un' qui promène ses pieds trop lourds dans votre quartier en marmottant tout' seul' ? Ce type aux immenses yeux doux qui vous tend une invitation pour rencontrer Notre Seigneur mercredi autour d'une tisane ?

Les psys ont dû bondir quand Goffman a proposé sa définition du malade mental : quelqu'un' qui s'est laissé' happer par l'engrenage d'un hôpital psychiatrique. Voilà où est la différence : ellui est dedans, vous, dehors. Sain' d'esprit ? Tou's les fous et folles disent ça. Qui c'était avant ne changera rien à l'air d'être fou qu'ille aura quand vous le ou la croiserez. Son odeur d'hôpital, la chimie lourde qu'on lui fourgue, les maniaqueries que la routine du service lui aura inculquées, plus sûrement.

Mais non voyons, je plaisantais. Les fous sont fous, c'est bien connu. D'ailleurs ce Goffman...

Papiers

Je les sème au fur et à mesure qu'ils arrivent. Ils volètent dans ma tête, "dans un délai de quinze jours" "avant le 4 octobre" et les autres. Les délais approchent, les délais sont dépassés, ils clignotent rouge dans ma tête. Alors il faut bien. Je les rattrape. Je les récolte. Un tas, entrecoupé de dessins, de numéros de téléphone. Trier. Répondre, faire un chèque, mettre sous pli. Montant de vos sous de 2007, j'en sais rien.

Fouiller la boîte à papiers importants. Mettre les mains dans des liasses de mauvais souvenirs. Ne pas frôler la pochette "Siloë". Tenter d'ignorer sa venimeuse présence. Dénicher, dérisoire triomphe, le papier qu'on voulait. Personne pour applaudir. Indiquer le montant. Cocher la case. Endurer les voix criardes qui jacassent "au stylo noir et en majuscules d'imprimerie", "ne pas indiquer les centimes".

Dater, signer, mettre sous pli, racheter des timbres. Ne pas devenir timbré'. Garder pour la fin le courrier d'excuse, "Madame Monsieur vous me voyez désolé' de ce retard incompréhensible, les jours ont filé comme le vent et mon paiement qui n'arrivait pas, mais tout est fini maintenant rassurez-vous, je suis là je m'occupe de tout va rentrer dans l'ordre veuillezagréer signer fermer timbrer. Ouf.

S'affaler dans un fauteuil, souffler, fumer, pleurer un peu. Ne pas penser fahrenheit 451 ne pas serrer son briquet dans sa main ne pas jeter un regard mauvais à la boîte à papiers importants, ne pas se demander combien de temps combien de secrétaires de la CAF, de la sécu ou des impôts pour maîtriser le forcené' et éteindre un début d'incendie. Peut-être que les autres usagers, les gens quoi, me fileraient un coup de main pour tout brûler.

vendredi 2 octobre 2009

La disparition

Je ne vous ferai pas le coup du moi aussi je peux le faire : parler de La disparition sous contrainte lipogrammatique, c'est faisable, mais d'abord ce serait beaucoup de boulot, et surtout là n'est pas l'intérêt. Ne retenir de ce roman que la contrainte, c'est aussi injuste que si on disait (avec admiration certes) : Victor Hugo, quel poète ! Il a écrit des centaines de pages tout en alexandrins. C'est même plus injuste, parce que dans ces centaines de pages, il doit s'en trouver qui n'ont guère plus de mérite, alors qu'aucune de ce bouquin ne se limite à la performance tant vantée.

Ce qui me plaisait dans les romans d'Agatha Christie, c'était de pouvoir enquêter tout en lisant l'enquête ; ce qui m'agaçait, c'est que souvent l'auteur ne se gênait pas pour nous priver jusqu'à à la fin d'éléments indispensables. Dans La disparition, on peut chercher tout à son aise : l'intrigue policière autorise quelques pronostics, mais surtout chaque passage contient des allusions, symboles ou phrases à double sens, signalées par des indices et parfaitement transparentes aussitôt que repérées.

Par exemple on apprend qu'Anton Voyl a fait installer sur son auto un dispositif anti-vol. On se prend à prononcer anti-voyl, à comprendre anti-voyelle. Indice ou pure spéculation ? quelques lignes plus loin, le flic se fâche : pourquoi donc a-t-il fait installer (Perec insiste) un dispositif anti-vol sur son auto ? Il y a pourtant cinq ou six trucs qu'on croyait avoir compris... Ce cinq ou six comme le nombre de voyelles ne peut manquer d'attirer l'attention, et soudain le doute n'est plus permis : pourquoi, demande le flic, se prémunir non contre une, mais contre cinq ou six, toutes les voyelles (ou toutes sauf une) qu'on (l'auteur) a pourtant comprises, c'est à dire incluses, dans le roman ?

Trouver des allusions comme cet anti-vol, se les entendre confirmer par de magistraux passages à double sens, découvrir que le mot bourdon possède (au moins) dix sens différents, voilà de quoi pimenter la lecture de ce qui constitue par ailleurs un roman policier tout à fait honnête, et même haut en couleurs puisque celles-ci poursuivent le lecteur' à travers tout le texte grâce aux correspondances établies par "Vocalisations", le sonnet bien connu. Un régal. Bref : lisez-le, vous le relirez.

lundi 28 septembre 2009

Cocktail : le Double-cursus

Prenez un grand verre bien solide. Sur trente minutes de marche à pied, versez trois bonnes heures d'équadiffs. Ne touillez surtout pas. Laissez poireauter trois quarts d'heure dans la file du RU puis jetez rapidement un repas dans le tout. Ajoutez sans tarder un changement de salle, pulvérisez un siphon de corrigés en surpression, saupoudrez avec une pause sans clope puis faites couler quelques propos perfides bien brûlants. Quand le mélange est presque à ébullition, sortez-le du TD et faites-le sauter dans le bus. Glissez-le discrètement dans un cours entamé et imprégnez-le avec une biblio sur le don. À ce stade le mélange écume et se porte volontaire pour un exposé. Laissez reposer une demi-heure sans ajouter de café. Terminez votre préparation par une lecture calme et copieuse ; surveillez bien le refroidissement pour éviter projections et débordements. C'est prêt ! Ramenez votre cocktail à la maison, buvez, allez vous coucher.

vendredi 25 septembre 2009

Une bouteille danse sur les flots

La jambe de Hulk s'ennuie. Je la promène mais elle me regarde l'air de dire : ce n'est pas ça que je veux. Et la lune, toujours brillante...

jeudi 24 septembre 2009

Deuxième rentrée

Mon emploi du temps était bien rempli, bien ficelé jusqu'à cette semaine ; maintenant que j'ai mes horaires de socio à y ajouter, il m'évoque un vieux puzzle aux épaisses pièces en bois toutes gondolées d'humidité, qu'il faut emboîter à coups de marteau. Le marteau s'appelle courir-bûcher dans le bus-courir-arriver en retard quand même-emprunter des cours-recopier-bûcher tard dans la nuit. Je sais, pas comme je fais là.

Bon mais l'ubiquité, je connais. Plus qu'à trouver une transversale d'histoire après 18h, un jour où je suis libre après 18h.

mardi 22 septembre 2009

Straight pride à Belgrade

Dimanche devait se tenir la deuxième gay pride de Belgrade. Après celle de 2001 qui s'était mal passée, rapport aux supporters de l'autre camp venus faire dédicacer leurs battes de base-ball, ce qui est tout de même étonnant pour des fans de foot. Ces derniers temps, les menaces de mort et autres polissages ostensibles de poings américains se sont multipliés.

Les autorités se sont d'abord engagées à protéger le défilé, puis ont saisi un prétexte minable pour se rétracter : un supporter français tabassé, c'est signe que ça va vraiment barder alors soyons raisonnables. Comme s'il n'était pas transparent que l'électorat homophobe compte plus à leurs yeux que les principes qu'ils affichent. Comme si les homosexuel's n'étaient en danger que lors d'une gay pride, comme si ce n'était pas à elleux de décider des risques qu'illes sont prêt's à prendre pour qu'elle ait lieu.

Au lieu du centre de Belgrade, la gay pride aurait donc dû se tenir dans une zone à l'écart, presque en rase campagne. Pour un symbole de lutte contre la ségrégation, c'est faire mouche. Les organisateur's ont décliné ces conditions et annulé la gay pride. La foule haineuse qui l'avait réclamé à corps et à cris crie victoire : illes ont même pu fêter ça entre "non-déviant's" à l'endroit où devait débuter le défilé. Personne n'est venu leur casser la gueule, et je sais que ce n'est pas comme ça qu'on résout les problèmes mais je me prends à le regretter.

dimanche 20 septembre 2009

Copyleft

Ce blog est enfin officiellement copyleft. Tous les billets passés et à venir en sont librement reproductibles à condition de rester sous la même licence : mentionner l'auteur, ne pas modifier ou commercialiser le contenu sans autorisation. C'est ainsi que je l'entendais depuis le début, mais puisqu'à ma grande fierté on m'a demandé l'autorisation de diffuser certain texte, la voici.

vendredi 18 septembre 2009

Vos autres

La douleur est une sensation. C'est un signal qui nous incite à nous soustraire à sa cause, pour nous protéger. La peur aussi est un signal de danger, et pourtant il y a des gens qui se jettent dans le vide accroché's à quelques morceaux de toile et de métal. Et qui volent. Leur peur est une sensation agréable qu'on appellera par exemple "frisson", terme plus positif. Illes aiment voler, dépasser les limites terrestres des humain's, mais aussi éprouver cette peur intense et maîtrisée. Et heureusement pour ces apprenti's oiseaux, personne n'y trouve à redire.

Marcher pieds nus dans l'herbe, manger épicé procure des sensations que certain's aiment et d'autres pas. Les un's ne traitent pas les autres de malades pour autant. Qui glousserait en imaginant les deltaplaneur's dans leur harnais, gigotant sur leur barre pour se diriger ? Qui confondrait leur vertige exquis avec la peur affreuse du conducteur' qui voit arriver droit sur ellui la voiture d'en face ? Qui réduirait leur pratique à la sensation de peur qu'illes en tirent, qu'elle soit comprise ou non ?

C'est à ces réactions vexantes, à ces amalgames ineptes que nous, adeptes du BDSM, sommes sans cesse confronté's. Le plus souvent sans pouvoir rien objecter : nous sommes vivement incité's à ne pas étaler nos pratiques déviantes au grand jour. Question de pudeur. Et aussi : dire, ou plutôt avouer qu'on aime partager des liens, des coups, dans nos jeux amoureux, c'est se classer parmi celleux qu'on sait si mal compris', qu'on vient d'entendre railler ; c'est s'exposer à toutes sortes de plaisanteries douteuses, voire à des comportements déplacés. Puisqu'on "aime ça".

Alors nous nous taisons, nous vous proposons vite un autre sujet de conversation pour ne pas en entendre plus. Ou bien ça ne passe pas. Après avoir grimacé le sourire attendu, nous sortons fumer une clope et nous annonçons bientôt qu'il est tard, qu'on se lève demain, bref qu'on se casse, merci pour la soirée. Grand ras-le-bol du silence imposé, du mépris, de la honte. Je vous demande de ne plus faire comme si "les sado-masos" étaient forcément "les autres", des gens très loin de vous, très différent's, et que vous pouviez rire d'elleux en toute innocence, sans blesser personne.

dimanche 13 septembre 2009

Libraire pour la vie

L'an dernier je n'aurais pas parié que ma vocation tiendrait ; toujours plus difficile d'être enthousiaste sous cachetons au fond de son lit que sur le pont par beau ou même gros temps. Ce weekend, j'ai retouché aux piles de bouquins pour la première fois depuis [ce n'était pas un accident]. Cette fois j'en suis sûr', j'ai ce boulot dans la peau.

Dans les doigts aussi : j'ai pu constater que je bossais bien, occasion qui ne m'a pas vraiment été donnée quand j'étais apprenti', car je n'avais qu'une vision fragmentaire du métier, ni ensuite, quand j'avais un secteur en responsabilité mais un patron qui me mettait des bâtons dans les roues en douce dès que j'enfreignais ses exigences implicites ou que je tentais de les rendre explicites.

J'aime mon métier. Ce métier dur physiquement avec de la manut' et des journées interminables, ce métier dur psychiquement qui demande une cogitation permanente et parfois une bonne dose de sang-froid, ce métier mal payé et peu reconnu que beaucoup de gens croient pouvoir exercer du jour au lendemain (ça consisterait à bouquiner derrière un comptoir) je ne l'échangerais pour aucun autre.

vendredi 11 septembre 2009

La rentrée des mots

Pour la rentrée, j'ai cueilli une brassée de mots. Les maths, c'est d'abord pour leurs mots que je les ai aimées. Voyez comme ils sont beaux :

  • faiblement multiplicative
  • isomorphisme chinois
  • un irréductible
  • des idéaux
  • topologie grossière, discrète, métrisable
  • la famille des ouverts
  • stabilité par réunion quelconque
  • un portrait de phase
  • on rajoute le temps à l'espace des phases
  • les isoclines seront des hyperplans
  • un champ de vecteurs

J'ai même fait une promenade dans ledit champ. C'est comme une pâture où chaque brin d'herbe montre une direction avec son petit bras en disant : Par là ! Toutes ces petites voix flûtées qu'on entend à peine, c'est ravissant.

Je voudrais aussi vous parler des ouverts ; plusieurs de mes meilleurs souvenirs concernent ces bidules-là. Je me souviens de Jacky, l'enthousiasme barbouillé de craie, annonçant gaiement : Soit un ouvert. Je voyais ça comme une sorte de fenêtre ouverte qui s'ouvrait à chaque fois tout en restant ouverte. Ensuite, Jean-Nicolas m'avait expliqué que c'était un endroit pour faire des bulles : on pouvait toujours faire de nouvelles petites bulles près du bord, sans jamais le toucher même quand on croyait qu'il n'y aurait plus la place.

Cette année, les ouverts ont décidé de sortir sans prendre leurs distances, faisant fi des inégalités. Ils se réunissent toujours de la même façon et ça leur suffit. Comme je les approuve !

mercredi 9 septembre 2009

Coming out

Je suis bisexuel' comme tout le monde, ce n'est pas un mystère. Quand je parle de coming out, c'est au sens de ne pas garder dans l'ombre tout un pan de ma vie, officiellement pour faire preuve d'une réserve de bon aloi, en réalité parce que les pratiques BDSM sont encore plus au placard que l'homosexualité, parce que l'amour vanille accapare la parole pour donner le mauvais rôle à son ennemi juré.

Cette réserve qui est un placard, je la quitte. Exhibitionniste de ma peau, de mon âme, exsangue après cette longue réclusion, je ferai encore pâlir vos mièvres simulacres, maintenant qu'ils ne sont plus défendus par un silence forcé.

lundi 7 septembre 2009

Habeas corpus ou pas ?

Ceci est le troisième épisode de notre grande saga : La contraception expliquée à ceux qui s'en passent très bien.
Lire le premier épisode
Lire le deuxième épisode

Et si on ne voulait plus faire d'enfant du tout ? Pourquoi on se donnerait tout ce mal avec une contraception temporaire, quand on a enfin le droit de régler le problème une fois pour toutes ? Depuis 2001 on l'a, ce droit. Avant c'était le doc qui décrétait : on vous opère, comme pour Minouche.

Ah oui, voilà pourquoi : nous autres girouettes, un jour on ne veut plus jamais d'enfants, le lendemain on crie à la mutilation. Bien sûr. Si on était des adultes responsables, on se garderait bien de prendre des décisions aussi définitives. Et donc là puisqu'on ne veut pas reprendre la pilule, on va être obligée de continuer avec un stérilet. Ben voyons.

Moi j'en vois bien une autre de contraception, pour nous les femmes qui ne savons pas ce que nous voulons et même, qui osons prétendre le savoir. Une contraception vraiment efficace : sans effets secondaires, sûre à 100%. Pas de coït, pas de reproduction. Eh les mecs, on en reparle quand vous voulez de la ligature des trompes. Vous êtes au courant pour le délai de quatre mois ?

dimanche 6 septembre 2009

Des gens merveilleuses

La Ladyfest c'était whaoh ! Inénarrable. Je me suis éclaté' comme un' petit' foulle, j'y ai rencontré et retrouvé des gens chouettes de chouettes qui sont comme moi : différent's, et tou's différent's. Et qui me manquent déjà, en plus d'une qui a brillé par son absence. Bref j'ai la tête pleine de tous ces moments partagés et j'attends avec impatience la prochaine occasion de retrouver les festives ladies.

vendredi 4 septembre 2009

Quand est-ce qu'on meurt ?

La réponse à une question comme celle-là ne peut être que 42.

- page 5 de 10 -